Un groupe de hackers ukrainiens affirme avoir obtenu l’accès à plus d’un gigabyte de données venant du compte email d’un des proches collaborateurs de Vladimir Poutine.
La compilation de messages électroniques de Vladislav Sourkov, déjà accusé par le président ukrainien d’avoir commandité l’assassinat de manifestants anti-Russes, ne laisse aucun doute quant à l’implication de la Russie dans le mouvement séparatiste ukrainien : « Nous devons créer les conditions pour que des forces politiques contrôlables entrent dans le nouveau parlement [ukrainien] », explique un des documents lus par Foreign Policy. « Nous allons pouvoir faire revenir le Donbass en Ukraine à nos conditions », indique un autre message.
« C’est un hack sérieux », commente Maks Czuperski, directeur du laboratoire de recherche digitale du Conseil atlantique (DFRL), cité par NBC News. « Nous avons vu tellement de choses arriver aux États-Unis et à d’autre pays ciblés par la Russie », ajoute Czuperski. « Mais pas grand-chose en direction de la Russie. Ce n’était qu’une question de temps avant que certains anonymes comme ceux de Cyber Hunta [groupe de hackers ukrainiens] se mettent au travail pour rendre les coups. »
Certains des emails publiés par le DFRL suggèrent fortement des liens politiques et financiers directs entre le Kremlin et les séparatistes pro-Russes en Ukraine. Une implication que la Russie a toujours farouchement niée. « Chaque message de la base de données Outlook divulguée par Cyber Hunta – 2 337 au total – contient le même type d’en-tête », écrit le DFRL, ajoutant « pouvoir vérifier les détails de chaque fragment d’information de la boîte email de Vladislac Sourkov ».
D’après la NBC, un responsable haut-placé des services secrets américains, parlant sous couvert d’anonymat, a indiqué que les États-Unis « n’ont eu aucun rôle dans le piratage ». Ce dont doutent certains : les divulgations d’informations par Cyber Hunta suivent de près des attaques informatiques lancées par le gouvernement russe contre les États-Unis, et en particulier contre le Comité National des Démocrates et le responsable de la campagne d’Hillary Clinton, John Podesta. Pour certains analystes, le piratage des comptes de M. Sourkov est donc un retour de bâton. Courant octobre, le vice-président américain Joe Biden avait ainsi prévenu que les États-Unis « enverraient un message » à Vladimir Poutine à la suite du piratage russe. « Il saura » avait dit Joe Biden à la chaîne NBC « et ce sera au moment que nous choisirons. Et dans les circonstances qui permettront d’avoir le plus d’impact ».
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