Les serviettes de bain non lavées contiennent plus de bactéries que des toilettes après seulement 3 jours

Par Ellen Wan et Weber Lee
2 février 2024 20:10 Mis à jour: 2 février 2024 20:10

Qui penserait que l’inoffensive serviette de bain puisse constituer une menace pour la santé ? Outil indispensable de notre toilette, les serviettes de bain apparemment propres ou peu utilisées, associées à un environnement de salle de bain potentiellement humide, peuvent abriter une quantité stupéfiante de bactéries.

Les germes contenus dans les serviettes peuvent provoquer des maladies de la peau, la chute des cheveux et des infections des voies urinaires, et peuvent même propager des bactéries résistantes aux médicaments qui peuvent être fatales.

La plupart des bactéries présentes dans les serviettes proviennent du corps, du visage et des mains de l’utilisateur. Le taux d’humidité élevé que l’on trouve généralement dans une salle de bains en fait un environnement très favorable à une croissance bactérienne rapide. Des serviettes qui semblent propres à l’œil nu peuvent être remplies de dizaines de milliers de bactéries, constituant une réelle menace pour la santé.

Les bactéries présentes sur les serviettes présentent trois risques majeurs pour la santé :

1. La reproduction et la propagation des bactéries

Une émission télévisée japonaise sur l’encyclopédie de la vie intitulée « Non Stop » a testé la teneur en bactéries des serviettes de bain et a constaté que les serviettes fraîchement lavées contenaient 190.000 bactéries. Après un jour d’utilisation, ce nombre est passé à 17 millions, soit près de 90 fois plus qu’avant leur utilisation. Trois jours après l’utilisation, le nombre de bactéries grimpait à 87 millions et atteignait même 94 millions sur les serviettes utilisées pendant une semaine sans être lavées.

Noritoshi Ri, directeur du centre de recherche sur l’hygiène et la microbiologie de Tokyo, a expliqué dans l’émission télévisée que le nombre de bactéries sur une serviette après une semaine d’utilisation peut atteindre plus de 10 milliards, ce qui équivaut à celui d’un tuyau d’évacuation.

2. Entraîner des maladies de la peau

William Chao, toxicologue, diplômé de l’American Board of Toxicology et professeur à l’université chrétienne Chung Yuan de Taïwan, a déclaré que si les serviettes ne sont pas lavées au bout de trois jours, elles contiendront toute une série de germes et que continuer de s’essuyer avec reviendrait à « s’essuyer le corps avec la cuvette des toilettes ». Outre la bactérie E. coli – présente en abondance dans les toilettes – d’autres types de bactéries ont pu être trouvés en fonction des différentes conditions physiques de l’utilisateur de la serviette, notamment le staphylocoque doré, la salmonelle et la légionelle.

S’essuyer le corps avec des serviettes sales peut entraîner des problèmes de peau. Selon William Chao, les germes contenus dans une serviette sont susceptibles de provoquer des allergies cutanées, des folliculites, des chutes de cheveux et d’autres maladies de la peau. De nombreuses personnes ont l’habitude de partager leurs serviettes, notamment les couples et les familles avec enfants.

Si l’un des utilisateurs souffre d’une infection, la serviette peut devenir un terrain propice à la prolifération des bactéries, provoquant des infections réciproques et répétées. Si l’un des utilisateurs de la serviette suit un traitement pour une affection, il est possible que le germe réside chez le partenaire et revienne bientôt chez l’initiateur, créant ainsi un cycle. C’est souvent le cas de la mycose du pied ou pied d’athlète (Tinea pedis) et des verrues virales.

William Chao fait remarquer que si le corps présente des démangeaisons après un bain, ou si l’on a souvent des allergies ou des infections, il est recommandé de vérifier la propreté de l’environnement de votre salle de bains. Au sein d’une famille, il est recommandé que chacun utilise sa propre serviette.

Rin Doi, directeur d’une clinique dermatologique japonaise, a déclaré dans la même émission de télévision que pour les personnes souffrant d’allergies cutanées ou pour les nourrissons et les jeunes enfants dont la peau est tendre, l’utilisation de serviettes à forte teneur en bactéries provoque des infections. Surtout s’il y a une plaie, car elle risque de s’enflammer et de devenir purulente.

3. Augmenter le risque de décès

En 2003, le New England Journal of Medicine a publié une étude sur le staphylocoque doré résistant à la méthicilline chez les joueurs et les membres du personnel d’une équipe de football professionnel. Le staphylocoque doré résistant aux médicaments est immunisé contre les antibiotiques courants tels que l’oxacilline, la pénicilline, l’amoxicilline et la céphalosporine. Outre le fait que les joueurs partagent les saunas, les bains à remous, les équipements thérapeutiques et le gazon des terrains de jeu, ils partagent aussi fréquemment des serviettes pour s’essuyer la sueur, les mains et le visage.

L’étude a mis en évidence plusieurs facteurs susceptibles de favoriser la transmission de l’infection : abrasions cutanées fréquentes chez les joueurs, manque d’accès régulier à l’hygiène des mains pour les entraîneurs chargés de soigner les plaies, omission des douches par les joueurs avant l’utilisation des bains à remous communs, et le partage des serviettes.

Selon le rapport « Système mondial de surveillance de la résistance et de l’utilisation des antimicrobiens » publié par l’Organisation mondiale de la santé fin 2022, les bactéries résistantes aux médicaments sont de plus en plus répandues dans les communautés et peuvent provoquer des infections sanguines potentiellement mortelles.

Le rapport indique que les bactéries Klebsiella pneumoniae et Acinetobacter qui causent des infections sanguines dans les hôpitaux ont une résistance de 50% aux antibiotiques, et que 8% des infections sanguines causées par Klebsiella pneumoniae sont également résistantes aux antibiotiques généralement utilisés en dernier recours, les carbapénèmes, ce qui augmente le risque de décès dû à des maladies incontrôlables.

Le rapport fait également état d’une augmentation de 15% des infections sanguines et des infections de la gonorrhée causées par des E.coli et des salmonelles résistantes aux médicaments, comparé à 2017.

Ces superbactéries peuvent également se trouver sur les serviettes. Selon une étude de 2014 portant sur les torchons de cuisine, des bactéries coliformes ont été détectées dans 89% des torchons de cuisine de 82 ménages, et des E. coli ont été détectées dans 25,6% des torchons. En outre, les chercheurs ont également découvert des Klebsiella pneumoniae et des salmonelles dans les torchons.

Laver les serviettes pour éliminer les odeurs

Les diverses bactéries qui se multiplient sur les serviettes sales produisent des odeurs. Tetsuya Abe, critique japonais en matière de serviettes, a montré lors d’une émission télévisée comment laver les serviettes. Il fait d’abord bouillir une serviette dans de l’eau chaude pendant trois à quatre minutes, puis la rince à l’eau, et l’odeur (les bactéries) sur la serviette disparaît.

Kensuke Kanzaki, directeur de la laverie japonaise « Hakuyosha », établie de longue date, recommande d’utiliser du percarbonate de sodium pour faciliter le nettoyage des serviettes. Le percarbonate de sodium, le bicarbonate de soude et l’acide citrique sont connus comme les « trois trésors du nettoyage ». Non seulement ils sont non toxiques, inodores et non polluants, mais ils ont également des propriétés de blanchiment, de décontamination et d’élimination des odeurs.

Kensuke Kanzaki explique dans un article en ligne que l’utilisation du percarbonate de sodium est très simple. Il suffit de mettre la serviette dans le lavabo, de saupoudrer uniformément une tasse de percarbonate de sodium sur la serviette, d’ajouter de l’eau à une température comprise entre 60 et 80 degrés, de laisser tremper pendant 30 minutes, puis de nettoyer la serviette de la manière habituelle.

Un bon moyen de prévenir la prolifération bactérienne et de sécher votre serviette est de la suspendre au soleil après utilisation.

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