D’après un sondage Odexa publié dimanche par Le Parisien, le ministre de l’Économie Emmanuel Macron serait plus apprécié par les sympathisants de gauche que le patron du Parti Socialiste (PS) Jean-Christophe Cambadélis. Les chiffres sont sans appel: 67% des Français le préfèrent à Jean-Christophe Cambadélis, contre 62% parmi les sympathisants du PS.
Quand de jeunes militants du PS scandaient « Macron démission, Taubira Premier ministre » lors du dîner le 29 août à l’université du parti, la fracture entre les partisans d’une gauche conservatrice et la réalité politique et économique du terrain apparaissent au yeux de tous.
Quand le ministre de l’économie, à l’université d’été du MEDEF déclarait : « la gauche (n’était) pas exempte de critiques particulières. Elle a pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, ou au moins sans elles. (…) Que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C’étaient des fausses idées», peut être disait-il tout haut ce que la plupart pensait tout bas.
Bien sûr, certains y ont vu une nouvelle remise en question des 35h. Or, ni le gouvernement, ni les partenaires sociaux ne souhaitent vraiment reprendre l’idée du ministre de l’Économie. Néanmoins la question de l’assouplissement du code de travail est posée sur la table et mise dans les dossiers à traiter pour 2016.
Quant à Manuel Valls, figure du virage social-démocrate du PS, il arrive en tête des personnalités de gauche préférée des Français en vue de l’élection présidentielle de 2017 (36%). Son discours pragmatique lors de la clôture des universités d’été du Parti socialiste à la Rochelle réussit un équilibre entre le conservatisme des valeurs de la gauche et la nécessaire réforme de l’action et de l’idée politique de son mouvement.
Car il existe des sujets pour le pays – tels que l’écologie ou l’économie, qui ne dépendent plus maintenant de la seule dichotomie entre la droite et la gauche.
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C’est pourquoi Emmanuel Macron, qui n’a plus sa carte du parti socialiste depuis 2009 est très apprécié des Français et des sympathisants de gauche. Alors 92% des Français ne font plus confiance aux partis politiques selon un sondage paru en 2014, les personnalités qui sortent de la mêlée et travaillent sur les dossiers du pays sans langue de bois sont de facto appréciés.
Ce qui explique la nouvelle dichotomie qui apparaît dans le paysage politique français : d’un côté les conservateurs, adeptes d’une politique partisane ; de l’autre les réformateurs qui sortent du cadre restreint des partis pour regarder de plus haut les valeurs et les intérêts de la France. Faire de la politique pour soi, pour son parti, ou faire de la politique pour la France, la différence est de taille et ne peut être biaisée.
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