Loi de bioéthique: l’importance d’une traçabilité des organes pour éviter la marchandisation du corps humain

Par Epoch Times
18 septembre 2019 06:40 Mis à jour: 18 septembre 2019 11:45

L’examen du projet de loi de bioéthique passera en examen le 24 septembre à l’Assemblée nationale. Le projet de loi a reçu en commission quelques 2.000 amendements, un nombre qui devrait être encore plus conséquent en séance. 14 nouveaux amendements concernent la traçabilité des transplantations d’organes pour les patients français allant se faire opérer à l’étranger – notamment dans des pays où la marchandisation du corps humain a atteint des niveaux catastrophiques.

Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et femmes célibataires, a occupé une large partie des débats sur le projet de loi de bioéthique à l’Assemblée, laissant moins de place à des questions éthiques plus fondamentales comme la marchandisation des corps humains et le trafic d’organes.

D’après les statistiques officielles de l’Agence de Biomédecine, près de 400 personnes « disparaissent » chaque année des listes d’attente d’organe en France. Des malades qui n’ont pas été transplantés, qui ne sont pas décédés mais qui sortent magiquement des statistiques. Où sont passés ces patients ?

Mais les pays proposant ce type de transplantation d’organes ne respectent pas les mêmes normes éthiques que la France, pas du tout. Certains, comme la Chine, s’appuient sur des prélèvements forcés d’organes, où des prisonniers de conscience sont assassinés lors de la transplantation. Les chiffres de ce tourisme de transplantation d’organes depuis 20 ans sont effarants.

À propos de ces 14 amendements ajoutés à la loi de bioéthique, Monsieur Philippe Gosselin, député de la Manche et vice-président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale a été interviewé par NTD le 11 septembre :

« Nous avons un principe éthique très important en France qui est l’indisponibilité du corps humain. La dignité de la personne, cela fait obstacle à ce qu’il puisse y avoir des dons payants, qu’il puisse y avoir des prélèvements de force, qu’il puisse y avoir une mise à disposition de son propre corps.

Je crois qu’il est important qu’il y ait une traçabilité, un contrôle des organes qui le cas échéant viendraient de l’extérieur pour garantir des greffes qui soient éthiques. »

NTD: Est-ce-que vous avez entendu parler en Chine des prélèvements d’organes forcés sur les pratiquants de Falun Gong?

« Oui, tout à fait, j’en ai évidement entendu parler et d’autres collègues en ont largement entendus parler. D’ailleurs, ces violations des droits de l’homme ont étés mises en avant à plusieurs reprises à l’Assemblée nationale ou par des questions au gouvernement pendant les débats parlementaires –  notamment ceux sur le don d’organes, sur les principes éthiques qui fondent le don d’organe en France et sur l’indisponibilité du corps humain.

Tout le monde sait et il y a des plaintes de déposées, qu’il y a plusieurs centaines, on parle même de plusieurs milliers de greffes qui sont faites de façon autoritaire en Chine, notamment avec des prélèvements totalement indus sur des prisonniers qui ont été exécutés – c’est totalement condamnable.

Les exécutions et les détentions me semblent dans un certain nombre de cas très abusives et en réalité hors la loi. Ajouté à cela, il semblerait que certaines exécutions soient fondées sur la volonté de récupérer indument des organes [pour le tourisme de transplantation, ndr.]

Avec la traçabilité des organes et si les contrôles sont efficaces, alors peut être pourrions-nous en Chine comme dans d’autres pays améliorer les droits de l’homme. Je l’espère en tout cas. Dans ce domaine, ce sont des petites mesures qui s’ajoutent à des plus grandes et qui font un tout qu’on espère cohérent et efficace.

J’espère que le ministère des Affaires étrangères continuera à porter cette question qui est une question évidement importante. »

Propos recueillis par NTD

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