Le président français Emmanuel Macron, en visite de deux jours en Russie, s’est entretenu jeudi soir avec des défenseurs des droits de l’Homme russes, une rencontre saluée par des ONG comme un « important geste de soutien ». Dans le cadre de cette première visite en Russie entamée jeudi, M. Macron s’est entretenu dans la soirée avec Alexandre Tcherkassov, un responsable de la principale organisation russe de défense des droits de l’Homme, Memorial, ainsi qu’avec la veuve de l’écrivain et dissident soviétique Alexandre Soljenitsyne et d’autres militants des droits de l’Homme russes, a annoncé l’Elysée.
« Nous avons parlé longtemps et en détail avec Emmanuel Macron », a écrit sur Facebook M. Tcherkassov, en précisant avoir évoqué notamment les poursuites contre Oïoub Titiev, responsable de l’antenne locale de Memorial en Tchétchénie, arrêté en janvier et accusé de « trafic de drogue », des accusations qu’il rejette.
« Le président Macron s’est entretenu avec un représentant de Memorial. C’est un important geste de soutien », s’est félicitée Tania Lokchina, de l’antenne russe de Human Rights Watch, sur sa page Facebook. Memorial, qui joue un rôle de premier plan dans les recherches sur les répressions staliniennes, se plaint d’être entravé dans son travail par les autorités.
En 2016, Memorial a été classé sous la dénomination controversée d’« agent de l’étranger », appliquée à des organisations bénéficiant d’un financement étranger et ayant une « activité politique » – une appellation qui rappelle celle qui était appliquée à l’époque stalinienne aux opposants réels ou supposés. Plusieurs de ses locaux ont été victimes de perquisitions, d’incendie ou de pressions policières.
Pour sa part, la militante des droits de l’Homme Zoïa Svetova, qui a également participé à la rencontre, a indiqué à l’AFP avoir parlé du cas du cinéaste ukrainien Oleg Sentsov emprisonné pour 20 ans en Russie pour « terrorisme ». « J’ai dit que nous espérions que le président Macron serait un médiateur entre la Russie et l’Ukraine dans cette affaire », a-t-elle précisé.
Le président français a déjà annoncé jeudi soir avoir évoqué le cas d’Oleg Sentsov, ainsi que celui du réalisateur russe Kirill Serebrennikov, assigné à résidence, lors de ses pourparlers avec Vladimir Poutine au Palais Constantin, en périphérie de Saint-Pétersbourg (nord-ouest). Dans les discussions, M. Macron a déclaré à M. Poutine que les cas de ces personnalités emprisonnées suscitaient « de l’émotion en France », selon l’entourage de la présidence française.
DC avec AFP
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