Des conversations douces et de la musique envahissent le café, mais c’est la silhouette derrière la vitre qui domine la pièce. Qu’il plaisante sur une pause toilettes ou qu’il annonce une nouvelle commande, la voix du barista s’élève au-dessus du brouhaha. Les boissons vont et viennent, mais il n’y a personne derrière le comptoir.
Au NCM Cafe de San Jose – le premier de son comté à disposer d’un robot barista doté de l’intelligence artificielle – le robot C n’est pas seulement une composante de la boutique, il en est la pièce maîtresse.
Alors que les récents débuts de C ouvrent la voie à l’apparition de robots baristas dans les cafés de la Silicon Valley, certains y voient de l’innovation et de la nouveauté.
Mais dans la scène locale du café de San Jose, profondément enracinée, où des boutiques comme Roy’s Station, Nirvana Soul et Chromatic Coffee Co. sont fières de créer un sentiment de communauté, certains s’interrogent sur ce qui se perd lorsque la touche humaine disparaît.
Pour des magasins comme Roy’s Station, dans le quartier japonais de San José, la communauté fait partie intégrante de leur identité. Alicia Arranaga – cliente de longue date qui vient avec sa fille deux à trois fois par semaine – explique qu’elle s’épanouit en rencontrant de nouvelles personnes et en nouant des liens. Elle revient pour l’atmosphère chaleureuse, où le même barista parle à sa famille à chaque visite.
La propriétaire, Jasmine Rast, reconnaît que le sens de la communauté est ce qui distingue le Roy’s. C’était autrefois la station-service de son grand-père – son père balaie encore les trottoirs et sa mère s’occupe des plantes. Pour Jasmine Rast, l’interaction avec les serveurs est le joyau des commerces locaux.
« Être un barista, c’est plus que préparer des boissons », affirme Dap Ashaolu, propriétaire du Nirvana Soul, dans le centre-ville de San Jose. Il pense qu’offrir un bon service à la clientèle en traitant les gens avec gentillesse et en créant des liens authentiques est quelque chose que les gens sauront mieux faire que les robots pendant longtemps.
Si les robots baristas n’offrent pas la même expérience que les êtres humains, les habitués de NCM seront peut-être surpris d’apprendre que C reconnaît les clients réguliers grâce à la reconnaissance faciale. Carlos Alatorre, qui aime soutenir les cafés locaux de San Jose et a étudié l’intelligence artificielle à l’école, n’est pas déconcerté par cette technologie. Il reconnaît toutefois que les clients américains ne sont peut-être pas aussi à l’aise. « Les gens voudraient-ils que leurs données soient utilisées de la sorte, sans qu’ils le sachent ? »
M. Alatorre souligne que dans des pays comme la Chine, le public est déjà habitué à la généralisation de la reconnaissance faciale. Des fuites de données de 2019 ont montré que la reconnaissance faciale en Chine permet de capturer plus de 6,8 millions d’enregistrements en une seule journée à partir de caméras installées autour des hôtels, des parcs et d’autres espaces publics.
Aux États-Unis, la question de la protection de la vie privée se pose davantage. Mme Arranaga a indiqué qu’elle ne se sentirait pas à l’aise si un robot barista reconnaissait son visage. « Que font-ils de ces informations ? »

Mais la conversation ne se limite pas à la technologie. Jacob Inda, barista au Chromatic Coffee Co. à San Jose, pense que « le café est autant un art qu’un travail ».
En tant que passionné de café, il apprécie l’expérience partagée d’aller plus loin dans l’expérience café avec d’autres personnes qui aiment également cet art, ce qu’un robot ne peut pas recréer.
Pour M. Inda, Chromatic représente à la fois un centre communautaire pour les artistes locaux et les habitués, et un endroit où l’on peut s’amuser et expérimenter le café ensemble.
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