Mont Blanc : deux amputés d’un tibia gravissent le plus haut sommet d’Europe occidentale

Par Léonard Plantain
28 juillet 2020 20:46 Mis à jour: 28 juillet 2020 20:46

À la suite d’un accident dans les vignes en 2014, Luc Meheux, habitant à Delle (Territoire de Belfort) a été amputé d’un tibia. Cependant il en fallait plus pour arrêter ce grand sportif. Il a ainsi décidé de gravir le mont Blanc, courant juillet 2020, accompagné de l’Alsacien Samuel Ferber, un autre amputé du tibia.

« Ça sort de l’ordinaire, c’est sûr. Mais rien ne peut être fait sans entraînement », a déclaré Luc Meheux, âgé de 40 ans, après une expédition de trois jours, du 13 au 15 juillet, l’ayant amené au sommet du mont Blanc. Un véritable exploit physique, surtout lorsqu’on apprend que cet ingénieur en bureau d’études a été amputé d’un tibia depuis 2014, relate DNA.

Un parcours franchi en particulier grâce à un mental d’acier : « Le soir de mon accident, j’avais déjà fait le deuil de ma jambe. Plus vite que les chirurgiens, même. J’ai accepté cette situation très rapidement », explique Luc Meheux, qui s’est fait amputer quelques jours avant l’accouchement de sa femme. « Je le vis bien… Tout est dans la tête, dans l’acceptation de l’image qu’on renvoie. Je peux tout faire, sauf m’accroupir », plaisante-t-il.

C’est le prothésiste Orthomédical Welter qui lui a soufflé l’idée de gravir le mont Blanc, en compagnie de 2 autres amputés, les Alsaciens Samuel Ferber (35 ans) et Benjamin Tomé (33 ans). Les trois hommes se sont entraînés depuis novembre 2019, principalement au Hohneck, mais juste avant le grand jour, Benjamin Tomé s’est blessé et a dû renoncer. Ils sont donc partis en duo à l’assaut du plus haut sommet d’Europe occidentale, accompagnés d’une armée de guides, de médecins et de partenaires d’Orthomédical Welter.

« Avec le confinement, j’avais peur que ça ne se fasse pas, mais aussi peur que ça se fasse. Parce qu’entre mars et mai, on n’a pas pu s’entraîner autant que ce qui était prévu », explique Luc Meheux. « Le plus dur, c’est la gestion de l’altitude, quelque chose d’incroyable. À 4 000 m, on n’a plus du tout de carburant ! Il faut se faire violence pendant 300 m de dénivelé, avancer pas à pas, en mode robot. »

Finalement, une fois arrivé au sommet, au-dessus d’une mer de nuages, « l’émotion, c’est le paysage, le partage avec le groupe, notamment les guides », décrit Luc Meheux, émerveillé par la vue.

Une superbe ascension qui avait également une fin. La fin d’un projet, avant la descente qui s’est annoncée encore plus ardue : « Mon moignon a dégonflé et chaque contact avec la prothèse m’a blessé. Impossible de descendre de face pendant près de trois heures. Un calvaire », décrit Luc Meheux, également heureux d’être de retour chez lui.

« Ma chance, il y a six ans, c’est que j’étais sportif. Donc on m’a mis une prothèse adaptée. Sinon, j’aurais eu quoi ? Un bout de bois ? » relativise Luc, qui ne souhaite pas devenir un porte-drapeau. Quant au prochain défi, « pourquoi pas le Kilimandjaro ? » évoque Luc Meheux, qui souhaite continuer de vivre comme n’importe qui. Ou plutôt, aussi haut et aussi loin qu’il pourra.

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