La République tchèque se joint à d’autres États membres de l’UE pour rejeter le pacte des Nations unies sur les migrations

20 novembre 2018 21:27 Mis à jour: 20 novembre 2018 21:27

PRAGUE – La République tchèque a rejoint les rang croissant des pays de l’Union européenne qui rejettent un pacte des Nations unies visant à réglementer le traitement des migrations dans le monde.

Le gouvernement tchèque a voté au début de la journée du mercredi 14 novembre de ne pas signer le Pacte mondial des Nations unies sur la migration, a indiqué une source gouvernementale à Reuters, conformément aux indications données plus tôt ce mois-ci.

« La République tchèque est depuis longtemps favorable au principe de la séparation de l’immigration légale et illégale », a déclaré le vice-premier ministre Richard Brabec lors d’une conférence de presse.

« C’est ce que visaient les suggestions de la République tchèque et d’autres pays européens. Le texte final ne reflète pas les propositions apportées. »

Le ministre tchèque de l’Environnement et vice-premier ministre Richard Brabec au château Hradcany à Prague le 13 décembre 2017. (Michal Cizek/AFP/Getty Images)

« Ce n’est pas clairement interprété et pourrait faire l’objet d’abus. Les États-Unis se sont retirés, la Hongrie aussi, maintenant l’Autriche, et la Pologne sont en train de débattre la question », a déclaré le Premier ministre tchèque Andrej Babis le 1er novembre, selon le Irish Times.

« Je n’aime pas le fait que cela brouille la distinction entre migration légale et illégale… Je proposerai aux partenaires du gouvernement que nous fassions la même chose qu’en Autriche et en Hongrie », a-t-il ajouté.

Le Pacte mondial sur les migrations doit être signé à Marrakech, au Maroc, les 11 et 12 décembre, et est le premier du genre à établir des normes et des lignes directrices mondiales pour les pays en matière de migration.

Le 13 juillet, à l’exception des États-Unis, tous les autres pays membres de l’ONU – au nombre de 192 – ont approuvé le Pacte mondial sur les migrations.

D’autres pays rejettent le Pacte

La décision tchèque de rejeter l’adoption de l’accord s’ajoute à la liste croissante des gouvernements européens qui ont déclaré qu’ils ne signeraient pas le pacte sur les migrations.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz et le vice-chancelier Heinz-Christian Strache ont tous deux déclaré que le pays ne signera pas le document ni n’enverra un représentant officiel au Maroc en décembre – date à laquelle l’accord devrait être signé.

« Il y a certains points que nous considérons d’un œil critique et sur lesquels nous craignons un danger pour notre souveraineté nationale », a confié M. Kurz.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjártó, avait déclaré dans un communiqué que l’accord était « totalement contraire aux intérêts du pays en matière de sécurité ».

« Le problème principal pour nous est la sécurité de la Hongrie et du peuple hongrois », a déclaré M. Szijjártó dans un communiqué. « Selon la position du gouvernement, le Pacte mondial sur les migrations est en conflit avec le sens commun et avec l’intention de rétablir la sécurité européenne ».

La Bulgarie a également déclaré qu’elle avait l’intention d’abandonner l’accord, et son parlement devait se prononcer sur cette question le mercredi 14 novembre.

La Pologne a également déclaré qu’elle pourrait faire de même.

Mateusz Morawiecki, Premier ministre polonais, a déclaré qu’il était « très probable » que la Varsovie ne participe pas, car la Pologne voulait accorder la priorité à ses propres contrôles des migrations.

« Nos principes souverains sur la sécurité de nos frontières et le contrôle des flux migratoires sont absolument prioritaires pour nous », à l’instar d’une conférence de presse conjointe à Varsovie avec la chancelière allemande Angela Merkel, début novembre.

Le président Morawiecki a déclaré que la Pologne contribuerait à réduire la pression migratoire en apportant une aide locale aux pays d’origine.

La présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic a expliqué par écrit son intention de rejeter le plan : « Soyez assurés que je ne signerai pas l’accord de Marrakech », rapportait le journaliste croate Velimir Bujanec le 31 octobre.

Quels sont les objectifs du Pacte mondial des Nations unies sur la migration ?

L’accord sur la migration, qui n’est juridiquement pas contraignant, finalisé sous les auspices des Nations unies, est intervenu après la déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants adoptée par 193 États membres de l’ONU, le 19 septembre 2016.

Selon le site Web de l’ONU, le Pacte fournit un cadre pour faciliter une migration sûre et ordonnée à l’échelle mondiale, avec un effort pour bien gérer la migration« d’une manière holistique et globale ».

Il énonce également une série d’engagements réalisables qui pourraient éventuellement influencer la législation et l’élaboration des politiques des États membres.

Le pacte a 23 objectifs qui visent à renforcer la coopération en matière de gestion des migrations, notamment pour « renforcer l’intervention transnationale face au trafic de migrants » et « combattre et éliminer la traite des personnes dans le contexte des migrations internationales ».

Le pacte a été critiqué au motif qu’il n’établit pas de distinction claire entre migration légale et migration illégale, qu’il pourrait servir d’inspiration aux individus pour qu’ils s’engagent dans la migration irrégulière et qu’il vise à donner aux organismes transnationaux un droit de regard sur la façon dont un pays souverain quelconque gère ses frontières.

Reuters a contribué à ce rapport

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