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Narcotrafic : nouvelle frappe de l’armée américaine au large du Venezuela

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Le secrétaire américain à la guerre, Pete Hegseth (à g.), et le président de l'état-major interarmées, le général Dan Caine, écoutent le président des États-Unis, Donald Trump, s'adresser à des militaires de haut rang à la base du corps des marines de Quantico, le 30 septembre 2025, à Quantico, en Virginie.

Photo: Alex Wong/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

L’armée américaine a mené vendredi une nouvelle opération militaire contre une embarcation de narcotrafiquants présumés en eaux internationales au large du Venezuela, causant la mort de quatre personnes.
Cette intervention, annoncée par le ministre de la Défense Pete Hegseth, s’inscrit dans l’escalade des tensions entre Washington et Caracas autour de la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Une opération ordonnée directement par Trump
« Quatre narco-terroristes à bord de l’embarcation ont été tués lors de la frappe menée dans les eaux internationales au large des côtes du Venezuela alors que le bateau transportait d’importantes quantités de stupéfiants à destination des États-Unis pour empoisonner notre population », a déclaré Pete Hegseth sur X. Le ministre a précisé que le président Donald Trump avait personnellement autorisé cette opération.
Une vidéo diffusée par le Pentagone montre l’embarcation en flammes à la surface de l’eau. Selon le président américain, le bateau intercepté transportait « suffisamment de drogue pour tuer entre 25.000 et 50.000 personnes », une cargaison désormais empêchée d’atteindre le territoire américain.
Un « conflit armé » qui s’intensifie
Cette frappe porte à au moins quatre le nombre d’opérations similaires menées par les États-Unis ces dernières semaines dans le cadre du « conflit armé » déclaré par Donald Trump contre les cartels de narcotrafic. « Ces frappes se poursuivront jusqu’à ce que les attaques contre le peuple américain cessent », a averti le chef du Pentagone.
Fin août, Washington avait déployé plusieurs navires militaires dans la mer des Caraïbes, détruisant au moins quatre embarcations impliquées selon lui dans le trafic de drogue, faisant au moins 21 morts au total. Cette stratégie militaire aggressive marque un tournant dans la politique américaine de lutte antidrogue.
Une justification juridique controversée
Dans une notice transmise au Congrès, le Pentagone justifie ces opérations en affirmant que les cartels, dont plusieurs ont été classés « organisations terroristes », sont devenus « plus armés, mieux organisés et violents ». Washington estime qu’ils « provoquent illégalement et directement la mort de dizaines de milliers de citoyens américains chaque année ».
L’administration américaine accuse directement le président vénézuélien Nicolas Maduro et son gouvernement de diriger une vaste organisation de trafic de drogue vers les États-Unis, des accusations que Caracas rejette catégoriquement.
Nicolas Maduro dénonce une « agression armée »
En réponse à cette nouvelle frappe, Nicolas Maduro a vivement réagi vendredi, dénonçant une « agression armée » des États-Unis visant à « imposer un changement de régime » au Venezuela. Le dirigeant vénézuélien s’est dit prêt à mobiliser les réservistes « s’il est nécessaire de passer du combat non-armé au combat armé ».
Face au déploiement militaire américain qu’il considère comme une « menace militaire », le Venezuela a lancé des exercices militaires et mobilisé ses réservistes. Le gouvernement vénézuélien avait déjà condamné jeudi une « incursion illégale » de chasseurs américains dans une zone sous son contrôle aérien.
Des voix critiques en Amérique latine
Le président colombien Gustavo Petro, dont les relations avec Washington sont exécrables, a également condamné cette attaque vendredi. Sur X, il a affirmé que « lancer des missiles alors qu’il est possible d’intercepter les bateaux comme le fait la Colombie, c’est enfreindre le principe juridique universel de proportionnalité, et donc commettre un assassinat ».
Cette prise de position intervient une semaine après la révocation du visa de Petro par les États-Unis, suite à un discours pro-palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, où il avait notamment appelé l’armée américaine à « désobéir ».
Avec AFP