«On n’a rien entendu» sur les prix et les revenus des agriculteurs: la Confédération paysanne poursuit ses actions de contestation

Laurence Marandola porte-parole du syndicat Confédération paysanne, le 8 juin 2023.
Photo: GAIZKA IROZ/AFP via Getty Images
La Confédération paysanne poursuit sa mobilisation du fait de l’absence d’ouverture de chantiers sur les revenus et les prix. « Ce n’est pas une sortie de crise» a déclaré jeudi sa porte-parole Laurence Marandola.
Sur les prix payés aux agriculteurs et leurs revenus en tant que tels, « on n’a rien entendu » dans les annonces du Premier ministre, a déploré par téléphone Laurence Marandola depuis Bruxelles où, « quelque chose d’incroyable se passe aujourd’hui en termes de mobilisation des agriculteurs européens » avec des revendications « très variées ».
« On n’a rien sur l’interdiction de vente à perte, on n’a pas un engagement pour que enfin tous les agriculteurs français puissent être rémunérés afin que les coûts de production, le temps de travail et la protection sociale soient couverts », a-t-elle ajouté.
« On a entendu que la loi Egalim serait parfaitement respectée. C’est une bonne nouvelle, mais c’est en fait juste le respect de la loi et la fin de l’impunité, pour des négociations commerciales opaques et mal menées, pour des pratiques de certains acteurs de la grande distribution, pour des importations frauduleuses qui ne respectent pas les normes », a indiqué la représentante du 3e syndicat agricole en France.
Selon Mme Marandola, « Egalim n’interdit pas des transactions en deçà du prix de revient ». « Tant qu’il n’y a pas cette décision cela restera largement insuffisant » ajoute-t-elle.
Par contre, « on a entendu des reculs forts sur les questions environnementales », a estimé Laurence Marandola.
Et pour le syndicat, trois « lignes rouges » ont été franchies, selon la porte-parole : sur les OGM, le gouvernement s’étant engagé à soutenir les nouvelles techniques génomiques (NGT), sur la viande de synthèse, que le gouvernement veut mieux définir mais pas interdire, et sur la question de l’eau, « pas un mot » n’ayant été dit « sur la préservation et le partage de l’eau ».
« Pour le moment, on reste extrêmement mobilisés sur les points de blocage », a indiqué Laurence Marandola. Les actions entreprises vont continuer à cibler ce week-end les centrales d’achats et tous les lieux emblématiques en lien avec les problématiques de prix et de revenu. Pour la suite à donner à la mobilisation, « on va y réfléchir dans les heures qui viennent ».
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