Paris Greeters, Parisiens d’un jour

17 octobre 2015 09:00 Mis à jour: 24 avril 2016 17:51

Il y a mille et une façons de découvrir la Ville Lumière, tant et si bien qu’elle semble ne plus avoir de secrets pour personne, comme si tout avait déjà été dit ou écrit sur la capitale française. Pourtant, il existe aujourd’hui la possibilité de découvrir Paris et ses lieux insolites en se laissant guider par un vrai Parisien, passionné de sa ville. Invitation à la promenade.

Quand on sait que to greet signifie entrer en contact avec quelqu’un pour lui souhaiter la bienvenue, on comprend mieux ce que recouvre le label des Greeters, actifs déjà dans quelque 75 villes dans le monde, dont Paris ! Cette forme de tourisme participatif a tout pour séduire et la gratuité des services rendus n’en est pas le moindre des attraits. Quoi de plus enrichissant que de découvrir une ville par les yeux d’un de ses habitants qui se fait toujours un devoir d’en livrer les moindres secrets.

 Rien de tel que la terrasse sur le toit du splendide édifice du Printemps pour embrasser Paris d'un seul coup d'œil. (Charles Mahaux)
Rien de tel que la terrasse sur le toit du splendide édifice du Printemps pour embrasser Paris d’un seul coup d’œil. (Charles Mahaux)

St-Germain-des-Prés, intello et romantique

Un quartier parmi d’autres qui prend vie sous nos pas au gré de la balade menée tambour battant par Marc, notre intarissable guide du jour. À l’origine, St-Germain était une église bâtie à l’extérieur des murs de Paris, en pleine campagne. St-Germain, évêque de Paris, y fut enterré en 576, c’est dire l’ancienneté du sanctuaire. Dès le XVIIe siècle, c’était déjà le quartier de la connaissance grâce à l’apparition de ce qui est devenu depuis une véritable institution à Paris, à savoir le bistrot, terrain neutre de rencontres, lieu où se tissaient les amitiés et se défiaient les orateurs. Ici les gens d’église vivaient en bonne intelligence avec leurs détracteurs. C’est d’ailleurs à St-Germain-des-Prés qu’on trouve le plus vieux café encore actif de nos jours depuis 1686, le Procope. Molière y a fondé son Illustre-Théâtre dans le jeu de paume des Métayers. Dante, Daudet et Mérimée y ont logé, Oscar Wilde y est mort. Simone de Beauvoir, Sartre et Boris Vian lui ont donné ses lettres de noblesse et les caves voûtées où planent toujours les souvenirs de Simone Signoret, Yves Montand et Juliette Gréco ouvrent encore leurs portes aux amateurs de jazz.

St-Germain-des-Prés, c’est aussi le quartier des libraires et des galeristes, le repaire des antiquaires qui jalonnent les ruelles au tracé sinueux qui rappelle l’époque médiévale. La proximité de l’École des Beaux-arts installée dans le couvent des petits Augustins encourage le renouveau des galeries d’art. Même les boutiques de mode ont envahi les lieux en s’installant dans d’anciennes boulangeries dont elles ont respecté les enseignes. Le quartier n’a rien perdu de son charme d’antan, entre les placettes d’un autre âge, à l’image de la place de Fürstenberg digne des amoureux de Peinet, les cours paisibles cachées derrière de hautes portes qui ne rebutent jamais notre guide et les rues commerçantes qui fourmillent de cafés et de terrasses plus accueillantes les unes que les autres. Pour clore la balade, il faut sacrifier à la tradition qui mène les amoureux sur le Pont des Arts où on n’accroche plus sur le parapet des cadenas gravés à leurs noms pour jeter ensuite les clés dans le fleuve, afin de s’assurer ainsi un éternel amour que rien ne pourra briser… Mais les anciens parapets bien lourds de leur chargement amoureux sont toujours là, posés sur le quai et qui sait, on peut encore y trouver une petite place pour y jurer un amour éternel…

La place du Marché Ste-Catherine avec ses pavés, sas bancs, ses terrasses accueillantes, un havre de paix loin de l'agitation de la capitale et pourtant au cœur de la ville. (Charles Mahaux)
La place du Marché Ste-Catherine avec ses pavés, sas bancs, ses terrasses accueillantes, un havre de paix loin de l’agitation de la capitale et pourtant au cœur de la ville. (Charles Mahaux)

Une ville au cœur de nos désirs

Paris est un mythe, une ville unique, foisonnante d’émotions, symbole d’un art de vivre et même d’un art d’aimer. Elle ne se laisse toutefois pas cerner aisément par le premier venu. Il faut être patient et prendre le temps de l’apprivoiser. Son charme indéniable est intimement lié à son fleuve qui a modelé son site et son style de vie au cours des siècles. Rythmés de ponts, de coins verts et d’oasis de tranquillité, les bords de la Seine sont aussi jalonnés de resto-péniches qui animent les quais les soirées d’été. Non loin du pont Neuf, sous le regard bienveillant de Notre-Dame, les bouquinistes alignent leurs échoppes pour le plus grand plaisir des badauds.

Maître dans l’art de la récupération, Paris a installé des musées dans des gares désaffectées et dans des entrepôts. Le Centre Pompidou ose l’audace avec ses turbulences, ses parois de verre et ses escaliers roulants. Aujourd’hui, il séduit les jeunes qui y voient le décor d’une kermesse permanente. Véritable antre de l’art contemporain, cet impressionnant paquebot de verre a donné le ton au Marais, le quartier le plus branché de la capitale. Boutiques de mode exclusives, galeries d’art avant-gardistes, restaurants originaux, cafés flashy, bienvenue au pays des bobos, ces bourgeois-bohêmes qui adorent s’y montrer les dimanches en profitant de l’ouverture exclusive de la plupart des magasins. Assis sur un banc ou à même la pelouse au cœur de la place des Vosges, la plus chic de la ville, chacun profite du soleil en admirant les élégants hôtels particuliers de brique et de pierre qui encadrent harmonieusement le site.

On peut se perdre dans Paris, la ville compte quelque 6 000 rues, boulevards, impasses, venelles, passages, avenues, … Certaines s’achèvent en cul de sac, d’autres s’entremêlent et s’égarent, d’autres encore changent de nom en changeant d’arrondissement. Certaines portent des noms insolites qui évoquent toute une vie cachée : rue du Chat-qui-Pêche, rue de la Butte-aux-Cailles, rue de la Fidélité, … D’autres vous font faire le tour du monde entre les rues de Saigon, de Dantzig, de Madagascar et les places d’Italie, de Stalingrad ou encore de Varsovie. Mais au bout de l’errance, il y a toujours une station de métro pour vous ramener sur vos pas.

Regard sur le Sacré-Coeur et la butte de Montmartre en arrière plan ainsi que le clocher de l'église de la Ste-Trinité au premier plan. (Charles Mahaux)
Regard sur le Sacré-Coeur et la butte de Montmartre en arrière plan ainsi que le clocher de l’église de la Ste-Trinité au premier plan. (Charles Mahaux)

Paris est une ville labyrinthe à découvrir en flânant, en levant les yeux vers les balcons et les jardins suspendus, vers les géants de pierre, les femmes nues, les gorgones et les corbeilles de fleurs qui ornent les façades et surveillent les passants. Suivre son instinct et se laisser surprendre par notre mémoire, car Paris reste enlacée à nos souvenirs, au rythme des films, des livres, des images, des discours des maîtres d’école. Le passé surgit sans cesse, fondu avec le présent, et chaque découverte, chaque voyage est une nouvelle invitation au rêve.

Christiane Goor, journaliste. Charles Mahaux, photographe. Un couple, deux expressions complémentaires, ils fixent l’instant et le racontent. Leur passion, ils la mettent au service du voyage, de la rencontre avec l’autre.

Infos pratiques

Paris Greeters ou comment découvrir Paris avec des guides bénévoles spécialistes de leur arrondissement www.parisiendunjour.fr. Attention la demande doit être faite au minimum 15 jours avant la visite.

Où manger à Paris :

L’offre est immense mais il est certaines adresses qui raviront les papilles.

Restaurant Semilla,

54 rue de Seine, Paris 6e, 01 43 54 34 50.

Fish La Boissonnerie,

69 rue de Seine, Paris 6e, 01 43 54 34 69.

Freddy’s, 54 rue de Seine, Paris 6e.

Sauvage,

60 rue du Cherche-Midi, Paris 6e, 06 88 88 48 23.

L’Avant-Comptoir,

3 carrefour de l’Odéon, Paris 6e, 01 44 27 07 97.

Holybelly,

19 rue Lucien Sampaix, Paris 10e, 09 73 60 13 64.

Le 116,

2 rue Auguste Vacquerie, Paris 16e, 01 47 20 10 45.

La Bourse ou la Vie,

12 rue Vivienne, Paris 2e, 01 42 60 08 83.

DILIA, 1 rue d’Eupatoria, Paris 20e, 09 53 56 24 14.

 

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.