L’évêque d’Évreux « choqué » par un ex-prêtre entonnant un chant anti-Macron en pleine messe

Par afp
3 juin 2019 16:20 Mis à jour: 21 mai 2020 16:53

L’évêque d’Évreux, Mgr Christian Nourrichard, s’est dit « choqué » lundi par les images diffusées sur les réseaux sociaux où l’on voit un prêtre de son diocèse, déjà suspendu de ses fonctions, entonner un chant hostile à Emmanuel Macron lors d’une messe.

« J’ai été choqué par cette vidéo car c’est dénaturer la mission de l’Église et ce qu’est un lieu de culte », a dit le prélat au sujet de cette scène filmée dimanche dans une église du Planquay (Eure).

Dans une vidéo qui défraye la chronique sur twitter, on voit un prêtre en soutane, l’abbé Francis Michel, chanter à peine voix : « Emmanuel Macron, grosse tête de con, on vient te chercher chez toi… », devant l’autel où une vingtaine de personnes portant des gilets jaunes sont présentes.

En novembre 2016, l’évêque d’Évreux avait publié un décret de suspense de l’abbé Michel, ordonné prêtre en 1975, lui interdisant notamment de célébrer des sacrements ou d’entendre les confessions.

« Qu’est-ce que je peux faire concrètement ? Je dois y aller manu militari pour en découdre avec lui ? Je n’ai pas de force de police ou de gendarmerie ! », a ironisé Mgr Nourrichard, soulignant que l’Église « n’avait pas besoin de cela » et rappelant que le père Michel s’était déjà retrouvé devant les tribunaux.

Le père Michel avait été condamné en 2015 à 15 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel d’Évreux pour avoir détourné plus de 100 000 euros sur l’argent de la quête entre 2006 et 2008. Après une plainte de l’évêché, les enquêteurs avaient retrouvé 116 000 euros sur les onze comptes bancaires du prêtre qui ne touchait en principe que 900 euros par mois.

Si le curé avait la réputation de vivre dans le dénuement, portant une soutane trouée, ses relevés bancaires avaient révélé des dépenses pour des nuits d’hôtel à Paris, pour de la maroquinerie et des piercings.

« C’est comme un médecin qui continuerait à exercer alors qu’il n’est plus reconnu par l’ordre des médecins », a souligné Mgr Nourrichard, qui dit avoir alerté le Vatican et la préfecture après avoir visionné la vidéo.

Contacté par l’agence France Presse (AFP), l’abbé Michel n’était pas joignable.

Lundi en fin d’après-midi, le préfet de l’Eure Thierry Coudert a souligné dans un communiqué que l’abbé était « officiellement suspendu depuis le 2 novembre 2016 et à ce titre n’est plus en droit d’officier au sein de la dite église du Planquay ».

Le préfet a expliqué avoir « saisi la procureure de la République au titre de l’article 40 qui appréciera des poursuites à engager ». L’article 40 du code de procédure pénale impose à un fonctionnaire ou à un élu de saisir la justice lorsqu’il pense avoir pris connaissance d’une infraction.

Selon M. Coudert, ces faits pourraient relever de la loi 1905 relative à la séparation de l’Église et de l’État ainsi que des dispositions du code pénal pour outrage au président de la République.

D. S avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.