Royaume-Uni: sous tensions, la commission d’enquête sur la pandémie commence ses auditions

Par Epoch Times avec AFP
13 juin 2023 10:45 Mis à jour: 13 juin 2023 11:07

Plus de trois ans après l’apparition du Covid-19, la commission d’enquête parlementaire britannique sur la gestion de la pandémie par le gouvernement commence mardi ses auditions dans un climat déjà électrique. 

La pandémie de coronavirus a fait plus de 227.000 morts au Royaume-Uni, l’un des pires bilans en Europe. Boris Johnson, alors chef du gouvernement conservateur, avait été accusé d’avoir agi trop tardivement, notamment en ne confinant pas tout de suite la population. Mais depuis, les critiques sont aussi venues des opposants aux confinements répétés imposés pendant la pandémie, très virulents dans la presse conservatrice.

Le premier volet de l’enquête de cette commission, présidée par l’ancienne magistrate Heather Hallett, est censé déterminer si « la pandémie a été correctement planifiée et si le Royaume-Uni était suffisamment préparé à cette éventualité ». Des dizaines de témoins – personnalités politiques et experts – doivent être entendus pendant six semaines. Ouvertes au public, les auditions seront également diffusées en direct sur Youtube.

Les familles des victimes ont regretté de ne pas faire partie des témoins auditionnés dans cette première partie de l’enquête. « Sans apprendre des expériences de nos membres, comment l’enquête peut-elle évaluer correctement les décisions prises par les responsables ? », a déploré Barbara Hervert, du groupe Covid Bereaved Families regroupant des proches de victimes.

Un climat politique explosif

Le climat politique entourant la procédure est également explosif. Dans le cadre de la préparation pour l’enquête, Mme Hallett a demandé au gouvernement de lui fournir de nombreux documents, dont des échanges WhatsApp entre Boris Johnson et nombre de responsables politiques et sanitaires.

La requête a suscité la polémique, le gouvernement de Rishi Sunak refusant de s’y soumettre, estimant qu’il s’agissait d’éléments « sans rapport avec le travail » effectué par la commission d’enquête. Il craint un précédent rendant toutes les communications internes aux équipes gouvernementales susceptibles de se retrouver dans l’espace public.

L’exécutif a indiqué qu’il comptait saisir la justice pour qu’elle établisse si les demandes de l’enquête sont justifiées ou non. De son côté, Boris Johnson a affirmé qu’il n’avait rien à cacher et s’est dit prêt à donner lui même ses messages à la commission.

Quel respect des restrictions sanitaires à Downing Street ?

L’ex-Premier ministre a été contraint à la démission l’été dernier après une succession de scandales, au premier rang desquels des fêtes à Downing Street pendant les confinements. Il a toujours nié avoir enfreint volontairement des règles.

Une commission parlementaire, distincte de celle qui débute ses auditions mardi, a été chargée d’établir si Boris Johnson a menti au Parlement en affirmant à plusieurs reprises que toutes les restrictions sanitaires avaient été respectées à Downing Street.

Boris Johnson risquait une suspension voire une nouvelle élection si l’enquête concluait qu’il a menti, mais l’intéressé a claqué la porte vendredi après avoir été destinataire des résultats préliminaires et a démissionné avec fracas de son siège de député. Les conclusions devraient être rendues publiques dans les prochains jours.

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