Six lynx m’entouraient, assis dans la neige: le périple d’un photographe pour capturer des animaux sauvages rares

Par Anna Mason
24 mai 2023 15:50 Mis à jour: 24 mai 2023 15:50

Lorsque le photographe Jean-Simon Bégin a croisé non pas un, mais six lynx dans une tempête de neige, l’événement s’est déroulé « comme dans un rêve ».

« Je crois que je suis l’un des seuls humains au monde à avoir vécu cette proximité avec six lynx sauvages », a confié Jean-Simon Bégin à Epoch Times.

Ce peintre professionnel et photographe animalier de 32 ans a cherché pendant plusieurs jours à rencontrer cette espèce particulière de chat sauvage. Il s’est rendu dans une région isolée du nord du Canada, loin de la ville de Québec où il vit.

Malgré les populations importantes qui rôdent dans le nord du pays, M. Bégin, passionné de photographie depuis l’âge de 12 ans, n’avait pas réussi à en capturer un avec son appareil photo avant le milieu de la vingtaine. Repérer un lynx était devenu sa « plus grande obsession », a-t-il dit.

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)
(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

Il y a quelques années, lors de son premier voyage dans ce lieu qu’il ne désire pas nommer pour « protéger l’endroit et les animaux », il avait réussi à passer une dizaine de minutes avec un lynx solitaire.

« C’est un animal qui contraste beaucoup avec la nature environnante. Il s’est assis et m’a regardé pendant un long moment avant de commencer à se lécher », a-t-il dit.

L’expérience était émouvante, mais M. Bégin en voulait plus.

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

Nullement découragé par la nature insaisissable de cette créature, il y est retourné au début de l’année et a obtenu plus que ce qu’il aurait pu espérer. Mais tout d’abord, il a dû utiliser jusqu’à la dernière goutte de sueur et de persévérance pour réaliser son rêve.

« Le lynx est un animal qui se déplace constamment et qui possède un immense territoire », explique M. Bégin. « Il faut donc avoir de la chance. »

La plus grande difficulté de ce type d’expédition n’est pas un danger extérieur, mais une lutte intérieure.

« Après une journée de huit heures à chercher un animal introuvable, il est normal que le moral soit au plus bas. On doit lutter mentalement pour ne pas perdre de vue l’objectif principal », a-t-il dit.

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

Ne voyant rien pendant plusieurs jours d’affilée, M. Bégin a mis de côté les doutes qui lui venaient à l’esprit et a poursuivi sa route. Le jour précieux de la rencontre, une forte tempête de neige a sévi depuis la nuit précédente. Tandis que la neige tombait autour de lui, M. Bégin est retourné à l’endroit où il avait vu les traces d’une famille de lynx la veille.

« Pendant six heures, j’ai marché sur les chemins enneigés de la forêt. Arrivé à l’endroit où j’avais vu les traces le matin, j’ai été étonné de voir que le groupe avait marché sur mes pas. »

À l’intersection d’un chemin enneigé et d’une piste de motoneige, quelque chose du coin de l’œil a attiré l’attention de M. Bégin : ce qui ressemblait à une tache noire au milieu de la piste. Il n’a pas tardé à comprendre qu’il s’agissait d’un lynx solitaire assis sur la piste. M. Bégin s’est allongé immédiatement avec son appareil photo pour attendre.

L’animal se trouvait à environ 100 mètres.

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)
(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

« Soudain, un petit lynx est sorti du bois et l’a rejoint, puis trois autres. Enfin, un autre adulte est venu s’asseoir avec eux », raconte Jean-Simon Bégin. « Au total, j’avais six lynx devant moi. C’était quelque chose de tellement exceptionnel que j’avais du mal à y croire. »

Le groupe voyait bien le photographe, mais ne donnait aucun signe de vouloir s’enfuir. Ensuite, l’inimaginable s’est produit.

Le petit clan a commencé à marcher vers M. Bégin – en suivant la mère lynx, ils se suivaient un par un, tous en rang. Après avoir avancé d’environ 10 mètres, le groupe faisait une pause et s’assoyait, puis se remettait en marche.

« Cela a duré jusqu’à ce que les six lynx soient tout autour de moi, assis dans la neige, scrutant la forêt à la recherche d’un lièvre. Ils ne se souciaient pas de moi », a dit M. Bégin.

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)
(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)
(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

C’était un moment à couper le souffle pour cet aventurier solitaire dans la nature canadienne, et le monde entier en a convenu. Dès que Jean-Simon Bégin a publié ses photos de la rencontre, elles sont devenues virales.

« Je pense que le monde entier a vu mes photos pendant un mois sur Instagram et Facebook », a-t-il dit. « Tous les photographes animaliers du monde entier les ont vues. »

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

Ce voyage à la recherche du lynx ne lui a pas seulement apporté une reconnaissance artistique et l’un des moments les plus mémorables de sa vie, mais il a également approfondi ses connaissances en matière de survie.

« Toutes ces heures passées dans la nature m’ont appris plus de choses sur la vie que bien des livres à ce sujet », a-t-il dit en partageant sa liste de matériel essentiel, qui comprend un GPS d’urgence et suffisamment de nourriture pour survivre une semaine.

« Cet événement est si rare qu’il a attiré l’attention de beaucoup de gens. »

Grâce à cela et à son habileté à prévoir les problèmes potentiels, M. Bégin n’a pas peur de se perdre ou de vivre des situations dangereuses.

Ce jeune talent a remporté le prix du meilleur photographe canadien de l’année en 2021 et a accumulé à ce jour plus de 70 « bonnes » photos de lynx. Même s’il a maintenant vu plusieurs de ces animaux, c’est toujours une source de fascination.

« C’est toujours un moment qui me rend complètement fou », dit-il.

(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)
(Avec l’aimable autorisation de Jean-Simon Bégin)

Quand M. Bégin était jeune, il faisait des expériences avec les appareils photo de ses parents et rêvait d’être un explorateur comme ceux qu’il voyait à la télévision et dans les pages du National Geographic. Un jour, reconnaissant l’intérêt de son fils, le père de M. Bégin est revenu à la maison avec l’un des premiers appareils photo numériques commercialisés.

Le garçon de 12 ans a pris une photo d’un canard en vol qui était si impressionnante que ses parents l’ont imprimée.

« Aujourd’hui, dit-il, je suis équipé des meilleures caméras au monde. La technologie a tellement évolué depuis mes débuts. Il est beaucoup plus facile de faire de belles photos aujourd’hui. »

« Les limites de la photographie animalière sont toujours repoussées et ces innovations nous permettent de capturer des images encore plus rares ou plus étonnantes. »

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