Pourquoi les hommes vivent en moyenne moins longtemps que les femmes

Des recherches récentes montrent que le FOXO3 fonctionne différemment chez les hommes et les femmes, offrant un avantage biologique aux femmes et contribuant à expliquer, en partie, pourquoi les hommes aux États-Unis meurent en moyenne près de six ans plus tôt que dans certains autres pays développés.

 En 2021, l’espérance de vie des hommes américains à la naissance était de 73,2 ans, en forte baisse par rapport aux années précédentes.

En France, l’espérance de vie des hommes à la naissance est d’environ 80 ans en 2024, soit près de 6,8 ans de plus qu’aux États-Unis. Cela illustre un écart important d’espérance de vie entre les hommes français et américains.

En 2024, l’espérance de vie à la naissance des hommes en France est de 80 ans, tandis que celle des femmes est de 85,6 à 85,7 ans. Cela signifie que les femmes vivent en moyenne environ 5,6 à 5,7 ans de plus que les hommes. Cet écart entre les sexes s’est un peu réduit ces dernières années, mais reste significatif.

Pourquoi les hommes et les femmes vieillissent différemment

Pendant des décennies, les explications de l’écart d’espérance de vie entre les sexes se concentraient sur le tabac, l’alcool et les comportements liés aux soins de santé. Cependant, les recherches ont clarifié que le comportement ne raconte qu’une partie de l’histoire. La génétique, et en particulier le gène FOXO3, contribue à cette différence de longévité entre hommes et femmes.

Une étude publiée dans Nature l’année dernière a révélé que le FOXO3 agit comme un régulateur central de la réponse de l’organisme au stress, contribuant à maintenir la santé des cellules au fil du temps, ce qui lui vaut sa réputation de régulateur clé du vieillissement. Une différence biologique entre hommes et femmes pourrait résider dans la manière dont le FOXO3 et d’autres gènes similaires sont activés.

Des recherches plus récentes suggèrent que l’œstrogène peut influencer l’activité du FOXO3, offrant potentiellement aux femmes une forme de protection biologique pendant leurs années de reproduction. Ce facteur pourrait contribuer à une durée de vie plus longue — même après la ménopause, lorsque les niveaux d’œstrogène diminuent.

Les hommes, en revanche, ont des niveaux d’œstrogène plus faibles et donc une activité réduite du FOXO3. Ils dépendent donc beaucoup plus du soutien environnemental et du mode de vie pour leur longévité — un véritable défi face aux maladies cardiovasculaires, aux risques de cancer et aux troubles métaboliques.

D’un point de vue évolutif, les femmes ont pu être soumises à une plus forte pression sélective pour survivre à leurs années de reproduction et assurer la naissance d’enfants en bonne santé. Par conséquent, certains profils génétiques — notamment ceux impliquant la régulation du FOXO3 — ont pu être favorisés en raison de leurs effets protecteurs sur la santé et la longévité.

Stimuler le FOXO3 pour vivre plus longtemps

Si la biologie fixe la ligne de départ, le mode de vie offre une possibilité de la modifier. Une revue de 2017 a montré que lorsque les niveaux de FOXO3 diminuent, la capacité du corps à se réparer est compromise et le risque de maladies augmente — en particulier chez les hommes. Optimiser ce « gène de réparation » passe par l’évitement des habitudes nocives et le choix de comportements sains au quotidien. Certaines stratégies nutritionnelles et de gestion du stress testées en recherche peuvent être particulièrement utiles pour les hommes.

Stimulateurs nutritionnels : les composés végétaux comme le sulforaphane — présent dans les pousses de brocoli et les légumes crucifères comme le chou frisé, le brocoli, le chou et les choux de Bruxelles ; l’EGCG — du thé vert ; l’astaxanthine — issue des fruits de mer et des algues rouges ; et le resvératrol — provenant du raisin et des baies — peuvent stimuler le FOXO3 et reproduire certains des effets protecteurs de l’œstrogène.

Exposition à la chaleur et au froid : des séances régulières de sauna, des bains froids ou la cryothérapie entraînent le corps à activer le FOXO3, déclenchant des voies de protection contre le stress qui permettent aux cellules de se réparer face à des agressions comme l’inflammation ou les toxines.

Régimes de jeûne : selon une revue, la restriction calorique — y compris le jeûne intermittent — peut activer le FOXO3, aidant ainsi à la réparation de l’ADN et à la résistance au stress quotidien.

Exercice et entraînement à l’oxygène : L’exercice intense et l’entraînement en conditions de faible oxygène stimulent le FOXO3, améliorent la circulation et la récupération, et renforcent la résistance aux problèmes liés au vieillissement.

Les habitudes quotidiennes comme la suralimentation, le stress chronique, l’inactivité et l’exposition accrue à la pollution ou aux plastiques peuvent affaiblir la capacité du FOXO3 à maintenir la santé. Les hommes peuvent réduire leur risque de problèmes de santé liés à l’âge en adoptant un mode de vie réduisant le stress et en privilégiant une alimentation saine, ce qui peut activer naturellement leur gène FOXO3 dès le plus jeune âge.

L’avantage génétique et comment les hommes peuvent réduire l’écart

Le gène FOXO3 ne permettra peut-être jamais d’égaliser complètement les chances, mais la science montre que les hommes peuvent reprendre l’avantage en adoptant des stratégies proactives via leur alimentation et leur mode de vie. Si les femmes bénéficient de décennies de protection liée à l’œstrogène, un mode de vie peu sain augmentera leur risque de maladie, et elles tireront également profit de ces stratégies.

L’expérience de Bob montre comment la connaissance de la génétique peut guider les changements de mode de vie. En se concentrant sur des habitudes qui soutiennent l’activité du FOXO3, il pourrait améliorer sa résilience et sa santé à long terme. Pour de nombreux hommes, aligner des habitudes saines sur leur profil génétique crée de nouvelles opportunités pour mieux vieillir — mais il s’agit d’un processus continu, et non d’une garantie de résultat.