Les prêts automobiles pourraient être à l’origine de la «plus grande crise financière jamais connue», selon Elon Musk

Par Liam Cosgrove
18 décembre 2022 21:14 Mis à jour: 18 décembre 2022 21:26

Le marché automobile pourrait être sous tension alors que plusieurs experts prévoient une vague massive de saisies au début de l’année 2023. Des personnalités comme Elon Musk, PDG de Tesla, et Cathie Wood, d’Ark Invest, tirent la sonnette d’alarme quant à l’impact probable sur les marchés financiers.

« Potentiellement la plus grande crise financière de tous les temps », a publié Musk sur Twitter concernant la probable crise des prêts automobiles. Musk répondait à un message de Cathie Wood et à une série de tweets du PDG d’une concession automobile.

Des messages du compte Twitter CarDealershipGuy ont révélé une tendance « extrêmement alarmante » chez les prêteurs automobiles. Selon le PDG à l’origine du compte, de nombreux prêteurs ignorent les signaux d’alarme et le fait que les demandeurs de prêt sont déjà « submergés » par un précédent prêt automobile.

« Ce matin, j’ai découvert quelque chose d’extrêmement alarmant sur le marché de l’automobile, en particulier dans le domaine des prêts automobiles », a écrit sur Twitter CarDealshipGuy, auteur d’une lettre d’information consacrée au marché de l’automobile ayant beaucoup attiré l’attention.

« Je suis maintenant convaincu qu’il y aura une énorme vague de saisies de voitures en 2023. »

De nombreuses personnes n’ont pas eu d’autre choix que d’acheter une voiture coûteuse pendant la pandémie. Les prix des voitures ont baissé récemment, parfois de près de 30% d’une année sur l’autre.

« Ces mêmes personnes qui ont contracté ces gros prêts sont maintenant ‘submergées’. Elles doivent aux banques plus que la valeur de ces voitures. Les banques sont bien conscientes du problème. »

CarDealershipGuy, qui a souhaité garder l’anonymat, a déclaré à Epoch Times que bon nombre de ces emprunteurs submergés tentent d’acheter d’autres véhicules, alors qu’ils ont des dettes impayées sur leurs précédents prêts automobiles. Selon lui, 35 à 40% des nouveaux demandeurs de prêts ont déjà des dettes impayées.

En temps normal, les banques considèrent cela comme un signal d’alarme et refusent les prêts, mais cette fois 65% des établissements de crédit partenaires ont tout de même accordé ces prêts.

« Je suis dans le métier depuis une dizaine d’années et c’est complètement inédit. »

Lorsqu’on lui a demandé si les grandes banques institutionnelles participaient à ces prêts, il a répondu : « Certains des grands noms que vous et moi connaissons le font. »

Il a ensuite décrit cette dynamique sur Twitter.

« Le prêteur laisse le consommateur acheter la voiture TOUT EN SACHANT qu’il a déjà un prêt automobile ouvert auprès d’une autre banque ! » Les banques font ce choix de manière stratégique, en supposant que les clients ne rembourseront pas leur précédent prêt – accordé par une banque concurrente – mais continueront à effectuer des paiements sur le prêt le plus récent.

La dynamique qui existe entre les banques concurrentes est du type « tous les coups sont permis », précise‑t‑il.

Baisse des valeurs

Le fil Twitter de CarDealershipGuy a attiré l’attention de Cathie Wood, directrice de la société de gestion Ark Invest, inquiète de « l’impact que pourrait avoir la baisse des valeurs résiduelles sur le marché des prêts automobiles, de plus de mille milliards de dollars ».

Cathie Wood, qui gérait plus de 14 milliards de dollars d’actifs en septembre, a ajouté que cette crise pourrait être exacerbée par un nombre croissant de consommateurs choisissant d’acheter des véhicules électriques aux dépens du prix des voitures thermiques.

Elon Musk a répondu au tweet de Cathie Wood, ayant les mêmes préoccupations.

Elon Musk a ouvertement critiqué la politique agressive de la Réserve fédérale sur les taux d’intérêt, publiant sur Twitter le mois dernier que la « Fed doit réduire les taux d’intérêt immédiatement ». Depuis le début de l’année, la banque centrale américaine a augmenté son taux de prêt au jour le jour, qui est passé de près de 0% à plus de 4%.

Une bombe à retardement

Comme l’a couvert Epoch Times en novembre, le boom post‑Covid et la pénurie de puces correspondante ont fait exploser les prix des voitures tout au long des années 2020 et 2021.

Les concessionnaires automobiles ont été contraints de surpayer leur marchandise et, à leur tour, ont imposé des frais excessifs aux banques qui accordaient des prêts automobiles. Lucky Lopez, un courtier en prêts automobiles basé à Las Vegas, a déclaré à Epoch Times que les prêts accordés en 2021 dépassaient de loin la valeur des véhicules concernés.

« Les concessionnaires ont commencé à appeler les banques : ‘Eh, je dois vendre ça avec une LTV [ratio prèt‑valeur] à 150% ou 160%… Vous pouvez le faire ?’ Et les banques qui, traditionnellement, ne l’auraient pas fait, ont commencé à le faire », explique M. Lopez, schématisant la dynamique du secteur dont il avait été témoin.

À titre de comparaison, le courtier en prêts en ligne LendingTree a indiqué que le ratio prêt‑valeur moyen pour un prêt automobile en 2019 était de 87%.

Lucky Lopez prévoit également une vague massive des saisies par les prêteurs non sans répercussions sur le marché automobile. Après une saisie, les voitures sont généralement vendues aux enchères, mais les banques sont réticentes à s’engager dans ce type de vente, car il est difficile de récupérer 100% de la valeur du véhicule.

En conséquence, les banques refusent la plupart des ventes et continuent de retarder le processus de vente aux enchères, selon M. Lopez.

Selon l’ancienne conseillère de la banque de la Réserve fédérale de Dallas, Danielle DiMartino Booth, l’absence de ventes entraîne une surabondance de l’offre, qui constitue une bombe à retardement.

« Cet excédent massif de stocks continue de croître chaque semaine parce que les prêteurs ne veulent pas cautionner une perte sur les prêts », explique‑t‑elle lors d’une interview sur le podcast Forward Guidance.

Selon elle, les régulateurs interviendront à terme et demanderont pourquoi les prêteurs n’ont pas saisi les voitures, ils forceront les liquidations. « C’est ce que les régulateurs ont fait pendant la crise du logement. »

« Ils vont les obliger à éliminer ces prêts de leurs registres, et nous verrons alors les prix des voitures d’occasion s’effondrer. »

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