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Les quatre cavaliers de l’Apocalypse occidentale

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Des femmes âgées assises dans un parc à Thessalonique, en Grèce, le 11 septembre 2025. Une chute spectaculaire du nombre d’élèves a conduit à la fermeture de centaines d’écoles en Grèce, comme le confirment les données du ministère de l’Éducation. La population grecque a diminué de plus de 400.000 personnes en 13 ans, sous l’effet d’une baisse de la natalité, du vieillissement et de l’émigration, selon des chiffres publiés en août.

Photo: Sakis Mitrolidis / AFP / Getty Images

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Durée de lecture: 8 Min.

L’Europe est en proie à plusieurs crises existentielles. Mais toutes sont auto-infligées – le fruit d’une culture dominante, thérapeutique, qui a adopté des illusions utopiques aux effets dévastateurs.

Ces blessures suicidaires sont aujourd’hui en phase terminale. Elles détruisent la civilisation même qui prétendait, il n’y a pas si longtemps encore, incarner un paradis sur terre.

Tout d’abord, les alarmistes du réchauffement climatique n’ont pas voulu accepter une transition progressive, ordonnée, loin de la dépendance aux énergies traditionnelles.

Au lieu de cela, les élites ont imposé des objectifs radicaux et quasi immédiats de « neutralité carbone ». Cette stratégie a forcé une bascule vers des sources d’énergie intermittentes et coûteuses, comme le solaire et l’éolien. Les prix du carburant et de l’électricité ont alors explosé.

Les élites écologistes-socialistes se sont peu souciées du fait que la fermeture des centrales nucléaires, au charbon, au gaz naturel et au pétrole allait paralyser l’industrie, faire baisser le niveau de vie et appauvrir l’Europe.

L’Allemagne, autrefois moteur économique du continent, est devenue l’ombre d’elle-même. Des efforts similaires ont été amplifiés par les administrations Obama et Biden aux États-Unis.

Ces deux gouvernements ont cherché à réduire drastiquement la production et l’utilisation de combustibles fossiles, sans égard pour les coûts, les risques économiques, ni les effets désastreux sur les classes moyennes et les plus modestes.

Deuxièmement, depuis un demi-siècle, les Occidentaux aisés ont adopté l’idée selon laquelle il n’existerait plus de mode de vie normatif. La famille nucléaire avec deux ou trois enfants a été jugée dépassée, étriquée.

On a affirmé que les enfants limitaient l’épanouissement et les ambitions des femmes. On a présenté les familles nombreuses comme un fardeau injuste pour les professionnels des classes supérieurs et moyennes, et comme un modèle excluant, voire offensant, pour les homosexuels, les personnes transgenres, ou les hommes et femmes seuls et sans enfants.

Résultat : le taux de fécondité a chuté de manière alarmante, notamment en Europe (1,4) et aux États-Unis (1,6), atteignant des niveaux intenables.

Universités, médias, gouvernements et fondations ont pourtant continué à promouvoir ces discours d’« émancipation », en dépit de l’évidence historique : les sociétés qui ne se reproduisent plus vieillissent, se figent, puis s’effondrent.

Le troisième cavalier de l’Apocalypse occidentale a été l’immigration illégale, sans restriction.

Une fois encore, les élites ont balayé un siècle de recherches et de bon sens, selon lesquels l’immigration dans les sociétés modernes ne peut être bénéfique que si elle est légale, mesurée, diversifiée, fondée sur le mérite, et accompagnée d’un réel effort d’intégration, d’acculturation et d’assimilation.

L’Occident, dans son arrogance, a tourné le dos à tout cela.

Les frontières ont été abolies. Des millions de personnes pauvres, souvent sans aucune vérification préalable, ont été accueillies – beaucoup sans volonté ni capacité à adopter les valeurs de leurs pays hôtes.

Ce qui a suivi était inévitable : explosion des aides sociales, montée de la criminalité, désordre généralisé et tensions internes croissantes.

Le dernier cavalier a été un nouveau tribalisme, rebaptisé politiquement correct, social-progressisme ou, en Amérique, « woke » et « diversité, équité et inclusion (DEI) » – un programme de formation visant à lutter contre les discriminations et à promouvoir l’inclusion.

Une classe dirigeante occidentale a conçu un vaste programme de réparations pour les populations non blanches, censé expier les fautes – réelles ou supposées – du passé : esclavage, racisme, colonialisme, sexisme, homophobie, transphobie.

Peu importe que tous ces fléaux soient présents dans le monde entier : seule l’Occident, autocritique, a été la première civilisation à abolir l’esclavage et à restreindre le tribalisme.

En vérité, les migrants non blancs savent parfaitement pourquoi des millions de personnes venues de pays non occidentaux affluent vers les pays occidentaux. C’est uniquement dans ces pays que la méritocratie, le gouvernement consensuel et l’autocritique garantissent plus de prospérité, de liberté et de sécurité que dans leurs propres sociétés – souvent marquées par le tribalisme, le sexisme, le fanatisme religieux ou ethnique, et l’étatisme.

La nature humaine veut que, dès que l’on accorde des privilèges ou des exemptions sur des bases raciales, le tribalisme et les conflits civils ressurgissent inévitablement.

Les mythes d’une victimisation éternelle deviennent nécessaires pour justifier des traitements de faveur permanents. L’idée occidentale issue des Lumières – selon laquelle nous sommes des individus, non des tribus – s’effondre.

À sa place : nous descendons dans un tribalisme précivilisationnel, fondé sur nos apparences superficielles.

Il y a une lueur d’espoir, précisément parce que ces quatre cavaliers de notre apocalypse ont été accueillis par une minorité de personnes occidentales naïves, laïques et privilégiées. Elles croyaient – comme des demi-dieux – que leur richesse et leur liberté étaient des droits acquis, irréversibles. Elles pensaient que l’utopie était à portée de main, et qu’elles seraient à l’abri des conséquences de leurs erreurs.

Comme remède, il ne faut plus que l’Occident s’excuse pour ses 2 500 ans d’histoire, mais qu’il retrouve son fondement et soit fier de sa tradition européenne et judéo-chrétienne.

Il n’est pas nécessaire d’être parfait pour être bon – seulement d’être infiniment meilleur que les alternatives, comme le montre le flux constant d’immigration illégale.

L’Occident a besoin de résister aux injonctions « vertes » radicales venues d’en haut, et en évaluer honnêtement leurs coûts pour toute la population.

Les familles nombreuses, multigénérationnelles, et avec deux parents ne sont pas étranges : elles ont été le cœur battant de toutes les civilisations robustes.

Les étrangers qui souhaitent venir légalement en Occident doivent se souvenir des raisons qui les y poussent, et s’intégrer aux valeurs de leurs hôtes – ou rester chez eux.

Enfin, il faut que les citoyens, en Amérique notamment, dénoncent toute personne, de n’importe quelle origine, qui propage des discours haineux contre d’autres groupes.

Et le cycle de la victimisation prendra fin lorsque ceux que l’on accuse sans fin oseront répondre : « Désolé, ça suffit. »

 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Victor Davis Hanson est écrivain, commentateur et historien militaire. Il est professeur émérite à l'université d'État de Californie, chercheur principal à l'université de Stanford, membre du Hillsdale College et membre distingué du Center for American Greatness. Il est auteur de 16 livres, dont The Western Way of War, Fields Without Dreams et The Case for Trump.

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