Otages à Gaza: les négociations vont reprendre avec Israël au Qatar, le Hamas ayant infléchi sa position

Par Vincent Solacroup
15 mars 2024 17:30 Mis à jour: 15 mars 2024 19:51

Israël va envoyer une délégation à Doha, au Qatar, dans le cadre des négociations autour d’un échange d’otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens, a annoncé vendredi le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Israël n’avait pas envoyé de représentants la semaine dernière au Caire où les pays médiateurs – États-Unis, Qatar, Égypte – se sont réunis avec une délégation du mouvement terroriste Hamas.

« Une délégation israélienne va partir pour Doha après (une réunion vendredi) du cabinet de sécurité destinée à discuter de la position d’Israël » sur les conditions d’un éventuel accord avec le Hamas sur les otages, indique le communiqué, sans préciser quand cette délégation s’envolera pour Doha.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré vendredi que les pays médiateurs travaillaient « d’arrache-pied pour combler le fossé restant » en vue d’un accord sur les otages et sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

« Oui, il y a une contre-proposition qui a été avancée par le Hamas. Je ne peux évidemment pas entrer dans le détail, mais ce que je peux vous dire, c’est que nous travaillons d’arrache-pied avec Israël, le Qatar, l’Égypte, pour combler le fossé restant et tenter de parvenir à un accord », a déclaré M. Blinken lors d’une conférence de presse à Vienne en Autriche.

Il a indiqué qu’Israël avait « renvoyé des négociateurs pour poursuivre le processus ». « Je pense que cela reflète le sentiment de possibilité et d’urgence d’obtenir un accord, un cessez-le-feu, de récupérer les otages et d’acheminer encore plus d’aide humanitaire », a-t-il ajouté.

La pression du Qatar

M. Netanyahu a salué par ailleurs jeudi l’attitude du Qatar qui met la pression, selon lui, au Hamas dont la direction politique est installée à Doha.

« La pression qatarie a commencé à fonctionner. Le Qatar a commencé à leur dire “Nous allons vous expulser, nous allons vous refuser des fonds”. C’est ce qu’on nous a dit, nous l’avons vérifié. C’est un changement », a-t-il dit dans un message publié sur X par ses services.

Le Hamas prêt à une trêve de six semaines

Cette annonce intervient alors que le mouvement terroriste du Hamas vient d’infléchir sa position. Le mouvement islamiste palestinien, qui exigeait jusqu’ici un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout accord sur les otages, est désormais prêt à une trêve de six semaines, a indiqué à l’AFP un de ses responsables.

Dans le cadre de cette trêve, 42 otages – femmes, y compris des soldates, enfants, personnes âgées et malades – pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens, selon que les otages soient des civils ou des militaires, et au rythme d’un otage par jour, a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat.

Durant cette période, le mouvement islamiste exige aussi le « retrait de l’armée de toutes les villes et zones peuplées », le « retour des déplacés sans restrictions » et l’entrée d’au moins 500 camions d’aide par jour.

À l’issue de cette première phase, le Hamas entend parvenir à un « échange global de prisonniers », incluant la « libération de tous les officiers et soldats israéliens capturés » le 7 octobre, ainsi que la remise des corps de ceux « tués par le Hamas et d’autres mouvements », en échange de prisonniers palestiniens à un ratio non précisé.

Et en contrepartie de cet « échange global », le mouvement palestinien exige le « retrait complet » de l’armée israélienne de la bande de Gaza. Le territoire palestinien devra être par ailleurs reconstruit tandis que le blocus, auquel il est soumis depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007, devra prendre fin, demande également le Hamas.

La pression des familles des otages

Selon les autorités israéliennes, 130 otages du 7 octobre sont encore retenus, dont 32 seraient morts, après la libération de plus d’une centaine d’otages en échange de 240 prisonniers palestiniens lors d’une première trêve d’une semaine fin novembre.

Selon les médias israéliens, le gouvernement Netanyahu – qui fait face à une intense pression pour ramener les otages en Israël – a exigé ces dernières semaines une liste des personnes retenues à Gaza encore vivantes. Le Hamas a assuré la semaine dernière ignorer qui était « vivant et mort » parmi eux.

Après l’annonce de la nouvelle position du Hamas, le Forum des familles d’otages a appelé M. Netanyahu « à ne pas retarder un accord » car « pour la première fois, nous pouvons envisager de les embrasser à nouveau ». « S’il vous plaît, donnez-nous ce droit », ont imploré les familles.

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