Nuit blanche des Livres et des Métiers

Par Epoch Times
26 septembre 2016 15:54 Mis à jour: 19 mars 2021 00:56

Ce vendredi 30 septembre aura lieu la Nuit Blanche des Métiers, à deux pas de La Défense, sur le thème « Profession : passionnés ». Au programme : débats et dédicaces, échanges auteurs-lecteurs, convivialité. Epoch Times a interviewé quatre auteurs et journalistes.

Il y a dix ans, Nathalie Iris décide d’abandonner son métier pour réaliser un vieux rêve. Elle ouvre une petite librairie à la Garenne-Colombes avec le souhait d’en faire également un lieu de rencontre. Depuis trois ans, elle partage sa passion pour la littérature en organisant des Nuits Blanches.

Le 30 septembre, aura lieu La Nuit Blanche des Livres et des Métiers, pour témoigner que « passion et profession peuvent cohabiter ». À l’occasion de cette soirée, elle a invité une quinzaine de journalistes et écrivains passionnés par leur métier qui témoignent qu’on peut « être passionné par son métier et que chacun a dans les mains ce possible ». Donner envie aux gens de s’adonner à leur passion, changer de métier, revisiter leur profession pour l’anoblir. Beaucoup d’échanges, de partages et de joie.

Au cours de la soirée les visiteurs sont invités à déambuler, échanger avec les auteurs, faire dédicacer leurs ouvrages préférés et écouter les échanges entre professionnels lors des tables rondes.

Bon vent ! Ouvrage de Georges Pernoud paru aux éditions Carnets Nord/Éditions Montparnasse.
Bon vent ! Ouvrage de Georges Pernoud paru aux éditions Carnets Nord/Éditions Montparnasse.

Georges Pernoud tient bon le vent

Georges Pernoud, animateur de l’émission Thalassa, est toujours à bord, aussi passionné qu’il l’était il y a 40 ans au moment de la création de son émission.

Né dans une famille de journalistes, Georges Pernoud s’intéressait plutôt à l’image et à la caméra. « Mon père m’a dit : « Il n’y a qu’une chaîne en noir et blanc, tu ne vas jamais gagner ta vie ». Et moi je répondais sans le savoir « il y en aura d’autres«  ».

« Je suis entré à France Télévisions en mai 68… »

C’est ainsi que Georges Pernoud a démarré sa carrière, en filmant les actualités et les barricades de mai 68. Il travaille pour l’ORTF ainsi que pour les chaînes américaines qui lui demandent des images des dégâts avec Paris bien en vue à la lumière du jour. « Puis j’ai été embauché par France 3 ».

C’est en 1973 que le bateau 33 Export cherche un caméraman célibataire pour filmer la course de voile Whitbread entre Portsmouth et Le Cap. Georges Pernoud était le seul cameraman célibataire. Le voyage a duré 65 jours durant lesquels : « on m’ a appris la voile, j’ai pris donc des quarts, ce sont des gardes de 4 heures, ce qui m’a permis de faire beaucoup de rencontres ». C’est donc sur le 33 Export que Georges Pernoud a découvert une nouvelle passion : la mer.

« J’ai appris que les deux tiers de la terre étaient de la mer donc je me suis dit : « tiens on a un terrain« . Les scientifiques de l’époque disaient déjà que notre seule planche de salut serait la mer. C’est mon père qui parlait le grec et le latin qui m’a tout de suite proposé le nom Thalassa. Donc j’ai appelé l’émission Thalassa et je l’ai présentée au directeur de France 3. Le premier Thalassa est sorti en 1975. L’émission dure depuis 40 ans. Même si l’émission s’arrêtait rien ne m’empêcherait de continuer d’aller à la mer. »

Alain Baraton, le roi des jardiniers. (Pymouss/Wikimedia)
Alain Baraton, le roi des jardiniers. (Pymouss/Wikimedia)

Alain Baraton, le roi des jardiniers

Pour Alain Baraton, jardinier en chef de Versailles, auteur de nombreux ouvrages sur le jardinage et sur Versailles, chroniqueur sur France Inter et sur France 5 « être adulte, c’est pouvoir enfin rêver comme un enfant. Sans calcul, sans idée préconçue ».

Alain Baraton est devenu jardinier « passionné » par hasard. Son amour, c’était plutôt la photographie. Parcourir le monde avec l’objectif sous le bras, c’était son rêve. Depuis, il a de nombreux autres rêves à réaliser, « des beaux, des sublimes, j’en ai même des inavouables », confie-t-il.

Alain Baraton tient aussi des chroniques intitulées La Main Verte et Jardin d’Été sur France Inter et une rubrique sur France 5 dans La Quotidienne. Il raconte que « tous les jardiniers ont des problèmes de dos. Je n’échappe pas à la règle, donc je jardine de moins en moins et je parle et j’écris de plus en plus. »

(Pymouss/Wikimedia)
(Pymouss/Wikimedia)

À l’âge de 19 ans, pour réaliser ses rêves il fallait d’abord qu’il trouve du travail, de préférence saisonnier car il avait pour ambition de découvrir le monde. Il est embauché au domaine de Versailles, comme caissier à l’entrée du parc. Il tombe amoureux du paysage et renonce à son désir de voyager pour répondre à l’appel de ces magnifiques arbres qui devaient être entretenus avec amour. Deux mois plus tard, il devient aide jardinier puis gravit tous les échelons jusqu’à devenir jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand parc du château de Versailles à l’âge de 24 ans.

À la question : « Quel effet cela fait-il de travailler à Versailles après Le Nôtre ? » Il répond : « De la fierté et l’envie de transmettre un parc en bon état, en meilleur état que celui dans lequel je l’ai trouvé ».

Officier de l’ordre du Mérite agricole et à la tête d’une équipe de 80 personnes, Alain Baraton insiste pour se présenter comme jardinier et est fier de faire honneur au métier.

Après 34 ans à Versailles, Alain Baraton est toujours passionné par « les arbres et l’idée de composer et d’aménager le parc pour le siècle à venir ».

Metin Arditi, auteur de L’enfant qui mesurait le monde.
Metin Arditi, auteur de L’enfant qui mesurait le monde.

 

Metin Arditi – L’extraordinaire capacité de renouveau

Metin Arditi est écrivain. Son dernier livre L’enfant qui mesurait le monde figure dans la liste des candidats du prix Goncourt. Metin Arditi est lauréat de nombreux prix littéraires depuis son premier roman Victoria-Hall (Actes Sud, 2004).

Il a changé plusieurs fois de métiers : « Physicien, professeur à l’École polytechnique, homme d’affaires et écrivain ».

Ambassadeur honoraire et de bonne volonté à l’UNESCO, Metin Arditi est également envoyé spécial de l’UNESCO pour le dialogue interculturel, actif surtout au Proche-Orient.

« Et j’ajoute – même si ce n’est pas un métier – que je me suis occupé d’un grand orchestre symphonique, l’orchestre de la Suisse romande, dont j’ai été président les treize dernières années, une activité bénévole qui n’était pas loin d’un plein temps ».

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Ces métiers qui ont l’air si différents les uns des autres ont cependant un point commun aux yeux de Metin Arditi : « J’ai le sentiment que toutes ces activités ont en commun l’essentiel, et le plus difficile, qui est la recherche de la vérité. Le chercheur y est confronté par essence, mais l’homme d’affaires l’est aussi, peut-être même est-ce plus difficile pour lui, car cet impératif est masqué par le besoin de rester à flot sur le plan financier, de faire du profit, mais aussi masqué par les circonstances. Si l’on a du succès, on se croit meilleur que les autres, on néglige la concurrence. Si l’on est dans l’échec, on se désespère et on cherche des solutions de circonstance. Garder un regard objectif sur le monde est aussi la tâche de l’écrivain, qui doit débusquer la réalité de ses personnages. C’est très difficile… »

« J’ai choisi d’écrire à une époque où je pouvais me permettre de prendre le temps d’écrire. Et aussi où j’avais envie de retourner au monde des arts, monde qui était celui de mon enfance, durant mes onze années d’internat, lorsque je pratiquais intensément la musique – le piano, la guitare, le chant –, le théâtre et l’écriture. »

L’enfant qui mesurait le monde, le dernier ouvrage de Metin Arditi, aborde « la solitude, la difficulté de communiquer avec les siens, le fait aussi qu’à chaque instant l’être recommence, que l’homme a une extraordinaire capacité de renouveau ».

 

Nicolas Bernardé, meilleur pâtissier du monde 2005, Meilleur Ouvrier de France pâtissier et confiseur 2004 tenant son livre Invitation d’un pâtissier voyageur qui sortira le 3 octobre. (Epoch Times)
Nicolas Bernardé, meilleur pâtissier du monde 2005, Meilleur Ouvrier de France pâtissier et confiseur 2004 tenant son livre Invitation d’un pâtissier voyageur qui sortira le 3 octobre. (Epoch Times)

Nicolas Bernardé, meilleur pâtissier du monde et grand voyageur

Meilleur Ouvrier de France pâtissier et confiseur 2004, élu Meilleur Pâtissier du Monde 2005, Nicolas Bernardé exerce son métier avec son cœur. Son livre Invitation d’un pâtissier voyageur inspiré par ses voyages dans le monde sortira le 3 octobre.

« J’ai eu l’occasion par mon métier de faire deux fois le tour du monde et à chaque fois j’ai rencontré des gens, des odeurs, des goûts ou des parfums, une histoire que je voulais transmettre dans ce livre. C’est un livre de rencontres ».

Nicolas Bernardé aime mélanger les goûts et les pays : ananas et dates, chocolat et thé vert. Tout est fait avec le plus grand respect et les meilleurs produits. Le gâteau au pavot originaire de l’Europe de l’Est, Nicolas Bernardé le marie avec les citrons réputés du vieux village corse Sant’Antonino, classé parmi les plus beaux villages de France.

Tout en réinventant les recettes, Nicolas tient à garder la transmission et mettre en avant les noms de ceux qui l’ont inspiré ou aidé à mettre en place ses recettes, comme celle des financiers « Hubert », ou la crème caramel de « Françoise » – sa maman.

Chaque recette est accompagnée d’un petit texte décrivant l’événement qui a été sa source d’inspiration, comme c’est le cas pour le gâteau intitulé Un printemps à Kyoto et qui figure sur la couverture du livre. Des pétales de chocolat au thé vert avec infusion de fleurs de cerisier. Le moment est magique : « Une fin d’après-midi de printemps en sortant du théâtre kabuki, les pétales de fleurs de cerisier virevoltaient comme une nuée de flocons de neige un soir d’hiver, prolongeant la magie du spectacle traditionnel japonais ».

Tous les produits de sa boutique sont « faits maison ». Évidemment.

« De bons produits et de bonnes matières premières travaillés avec son cœur et son âme et avec joie sont les seuls moyens pour faire vibrer les gens. Être artiste et non seulement artisan ».

INFOS PRATIQUES

La Nuit Blanche des Métiers

Vendredi 30 septembre de 18 h à minuit.

La Garenne-Colombes Place de Belgique,

à deux pas de La Défense, au pied de l’immeuble Norman Foster (face arrêt tram Charlebourg).

Nuit Blanche des Livres et des Métiers

PROGRAMME DES RENCONTRES

18 heures 45 : « Raconter la vie » : Quatre auteurs témoignent de leur métier au quotidien : Nicolas Jounin travaille dans une agence d’intérim, Jules Nodet est directeur de la filiale française d’un grand groupe pétrolier, Stéphane Geffroy travaille dans un abattoir, Thomas Grillot dans une crèche. Débat animé par Pauline Peretz, directrice de la collection « Raconter la vie » au Seuil.

19 h 15 : « Sans oublier d’être heureux » : Comment être un enfant mal-aimé sans devenir un adulte brisé ? Comment entrer à Polytechnique quand on n’est pas allé en classe avant la 5e ? Comment devenir riche en se ruinant ? Comment financer ses rêves avec des inventions industrielles décoiffantes ? Comment s’y prendre pour faire élire un président de la République ? Comment lancer des journaux qui deviendront cultes ? Marie-Dominique Lelièvre dresse le portrait d’un patron de presse emblématique.

19 heures 30 : « La gourmandise est mon métier » : Nicolas Bernardé s’entretient avec Ariane Grumbach, ancienne cadre sup « reconvertie » dans le domaine de la diététique. Débat animé par Nathalie Iris.

20 heures : « Animer la passion à la télévision » : Georges Pernoud a fait de Thalassa l’ÉMISSION emblématique sur la mer, Hélène Gateau anime la rubrique animaux de l’émission Midi en France présentée par Laurent Boyer sur France 3. Audrey Pulvar est une journaliste renommée de Canal +.

20 heures 30 : « Deux métiers sinon rien ! » : Jean-Christophe Rufin et Metin Arditi s’entretiennent avec Mohammed Aissaoui, journaliste au Figaro Littéraire.

21 h : « Ciel mon jardin ! » : Alain Baraton et Jean-Luc Chavanis racontent les bienfaits du jardinage tous azimuts, mais pas sans conseils ! Table ronde animée par Mohammed Aissaoui.

21 h 30 : « La vie à grand pas » : Ils en rêvaient depuis leur plus tendre enfance, ils ont réalisé leur rêve professionnel : Véronique Durruty est photographe, Noëlle Herrenschmidt acquarelliste-reporter, Stéphanie Bodet alpiniste, François Suchel pilote d’avion. Et ils sont heureux !

Les rencontres sont précédées et suivies de dédicaces.

Parrain : Jean-Christophe RUFIN

Auteurs présents :

  • Metin ARDITI (écrivain, membre de l’UNESCO)
  • Alain BARATON (spécialiste des jardins)
  • Nicolas BERNARDE (Chef pâtissier Meilleur Ouvrier de France)
  • Stéphanie BODET (alpiniste)
  • Jean-Luc CHAVANIS (coach, spécialiste de la santé au travail)
  • Michel CHEVALET (journaliste scientifique)
  • Véronique DURRUTY (photographe)
  • Jean-Louis ETIENNE (médecin, explorateur)
  • Hélène GATEAU (vétérinaire, animatrice de télévision)
  • Ariane GRUMBACH (diététicienne)
  • Noëlle HERRENSCHMIDT (aquarelliste-reporter dans les grands procès)
  • Marie-Dominique LELIEVRE (journaliste et romancière, bio de F. Sagan etc)
  • Georges PERNOUD (la mer !)
  • Audrey PULVAR (journaliste)
  • François SUCHEL (pilote d’avion)
  • Des auteurs et éditeurs de l’excellente collection de témoignages « Raconter la vie»
  • Débats animés par Mohammed Aissaoui, journaliste au Figaro Littéraire, et Frédérik Karpyta, journaliste au magazine ça m’intéresse.

 

 

 

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