Les plans de Trump pour l’année 2020 : une évaluation politique et économique

Par Mark Hendrickson
7 février 2020 18:24 Mis à jour: 7 février 2020 21:53

J’ai revu, en tant que citoyen américain plutôt qu’économiste professionnel, le récent discours de Donald Trump sur l’état de l’Union – cet événement annuel au cours duquel le président américain présente son programme pour l’année en cours.

J’ai trouvé très motivant le fait de m’avoir rappelé les nombreux développements positifs dans notre pays ; très encourageant d’avoir écouté un dirigeant qui comprend que le but du gouvernement américain, formé selon notre Constitution, constitue avant tout à défendre les intérêts de l’Amérique et des Américains ; et très réconfortant d’écouter un dirigeant qui n’est pas embarrassé de montrer son amour pour notre pays.

Toutefois, le lendemain, j’ai analysé ce discours d’une manière plus détachée et analytique. Avant tout, il expose clairement les enjeux des élections présidentielles américaines de 2020. Si quelqu’un doute encore de la stratégie de campagne de Trump, cela veut dire qu’il n’a pas fait attention à son discours.

J’ai trois observations principales à faire sur les implications politiques du discours de Trump sur l’état de l’Union :

S’assurer du soutien des électeurs

Tout d’abord, Trump a clairement indiqué qu’il s’efforcera de s’assurer du soutien des électeurs de certaines circonscriptions démocratiques traditionnelles, en particulier des minorités ethniques, des femmes et des travailleurs manuels (des « cols bleus »).

Il a lancé un appel aux Afro-Américains en se référant à une baisse record du taux de chômage parmi les adultes et les jeunes de ce groupe de citoyens des États-Unis. Il a fait l’éloge des zones d’opportunités et du sénateur républicain afro-américain Tim Scott qui a joué un rôle principal dans la création de ces zones. Trump a également mis en vedette l’un de ses propres invités, un vétéran afro-américain qui a surmonté de nombreux problèmes personnels grâce à l’initiative de la création des zones d’opportunités aux États-Unis.

Le président américain a également invité à assister à son discours une mère afro-américaine et sa fillette à qui il a accordé une bourse lui permettant d’aller à l’école de son choix – ceci en s’engageant à accorder une telle aide financière à au moins un million d’autres enfants. Il a également affirmé avoir obtenu un « financement record et permanent » pour les collèges et universités historiquement populaires parmi les Afro-Américains.

Deux autres invités représentant les Afro-Américains étaient le jeune Iain Lanphier, qui aspire à faire des études à l’Académie de l’Armée de l’air et à rejoindre la toute nouvelle Force spatiale américaine, ainsi que son arrière-grand-père, Charles McGee, âgé de 100 ans – l’un des derniers aviateurs vivants de la Seconde Guerre mondiale qui a également participé dans les guerres de Corée et du Vietnam. Trump venait de promouvoir McGee au rang de général de brigade.

Il sera intéressant de voir si Trump parviendra à arracher aux démocrates une partie importante des électeurs afro-américains.

Donald Trump s’est aussi adressé aux Hispaniques, en se référant à une baisse record du taux de chômage parmi eux et en saluant Raul Ortiz, chef des patrouilles frontalières.

Il s’est également adressé aux femmes, leur promettant des congés pour raisons familiales, tout en soulignant le fait qu’il y a maintenant un nombre record de femmes employées – 72 % des nouveaux postes créés au cours des trois dernières années sont occupés par des femmes.

Il a utilisé son discours pour s’assurer activement du soutien des cols bleus, s’enthousiasmant au sujet de nombreuses usines qui ont vu le jour aux États-Unis et de l’augmentation des salaires, en soulignant que les accords commerciaux qu’il élabore sont favorables aux cols bleus et en promettant une reconstruction massive de l’infrastructure du pays.

Couper l’herbe sous le pied des démocrates

Un deuxième aspect politique important du discours de Trump sur l’état de l’Union est le fait qu’il a, sans aucun doute, provoqué une grande consternation parmi les démocrates en leur coupant l’herbe sous le pied dans de multiples domaines.

Il a proposé d’augmenter le financement des entreprises pour former les gens à l’emploi, d’offrir un enseignement professionnel et technique dans chaque lycée américain, de prévoir un congé parental rémunéré pour les mères ainsi que pour les pères, de mettre en place des initiatives pour améliorer les soins aux Américains souffrant d’un large éventail de maladies et de planter 1 000 milliards d’arbres.

Il a aussi promis des soins de santé pour les personnes souffrant d’affections préexistantes – mais pas dans le cadre de la loi sur les soi-disant « soins abordables », surnommée « Obamacare », qui a empêché tant d’Américains de pouvoir consulter le médecin de leur choix. Sur toutes ces questions, il semble que Trump ait dépassé les démocrates.

Maintenant, permettez-moi d’intervenir en tant qu’économiste : le déficit budgétaire américain frôle les 1 000 milliards de dollars et il est tout simplement impossible de se permettre d’adopter ne serait-ce que la moitié de cette liste de souhaits coûteux (et d’aller aussi sur Mars, ce que le président américain a également proposé). Cela est, peut-être, une politique intelligente, mais c’est une folie économique.

Cependant, aucun des deux grands partis à Washington n’est prêt à accepter à réduire la taille du gouvernement. Ainsi, les électeurs seront donc limités à choisir entre le moindre de deux maux : une augmentation considérable des dépenses fédérales lors du second mandat de Trump ou une forte augmentation des dépenses fédérales et le contrôle de l’activité économique sous un président démocrate hyper-progressiste/socialiste.

Les différences entre les deux partis mises au clair

Le troisième aspect politique important du discours de Trump est le fait qu’il a mis au clair les différences majeures entre les deux principaux partis américains. Le président républicain a audacieusement proposé aux démocrates de le confronter sur au moins les dix questions suivantes – les questions sur lesquelles lui et les démocrates sont diamétralement opposés :

1. En vantant la nouvelle indépendance énergétique des États-Unis, Trump envisage qu’ils continuent à être le leader mondial de la production d’énergie, principalement à partir de combustibles fossiles.

2. Il a carrément qualifié le socialisme de système pervers, déclarant que « le socialisme détruit les nations » tout en condamnant le dictateur socialiste du Venezuela, tandis que le président constitutionnel de ce pays était parmi des invités d’honneur du président américain.

3. Il a critiqué (pas personnellement) les 132 membres du Congrès qui veulent abolir complètement l’assurance maladie privée, qualifiant leur objectif de « prise de contrôle socialiste » sur le système de santé américain.

4. Il a pris une position ferme contre les mêmes membres du Congrès progressistes/socialistes qui veulent que les contribuables américains paient pour des soins de santé gratuits de toute personne qui réussit à entrer illégalement aux États-Unis.

5. Il a glorifié le caractère sacré de la vie.

6. Il a dénoncé les villes « sanctuaires » américaines qui appliquent une politique de protection des migrants sans-papiers et s’est prononcé en faveur d’une loi qui permettra aux victimes de tout étranger illégal caché par les autorités de ces villes de poursuivre ces autorités en justice.

7. Il a fièrement salué la confirmation d’un nombre record de juges fédéraux qui feront « respecter notre Constitution telle qu’elle est écrite » et a promis qu’il y en aurait beaucoup plus.

8. Il a affirmé le droit de prier à l’école.

9. Il s’est attaqué aux militants contre le droit de porter des armes, déclarant que le deuxième amendement de la Constitution américaine (reconnaissant la possibilité pour le peuple américain de constituer une milice pour contribuer « à la sécurité d’un État libre » et garantissant en conséquence à tout citoyen le droit de porter des armes) est tout aussi précieux que le premier amendement (interdisant au Congrès américain d’adopter des lois limitant la liberté de religion et d’expression, la liberté de la presse ou le droit à « s’assembler pacifiquement »).

10. Il a clairement indiqué qu’il n’apaiserait pas les terroristes, en précisant que « si vous attaquez nos citoyens, vous perdez votre vie ».

On peut aimer ou détester Trump, être d’accord avec lui ou s’opposer à lui avec virulence, mais nous pouvons tous le remercier d’avoir fait connaître si clairement les enjeux des élections présidentielles de cet automne. Avec le recul, nous saurons si le discours sur l’état de l’Union de 2020 du président Trump était un coup de génie politique ou si la majorité des Américains rejette sa vision de notre pays.

Mark Hendrickson, économiste, a récemment pris sa retraite de la faculté du Grove City College, où il est toujours chercheur en politique économique et sociale à l’Institute for Faith and Freedom.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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