Un accident ischémique transitoire (AIT), aussi connue sous le nom de micro-AVC, est un blocage temporaire du flux sanguin vers le cerveau. Bien que ses symptômes disparaissent généralement vite, une étude récente a montré qu’environ la moitié des personnes ayant subi un AIT souffrent de fatigue chronique pouvant durer jusqu’à un an.
Selon le Dr Jacob Teitelbaum, interniste, entre 500.000 et 650.000 Américains par an pourraient souffrir de fatigue post-AIT ou post-AVC, une condition qu’il juge très facile à traiter grâce à des compléments alimentaires bien tolérés. En France, on estime qu’il survient environ 30.000 AIT/an.
De saines habitudes de vie peuvent aussi aider à réduire le risque de cette cause fréquente d’épuisement. Les symptômes d’un AIT, comme des difficultés d’élocution, une faiblesse dans un bras ou un affaissement du visage, disparaissent généralement en moins de 24 heures. Cependant, des preuves préliminaires suggèrent que certaines personnes continuent de faire face à des difficultés comme la dépression, des troubles de la pensée, de l’anxiété, une réduction de la qualité de vie et de la fatigue.
Afin d’évaluer l’ampleur de la fatigue, une
étude publiée dans la revue
Neurology a suivi un groupe de 354 personnes, âgées en moyenne de 70 ans, ayant subi un AIT. Les participants ont rempli des questionnaires sur leur niveau d’énergie deux semaines après l’événement, puis à trois, six et douze mois. Deux semaines après, 61 % d’entre eux ont signalé une fatigue importante, et lors des contrôles ultérieurs, jusqu’à 54 % ont rapporté que cet épuisement persistait.
« Si les gens ressentent de la fatigue dans les deux semaines suivant leur sortie de l’hôpital, il est probable que cette fatigue persiste pendant un an », a
déclaré le Dr Boris Modrau, auteur de l’étude à l’hôpital universitaire d’Aalborg, au Danemark.
Les premiers signes peuvent inclure une fatigue qui interfère de manière significative avec les activités quotidiennes et la concentration. Certaines personnes peuvent également éprouver des changements d’humeur. L’étude présente une limite : certains questionnaires ont pu être remplis avec l’aide de proches ou d’aidants, ce qui pourrait avoir influencé les réponses concernant la fatigue.
Lutter contre la fatigue post-AIT
Selon le Dr Teitelbaum, plusieurs facteurs clés peuvent être à l’origine de la fatigue post-AIT. L’un d’eux est un mode de vie peu sain, comme le manque d’exercice. Par conséquent, les mêmes habitudes qui aident à prévenir les AIT peuvent également réduire la fatigue persistante. Bien que d’autres facteurs puissent jouer un rôle, il a mis en évidence ceux qu’il considère comme les plus importants et explique comment y remédier :
Inflammation cérébrale
« Chaque fois qu’on a une perte temporaire du flux sanguin dans le corps, sa restauration déclenche une forme sévère d’inflammation cérébrale causée par le stress oxydatif, un déséquilibre entre les radicaux libres et les antioxydants », explique le Dr Teitelbaum.
Le stress oxydatif contribue à l’inflammation cérébrale, qui endommage les cellules cérébrales ou neurones.
« Le stress oxydatif qui découle du rétablissement du flux d’oxygène après un AIT est comme allumer un feu dans le tissu cérébral », a-t-il déclaré. « Des antioxydants sont nécessaires pour éteindre le feu, mais la plupart des gens n’en ont pas assez à cause du terrible régime alimentaire occidental. »
Contrer l’inflammation
Pour aider à contrer le stress oxydatif et soutenir le rétablissement du cerveau, le Dr Teitelbaum recommande une multivitamine à haute efficacité, riche en antioxydants. « Je recommande un produit appelé Energy Revitalization Drink Mix que l’on trouve sur internet, qui, pris quotidiennement, peut faire une différence très substantielle sur les niveaux d’énergie tout en aidant le tissu cérébral à guérir », a-t-il précisé.
Un autre antioxydant qu’il recommande est l’acide lipoïque, à prendre à raison de 300 mg deux fois par jour pendant trois mois.
L’inflammation cérébrale peut également être atténuée avec un supplément appelé palmitoyléthanolamide (PEA), selon le Dr Teitelbaum. D’après une
étude publiée dans l
‘International Journal of Molecular Sciences, le PEA est un composé protecteur du tissu nerveux, produit dans le cerveau et la moelle épinière en réponse à une blessure ou à une inflammation. Les chercheurs ont découvert que le PEA réduisait les substances inflammatoires et augmentait la production de substances anti-inflammatoires.
Selon le Dr Teitelbaum, il utilise un produit nommé PEA Healthy Inflammation Response en raison de sa haute absorption.
« Le PEA déclenche également la régénération des cellules nerveuses et la guérison après une lésion cérébrale », a-t-il affirmé. « Les AIT et les AVC peuvent causer un type de lésion aux cellules nerveuses qui les empêche de fonctionner, mais elles restent vivantes et peuvent se rétablir. »
Gérer l’anxiété et la dépression
L’anxiété et la dépression sont toutes deux associées à la fatigue. Les prendre en charge peut donc aider à soulager le manque d’énergie fréquent chez les personnes ayant subi un AIT ou un AVC, a déclaré le Dr Teitelbaum.
« La curcumine, le principal composant du curcuma, est efficace pour réduire l’inflammation, mais elle soulage aussi la dépression », a-t-il ajouté.
Le Dr Teitelbaum recommande un supplément de curcumine hautement absorbable connu sous le nom de BCM-95.
Un
essai clinique publié dans
Phytotherapy Research a montré que la curcumine était aussi efficace que l’antidépresseur fluoxétine : les symptômes de dépression ont diminué d’environ 64 % avec la fluoxétine, contre 62 % avec la curcumine. Combinées, les deux ont réduit les symptômes de près de 78 %.
Pour l’anxiété, le Dr Teitelbaum recommande AnxioCalm, un complément contenant un extrait spécifique d’échinacée.
Un autre essai clinique, également publié dans Phytotherapy Research, a révélé qu’une dose de 40 mg, deux fois par jour pendant une semaine, réduisait les scores d’anxiété de 11 points, contre seulement 3 avec un placebo. Il souligne que la forme utilisée dans AnxioCalm est un extrait ciblé, et non de l’échinacée classique.
« En résumé, la fatigue post-AIT ou post-AVC peut être nettement améliorée grâce à des remèdes naturels simples qui favorisent la guérison du cerveau », affirme-t-il.
Prévention des AIT et AVC
La prévention passe par la santé des vaisseaux sanguins et le maintien d’une tension artérielle stable, rappelle Renee Young, naturopathe.
« Tout se joue dans les choix quotidiens », insiste-t-elle.
• Manger pour la circulation : légumes verts, baies, poissons gras et noix, riches en antioxydants et oméga-3, gardent les artères souples et réduisent l’inflammation. Éviter aliments transformés, boissons sucrées et excès de sel. Le curcuma et le gingembre, anti-inflammatoires naturels, soutiennent aussi la circulation.
• Stabiliser la glycémie : un taux élevé de sucre abîme les vaisseaux. Privilégier des repas équilibrés avec fibres, protéines maigres et bonnes graisses. Commencer par des légumes, remplacer les sodas par de l’eau ou des infusions.
• Bouger régulièrement : 30 minutes de marche rapide par jour suffisent pour stimuler la circulation et réduire le stress. Le tai-chi allie mouvement doux et respiration profonde.
• Gérer le stress : respiration, méditation ou quelques minutes dehors font baisser la tension nerveuse.
• Bien dormir : un sommeil réparateur régule la glycémie, réduit l’inflammation et protège le cœur. Chambre fraîche et sans écrans avant le coucher ; le magnésium bisglycinate peut aider à se détendre.
• Contrôles médicaux réguliers : CRP, insuline à jeun, bilan lipidique avancé permettent de détecter tôt les risques.
• Entretenir le lien social : rester connecté diminue l’hypertension et renforce le moral.
• Éviter tabac et excès d’alcool : pas plus de 2 verres/jour pour les hommes, 1 verre pour les femmes.
« Prévenir un AVC, ce n’est pas un geste unique, c’est l’addition de petites décisions intelligentes, surtout avec l’âge », conclut Renee Young.