L’UE somme les dirigeants serbe et kosovar de venir à Bruxelles «sans conditions»

Par Epoch Times avec AFP
19 juin 2023 18:20 Mis à jour: 19 juin 2023 18:23

L’Union européenne a sommé lundi les dirigeants de la Serbie et du Kosovo de venir à Bruxelles « sans conditions » pour participer à des discussions destinées à apaiser les tensions actuelles dans le Nord du Kosovo.

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, n’a pour l’instant reçu aucune réponse à l’invitation faite au Président serbe Aleksandar Vucic et au Premier ministre du Kosovo Albin Kurti de se rencontrer à Bruxelles cette semaine, a annoncé lundi son porte-parole Peter Stano.

« Nous attendons qu’elles se montrent raisonnables »

« La date de la réunion n’a pas encore été fixée, car les parties n’ont pas encore confirmé leur présence », a-t-il souligné. « Nous attendons qu’elles se montrent raisonnables, viennent à Bruxelles et fassent les efforts nécessaires pour désamorcer la situation. » Les deux dirigeants doivent « venir sans conditions préalables », a aussi insisté le porte-parole.

Peter Stano a mentionné deux réunions à venir, dont le sommet européen des 29 et 30 juin, au cours desquelles les États membres de l’UE pourraient discuter de mesures à l’encontre des deux parties si elles ne coopèrent pas. La tentative de médiation de Bruxelles intervient alors que les tensions se sont ravivées à la suite de la détention de trois policiers kosovars par la Serbie.

Dimanche, M. Vucic a jugé « inutiles » des discussions avec M. Kurti tant que les exigences serbes ne sont pas satisfaites, mais il n’a pas exclu d’y participer. M. Kurti a pour sa part annoncé attendre que les représentants kosovars aient accès aux policiers détenus avant de donner son accord.

La détention des officiers de police du Kosovo est le dernier épisode en date des semaines de tension entre les deux parties après les élections contestées dans le Nord du Kosovo à majorité serbe.

Fin mai, 30 soldats de la Kfor, la force de l’Otan, ont été blessés lors d’émeutes organisées par des Serbes de souche dans le nord du Kosovo. L’UE a alors menacé Pristina de conséquences politiques, telles que la suspension des visites de haut niveau et de la coopération financière, si le gouvernement maintenait la décision d’installer des maires d’origine albanaise dans quatre villes du nord après des élections locales largement boycottées par les Serbes.

Une indépendance déclarée mais non reconnue

Les tensions entre le Kosovo et la Serbie persistent depuis la guerre  meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais qui a entraîné l’intervention de l’Otan contre Belgrade.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais Belgrade a refusé de la reconnaître. Les Serbes du Kosovo restent largement fidèles à Belgrade, en particulier dans le nord, où ils sont majoritaires et rejettent toutes les mesures prises par Pristina pour consolider son contrôle sur la région.

La Serbie considère le Kosovo comme sa patrie spirituelle et historique, théâtre de batailles cruciales au cours des siècles. Le Kosovo abrite certains des monastères les plus vénérés de l’Église orthodoxe serbe.

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