Limogeage et enquête sur le maire adjoint de Chongqing

Par Frank Fang
17 juin 2020 21:32 Mis à jour: 17 juin 2020 21:32

Un dirigeant qui occupait la fonction double de maire adjoint et de chef de la police d’une grande métropole chinoise est sous enquête.

La Commission centrale d’inspection disciplinaire de Chine, un organe du Parti communiste chinois (PCC) chargé de lutter contre la corruption, a publié une brève déclaration le 14 juin, annonçant que Deng Huilin, maire adjoint de la mégapole chinoise de Chongqing et chef du Bureau de la sécurité publique de la ville (organe apparenté à la police), est soupçonné de « graves violations de la loi et de la discipline du Parti ».

Cette accusation imprécise est un euphémisme souvent utilisé pour sous-entendre la corruption.

Le nom et la photo de Deng Huilin ont été retirés de la page des dirigeants sur le site web de la ville de Chongqing.

Deng Huilin est le quatrième chef de police de Chongqing à être limogé depuis l’arrivée au pouvoir du chef du Parti communiste chinois Xi Jinping en 2012, après Wang Lijun, He Ting et Zhu Minggu.

En 2012, le Xi Jinping a lancé une campagne de lutte contre la corruption visant ses rivaux politiques, à savoir ceux fidèles à la faction de l’ancien chef du Parti communiste chinois Jiang Zemin.

Carrière

Deng Huilin, 55 ans, a commencé sa carrière politique dans la province du Hubei, en Chine centrale, à titre de maire adjoint de la ville de Yichang en 2009. L’année suivante, il a assumé également les fonctions de secrétaire du Parti à la commission des affaires politiques et juridiques de la ville (Political and Légal Affairs Commission – PLAC), ainsi que de chef du bureau de sécurité de la ville.

En octobre 2014, il est devenu chef adjoint du département de la sécurité publique du Hubei. Puis, de juin 2015 à juillet 2017, il a travaillé au bureau d’orientation « antisécession » et de coordination du PLAC national.

Le PLAC, qui était autrefois un puissant organe du PCC contrôlant tout l’appareil de sécurité nationale, et dominé par la faction de l’ancien chef du PCC Jiang Zemin, a vu son pouvoir s’affaiblir sous Xi Jinping, bien que la commission contrôle toujours le système juridique chinois.

Deng Huilin était un proche collaborateur de Meng Jianzhu, ancien secrétaire du Parti communiste chinois au PLAC national. Meng Jianzhu fait partie du « gang de Shanghai », un groupe de dirigeants redevables de leur carrière au patronage politique de Jiang Zemin.

Deng Huilin a déménagé à Chongqing en juillet 2017, devenant le secrétaire du Parti pour la police de la ville et secrétaire adjoint du Parti au PLAC municipal.

Un mois plus tard, il a occupé également le poste de chef de la police de la ville. En janvier 2018, il a été nommé adjoint au maire de Chongqing.

Des crimes contre les droits de la personne

De nombreux dirigeants chinois à Chongqing ont été reconnus coupables de corruption.

Le prédécesseur de Deng Huilin, He Ting, a été démis de ses fonctions et expulsé du Parti après qu’une enquête l’a déclaré coupable de plusieurs crimes, dont le détournement de fonds publics et l’abus de pouvoir.

Sun Zhengcai, ancien secrétaire du Parti à Chongqing, a été condamné à la prison à vie pour corruption en mai 2018.

En 2012, Wang Lijun, l’ancien chef de la police de Chongqing qui avait tenté de trouver refuge au consulat américain de la ville à Chengdu, a été condamné à 15 ans de prison pour corruption.

Bo Xilai, secrétaire du Parti de Chongqing de 2007 à 2012, a été condamné à la prison à vie en 2013 pour corruption.

Tout comme Wang et Bo, Deng Huilin a été identifié par l’Organisation mondiale pour enquêter sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis, pour être impliqué dans des crimes contre les droits de la personne.

En juillet 1999, l’ancien leader du PCC Jiang Zemin a lancé une campagne nationale de persécution de la discipline spirituelle Falun Gong (également connue sous le nom de Falun Dafa), jetant d’innombrables pratiquants de cette discipline dans des prisons, des centres de lavage de cerveau et des camps de travail. De nombreux dirigeants ont été « récompensés politiquement » en s’alliant à la faction Jiang Zemin et en participant à cette persécution.

Selon le centre d’information sur le Falun Dafa (Falun Dafa Information Center), au moins 4 000 pratiquants ont été tués depuis lors, et au moins 27 sont décédés entre janvier et mai 2020. Le nombre réel de victimes est probablement largement sous-estimé.

Selon le WOIPFG, Deng Huilin est lié à l’arrestation de cinq pratiquants du Falun Gong à Yichang, à la fin 2013, par la police locale. Parmi ces cinq personnes se trouvait Hu Zongzhi, professeur adjoint en génie mécanique de l’Université des Trois Gorges de Chine.

Après son arrestation, Hu Zongzhi a été détenu dans une prison locale, où il a été soumis aux travaux forcés, travaillant plus de 12 heures par jour. On lui aurait aussi administré des médicaments non identifiés, selon le site web Minghui.org, dédié à la persécution du Falun Gong en Chine. En avril 2014, Hu Zongzhi a été condamné à trois ans de prison pour sa foi.

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