« L’immersion en eau froide est un moyen de se rapprocher de soi et de redevenir acteur de son bien-être » selon l’hypnothérapeute Stéphanie Glassey Schwitter

Par André Costa, NTD
22 mars 2023 13:41 Mis à jour: 23 mars 2023 11:27

Chaque année, l’immersion en eau froide fait de plus en plus d’adeptes. Que ce soit pour ses bienfaits sur le corps et l’esprit ou pour améliorer sa relation au froid, des milliers de Français ont sauté le pas. La baignade en eau froide est traditionnellement pratiquée dans les pays scandinaves.

Notre correspondant André Costa, s’est entretenu avec Stéphanie Glassey Schwitter qui est une pratiquante régulière de l’immersion en eau froide. Hypnothérapeute suisse et écrivaine de métier, elle a notamment écrit des romans d’intrigues tel que La dernière danse des lucioles.

Depuis quelques années, elle pratique régulièrement l’immersion en eau froide et propose des initiations à cette pratique hivernale.

André Costa, NTD : Bonjour Stéphanie Schwitter. Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer brièvement en quoi consiste l’immersion en eau froide ?

Stéphanie Glassey Schwitter : L’immersion en eau froide telle qu’on la pratique ici, consiste simplement à immerger son corps entier, jusqu’au cou, dans une eau qui a une température bien souvent inférieure à 10 degrés.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans cette pratique ?

J’étais émerveillée quand on partait en vacances en Bretagne. J’adore l’océan et j’ai toujours vu des gens qui se baignaient avec des températures de l’eau qui étaient pour moi inhumaines. En vallée également, je voyais des gens dans les lacs et dans les rivières qui allaient s’immerger par des températures qui ne me paraissaient pas sécuritaires. En fait, j’étais fascinée.

J’ai une amie qui se baigne toute l’année dans le lac Léman et qui m’a dit qu’il fallait continuer même pendant l’hiver. Quand la température baisse, tu continues à venir et ton corps s’habitue. Ça me paraissait un peu miraculeux de pouvoir rencontrer mes croyances limitantes comme « Je vais tomber malade », « Je vais faire un malaise », mais en fait, mon corps peut s’habituer à cela. Alors c’est par envie de cette expérience que je me suis lancée.

Pouvez-vous nous raconter comment s’est passée votre première expérience d’immersion en eau froide ?

La première année, j’ai été très scrupuleuse à ne pas laisser la température trop diminuer sans que j’aille me baigner. Je me baigne beaucoup en été parce que j’adore l’eau, j’adore la natation et j’ai simplement continué. Au mois de septembre quand les températures ont baissé, j’allais me baigner deux ou trois fois par semaine pour ne pas perdre trop de degrés d’un coup. Je n’avais pas encore bien confiance en mon organisme et j’avais vraiment besoin que cela se fasse progressivement.

Pour moi, c’est la période où cela a vraiment été magique. C’était l’occasion à chaque fois de me rendre compte que je me sentais vivante, que mon corps s’adaptait, qu’il y avait ses ressources à l’intérieur de moi qui jaillissaient au fur et à mesure. En fait, c’était très, très agréable.

En tant qu’hypnothérapeute, quels sont les bienfaits psychiques que vous avez expérimentés ?

Pour les bienfaits psychologiques qu’on peut escompter avoir, il y a bien sûr le fait de se sentir vivant, parce que c’est une expérience forte, intense pour le corps et qui nous sort de l’hyper-mentalisation dans laquelle nous avons tendance à vivre. Il y a quelque chose qui nous ramène dans le corps, dans la matière, dans l’instant présent, dans l’expérience. Tant pendant l’expérience qu’en sortant de l’eau, il y a une sensation que tout le corps pétille et qu’on est vivant.

Il y a cette possibilité que j’aime beaucoup, c’est de sortir des conditionnements du mental qui nous disent en permanence : « Si c’est quelque chose d’agréable, je le suis, si c’est quelque chose de désagréable, je le fuis ». Et en fait, si on reste dans cette dualité permanente, on est un peu la marionnette de notre mental et des circonstances.

L’expérience de l’eau froide nous permet d’aller au contact de la sensation en tant que telle, sans ajouter une axiologique ou des jugements, en sortant de la dualité. Puis on se rend compte qu’on est capable d’accueillir des sensations fortes et qu’on est capable de les vivre. Nous avons une grande faculté d’adaptabilité que nous pouvons retrouver au quotidien, dans la vie de tous les jours.

De nombreuses études ont aussi démontré des bienfaits physiques. Quels sont-ils ?

Au niveau des bienfaits physiques, ce n’est pas mon domaine de spécialité mais il y a de nombreux bienfaits physiques, notamment au niveau des réductions d’inflammation. Il y a des études qui existent concernant les effets de la cryothérapie sur la sclérose en plaques, la santé cardiovasculaire, la dépense énergétique, les ressources énergétiques à l’effort, la fibromyalgie…

Il y a énormément de maux pour lesquels on peine parfois à trouver des réponses qui peuvent trouver une amélioration par l’eau froide et naturellement, il y a le fait qu’on muscle le système immunitaire. On apprend à notre corps à donner une nouvelle réponse au froid. On sait que dans nos sociétés, on augmente le chauffage, on s’habille, on ne supporte pas trop en fait d’être mis à nu et on perd notre faculté d’adaptation au froid.

Concernant les études, il y a notamment le renommé Wim Hof, qu’on appelle l’homme de glace, et ses élèves qui ont beaucoup œuvré à amener dans le registre scientifique ces méthodes d’immersion et de contact avec le froid.

Qu’est-ce que vous aimeriez dire aux personnes qui nous lisent, qui sont intéressées par expérimenter l’immersion en eau froide mais qui hésitent ou appréhendent la réaction de leur corps ?

Bien souvent c’est en s’enfermant dans ce que notre mental juge être le confort et le bien-être — qui sont finalement des réponses de crainte et de repli sur soi, qu’on perd un peu la connexion à cette vie qui pétille à l’intérieur de nous. Cette expérience-là, elle permet de se reconnecter très rapidement à cela. Pour quelqu’un qui souhaiterait y aller pour la première fois, on recommande toujours de faire un bilan de santé et de savoir que le corps va pouvoir vivre cette expérience au mieux.

On recommande aussi de ne pas y aller seul. J’aimerais recommander de ne jamais le faire comme étant une pratique de violence ou de performance. C’est vraiment un moyen d’aller plus profondément dans la connaissance, la conscience et le respect de soi, et donc de vraiment prendre toutes les parts de nous-mêmes, celles qui peuvent avoir peur et les emmener avec nous dans l’eau pour que l’on se rende compte que tout entier on peut vivre cela de manière positive.

Puis, un conseil que l’on donne souvent, lorsqu’on débute, c’est de ne pas rester plus d’une minute par degré. Si l’eau est à quatre degrés, je peux rester moins et ce sera déjà très bien mais je ne reste en tout cas pas plus de quatre minutes, le temps que je sache que la réponse de mon corps est correcte.

Est-ce qu’il y a d’autres personnes qui peuvent accompagner cette démarche ?

Oui, alors il y a plusieurs choses qui existent. Il y a beaucoup de naturopathes ou de médecins qui forment des groupes en s’intéressant aux bénéfices sur la santé. Il y a ce que l’on fait avec ma collègue autour de l’utilisation de la méditation en eau froide et de l’immersion d’eau froide pour mieux comprendre les mécanismes du mental et son fonctionnement pour aller vers plus de bien-être, plus de résilience.

Est-ce que vous avez un dernier mot à ajouter ?

Je pense que l’immersion en eau froide, c’est vraiment un moyen de se rapprocher de soi et de retrouver une forme d’action, de redevenir acteur de son bien-être, de son rapport à la vie et de se rendre compte que l’on a beaucoup de souplesse à l’intérieur de nous, que l’on a beaucoup de créativité qui peut se mettre volontiers au service de notre bien-être et que l’on a beaucoup plus de force que ce que l’on croit.

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