Mayenne: « des scènes dignes d’un film d’horreur » dans un abattoir de Craon, L214 porte plainte

Par Sarita Modmesaïb
19 janvier 2024 09:31 Mis à jour: 19 janvier 2024 09:31

L’association de protection des animaux L214 publie des images de l’abattoir municipal de Craon, dénonçant des pratiques insoutenables lors de la mise à mort de bovins ou d’ovins.

Un mois après avoir publié des photos d’un abattoir de jeunes cerfs dans le sud de la Mayenne, l’association L214 dénonce à nouveau des erreurs de process, cette fois, dans l’abattage de bovins et d’ovins à l’abattoir municipal de Craon, en Mayenne.

Là encore, les animaux demeurent encore conscients après l’étourdissement et subissent le process de découpe alors qu’ils sont conscients. « Des scènes dignes d’un film d’horreur », déclare l’association. « Des vaches commencent à être découpées alors qu’elles sont encore vivantes ; elles réagissent aux coups de couteau et à la pince guillotine lors de la découpe de leurs pattes, de leurs cornes ou de leur tête. Pourtant, à ce stade de la chaîne d’abattage, les animaux devraient être mort », décrit ainsi L214.

Sur son site, L214 expose l’exemple d’une vache dont la corne est restée coincée dans la grille d’affalage. « Dans cet extrait, on voit les opérateurs égorger une vache en dehors de la zone de saignée, et scier sa corne sans attendre que l’animal soit mort », déplore l’association.

Quelles sont les responsabilités ?

« La commune de Craon est propriétaire de cet abattoir qui abat chaque année environ 4500 animaux provenant d’élevages conventionnels ou biologiques. La viande de certains bovins est vendue sous AOC Maine-Anjou », souligne L214.

L’association « porte plainte contre l’abattoir pour cruauté, sévices graves et mauvais traitements, pour tromperie du consommateur et pour les infractions commises par l’employeur envers ses salariés. »

Parallèlement à la question animale, L214 dénonce également les risques encourus par les personnels rappelant que « les opérateurs courent des risques majeurs pour leur sécurité au moment de l’étourdissement des veaux, de l’accrochage des bovins et de la saignée d’animaux. »

L’enquête pointe en outre « les problèmes structurels de cet établissement et l’absence d’intervention des services vétérinaires », lesquels « engendrent de très graves infractions qui se répètent ».

Concluant cette enquête, l’association L214 réclame la fermeture immédiate de cet abattoir.

« Les installations qui apparaissent ne sont pas celles actuellement en service »

Suite à ces publications, la préfecture de la Mayenne a réagi en indiquant que « la ville de Craon a été mise en demeure le 21 avril 2023 sur les conditions d’immobilisation des animaux avant leur étourdissement et qu’à partir de là, il y a eu des modifications apportées puisqu’un nouvel équipement de contention plus adapté à la taille de bovins a été installé, fin décembre. »

D’après la préfecture, « les installations qui apparaissent dans la vidéo diffusée par L214 ne sont donc pas celles actuellement en service au sein de l’abattoir de Craon. »

De son côté, le maire de Craon publie un communiqué ce jeudi qui « réfute » les accusations portées par L214 et indique que de « de lourds investissements ont été réalisés dans son abattoir ». Il précise aussi que « ce nouvel équipement est certifié conforme par les services de l’État et répond ainsi aux nouvelles normes en termes de bien traitance animale, en vigueur au 1er janvier 2024.  »

L’édile déclare en outre que « trois agents des services de l’État sont présents sur place chaque jour et contrôlent le fonctionnement de l’abattoir de Craon. Dans un souci d’amélioration permanente, la Ville de Craon a, en décembre dernier, lancé une procédure pour créer un poste spécifique à la bien traitance animale au sein de l’abattoir. »

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.