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Pays-Bas: le parti de Geert Wilders arrivé en tête des élections législatives au défi de former une coalition

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Le chef du Parti pour la liberté (PVV) Geert Wilders au centre de conférence Nieuwspoort à La Haye, le 23 novembre 2023.

Photo: JOHN THYS/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Après la victoire du PVV aux législatives néerlandaises dont l’ampleur a surpris, une tâche ardue attend à partir de jeudi son dirigeant Geert Wilders : convaincre ses rivaux de former une coalition.
Son PVV (Parti de la Liberté) a remporté 37 des 150 sièges au Parlement, plus du double que lors du scrutin de 2021, selon des résultats presque complets. Mais la victoire, inattendue, de l’homme politique à la célèbre chevelure peroxydée ne lui assure pas un poste de Premier ministre.
Geert Wilders a su convaincre les électeurs par son programme anti-immigration, comprenant la fermeture des frontières et l’expulsion des immigrés illégaux. Mais il a également abordé la question du coût de la vie notamment au regard des stratégies environnementales. La victoire de M. Wilders, 60 ans, devrait être accueillie avec appréhension à Bruxelles : le PVV a promis notamment un référendum sur le maintien ou non des Pays-Bas dans l’Union européenne.
L’alliance gauche-écologistes de Frans Timmermans est, selon ces résultats, deuxième avec 25 sièges (+8), tandis que le VVD (Parti populaire pour la liberté et la démocratie, centre droit, du Premier ministre sortant Mark Rutte) a remporté 24 sièges (-10).
« Qui sera Premier ministre » ?
Avant les élections, les dirigeants des trois autres grands partis avaient assuré qu’ils ne ne participeraient pas à un gouvernement dirigé par le PVV. Mais ce dernier « ne peut plus être ignoré », a martelé M. Wilders. L’alliance gauche-écologistes de M. Timmermans, deuxième avec 25 sièges, a rejeté d’emblée une coalition avec M. Wilders. « Le moment est venu pour nous de défendre la démocratie », a-t-il déclaré.
Finalement, le populaire Pieter Omtzigt du nouveau parti pro-réforme Nouveau Contrat Social (NSC, 20 sièges) s’est dit ouvert aux négociations, tout en concédant que le processus ne serait « pas facile ».
La dirigeante du VVD Dilan Yeşilgöz a lâché, après un résultat décevant, qu’il faudra voir si M. Wilders parviendra à forger une coalition. « Ça dépendra entièrement du VVD », a déclaré à l’AFP Sarah de Lange, professeure de pluralisme politique à l’Université d’Amsterdam. « Une grande question sera de savoir qui sera Premier ministre, car avec Wilders comme Premier ministre, les Pays-Bas se trouvent dans une situation impossible au niveau international », a-t-elle ajouté. M. Rutte a passé plus de 13 ans à la tête des Pays-Bas, une durée record mais pas exempte de scandales. Il a choqué les Pays-Bas en juillet en annonçant la chute du gouvernement après des divergences « insurmontables » sur l’immigration, puis son départ de la politique.
Le « Trump néerlandais »
M. Wilders est parfois qualifié de « Trump néerlandais », mais il est en fait entré en politique bien avant l’ancien président américain. Si M. Wilders divise autant les néerlandais, cela tient à la bataille qu’il livre contre ce qu’il nomme une « invasion islamique » de l’Occident. Il a dans le passé traité les Marocains de « racailles » ou proposé des concours de caricatures du prophète Mahomet. Ni ses démêlés avec la justice – qui l’a reconnu coupable d’insultes envers des Marocains – ni les menaces de mort à son encontre – qui le font vivre sous protection policière depuis 2004 – ne l’ont découragé. Plus récemment, il a tenté de calmer sa rhétorique populiste et de se concentrer sur d’autres préoccupations des électeurs que l’immigration, comme la crise du coût de la vie. Il s’était également dit prêt à mettre de côté ses opinions sur l’islam pour gouverner. Au lendemain de sa victoire, il a déclaré aux journalistes qu’il souhaitait être « Premier ministre de tous les Néerlandais » et qu’il « travaillerait dur avec d’autres partis » pour former une coalition.