Flambée du prix des légumes à La Réunion, les tomates sont vendues à 10 euros le kilo

Par Nathalie Dieul
31 mars 2022 23:55 Mis à jour: 31 mars 2022 23:55

Dans les marchés de l’île de La Réunion, les discussions tournent autour du prix des légumes. Haricots verts, salades, pommes de terre mais surtout les tomates (indispensables à la cuisine locale), les prix ont atteint des sommets qui poussent les habitants à devoir changer leurs recettes ou se tourner vers d’autres légumes plus abordables.

Les tomates ne coûtent pas cher d’habitude à La Réunion, mais récemment, elle sont passées d’1,50 euros à 10 euros le kilo. C’est pourtant l’un des ingrédients indispensables à plusieurs recettes traditionnelles de la cuisine créole, dont le fameux cari.

« Au lieu de mettre 5 ou 6 tomates, on va en mettre 3 par cari », remarque auprès du média local Linfo une habituée du marché du Chaudron à Saint-Denis. Pour un passant, hors de question de payer des tomates à ce prix là : « J’en ai encore un peu au congélateur. J’utilise ce qu’il me reste, puis je passerais aux boîtes de conserve », explique-t-il. « On mangera autre chose. »

« J’ai acheté 3 tomates pour 3 euros, soit 1 euro la tomate », s’indigne un autre client de ce marché, auprès du média local Clicanoo.

Parmi les fruits et légumes, les tomates ne sont pas les seules à avoir connu une flambée de prix récemment. Selon La Première, les haricots verts sont vendus entre 14 et 16 euros le kilo, la salade et les pommes de terre sont aussi beaucoup plus chères que d’habitude.

Le 28 mars, on pouvait acheter au marché du Chaudron deux avocats pour 5 euros, un bouquet de persil pour 2 euros, un kilo de poireaux ou d’aubergines pour 5 euros, 5 ou 6 citrons pour 2 euros ou encore un kilo de fruits de la passion pour 6,80 euros. Quant aux bananes, on pouvait en avoir huit pour deux euros, « mais ça va arriver à six pour 2 euros, avant que le prix redescende », remarque un vendeur du Petit Marché, à Saint-Denis.

Quelles sont les raisons de ces augmentations ?

L’île de La Réunion a été touchée par de mauvaises conditions climatiques entrainant une forte diminution de la production de fruits et légumes. Il y a d’abord eu le passage de deux cyclones en février, suivis d’abondantes précipitations.

« Les tomates sont chères par rapport aux deux cyclones consécutifs. Beaucoup de serres étaient débâchées et écrasées au même moment », explique à TF1 Olivier Chamand, producteur de tomates dans l’est de l’île.

Un autre agriculteur de Saint-Pierre dans le sud de l’île, Michael Moutama, indique les raisons pour lesquelles sa production de tomates et de courgettes a connu une forte baisse : « Suite aux cyclones, il y a eu de mauvaises conditions climatiques, notamment beaucoup de pluie. Quand il pleut, il y a beaucoup d’humidité dans la serre. Qui dit humidité, dit développement des champignons. »

En plus d’avoir une production diminuée, le climat économique actuel a fait augmenter les dépenses en engrais de cet agriculteur. Sa facture hebdomadaire est passée de 200 euros à 300 euros en l’espace de quelques semaines. L’une des causes serait la guerre en Ukraine, pays producteur d’engrais de nitrate.

De bonnes nouvelles

Heureusement pour les Réunionnais, il y a quand même quelques bonnes nouvelles avec des prix en baisse pour certains fruits et légumes. Ainsi, le kilo de courgettes, qui avait atteint le prix faramineux de 10 euros le 28 mars, est redescendu à 2,50 euros deux jours plus tard. Quant aux chouchous, légumes de la famille des courges appelés chayotes en France métropolitaine, « ils étaient à 10 euros et maintenant ils sont à 1 ou 2 euros le kilo« , indique Chantale, une vendeuse de marché.

« On profite que le chouchou est passé à 1 euro pour se faire plaisir. On va faire un petit gratin et des chouchous à la vapeur », se réjouit une cliente du marché.

L’autre point positif, c’est une amélioration du temps ces derniers jours sur l’île, avec un climat plus sec, ce qui devrait permettre à la production de tomates et de courgettes de reprendre de plus belle. De quoi donner raison à Aldo, qui vend des légumes sur le marché : « Dans 15 jours, il y aura des tomates à 3 euros ! J’en suis sûr ! »

Les cuisinières devraient donc pouvoir reprendre bientôt leurs recettes traditionnelles de cari.


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