SpaceX Starship réussit son 11ᵉ vol d’essai

La fusée Starship 38 de SpaceX avant son lancement lors du 11ᵉ vol d’essai, le 13 octobre 2025, vue depuis South Padre Island au Texas.
Photo: GABRIEL V. CARDENAS / AFP via Getty Images
La gigantesque fusée Starship de SpaceX s’est élancée dans le ciel au-dessus du golfe du Mexique pour la onzième fois dans la soirée du 13 octobre, pour un vol qui allait finalement confirmer la robustesse de l’engin.
Décollant pour la dernière fois de la rampe 1 de Starbase, au Texas, Starship et son propulseur Super Heavy ont rugi dans un ciel parfaitement dégagé, peu après 18h20 (heure locale).
La foule rassemblée à Starbase a explosé d’applaudissements et de cris « USA » alors que la retransmission en direct montrait chaque étape de ce vol d’essai mené avec succès, jusqu’à un amerrissage maîtrisé dans l’océan Indien, une heure et six minutes plus tard.
Starship a explosé peu après cet amerrissage, mais SpaceX n’avait ni prévu de récupérer le véhicule immédiatement, ni considéré que cette explosion constituait un échec de la mission.
S’appuyant sur le succès du dixième vol d’essai, fin août, ce onzième vol visait plusieurs objectifs techniques pour l’étage supérieur et pour le propulseur, tout en marquant la fin de cette version avant le lancement de la prochaine génération « V3 » du Super Heavy et de Starship.
Des objectifs centrés sur la résistance
Les principaux objectifs de la mission, selon SpaceX, concernaient la durabilité : mesurer le comportement réel du Super Heavy lors de multiples coupures moteur pendant une procédure d’atterrissage en plusieurs phases, tester la résistance structurelle de l’étage supérieur et procéder à une nouvelle démonstration de déploiement de satellites Starlink.
Une fois encore, les spectateurs n’ont pas vu l’étage supérieur atteindre l’orbite terrestre, ni le propulseur revenir se faire capturer par les bras de la tour de lancement.
Starship a effectué un vol suborbital visant une retombée dans l’océan Indien, au large de l’Australie, tandis que le propulseur ciblait un point d’amerrissage dans le golfe du Mexique afin de démontrer une nouvelle séquence d’allumage pour l’atterrissage de la future génération.
L’étage supérieur devait déployer huit simulateurs de satellites Starlink de nouvelle génération, destinés à être détruits lors de la rentrée atmosphérique. Il devait également rallumer un moteur pour simuler le trajet que suivront les futurs véhicules lors de leur retour à Starbase.
Des tests thermiques poussés
Plusieurs tuiles du bouclier thermique protégeant des zones critiques ont été intentionnellement retirées, afin de tester la résistance de l’acier inoxydable à la chaleur extrême. L’étage devait aussi effectuer des manœuvres de virage avant l’amerrissage.
Les six moteurs ont fonctionné nominalement pour propulser le second étage dans l’espace. Les contrôleurs de vol ont indiqué que Starship suivait une trajectoire qui aurait pu lui permettre d’atteindre l’orbite, mais sa vitesse a été maintenue en dessous de ce seuil pour garantir un vol suborbital.
La charge utile simulée a été déployée environ 19 minutes et 30 secondes après le décollage, satellite après satellite, par une ouverture étroite similaire à un distributeur Pez. Le déploiement complet des huit satellites factices a pris environ sept minutes, alors que Starship survolait l’Atlantique équatorial entre l’Amérique du Sud et l’Afrique. Il s’agissait de la deuxième démonstration réussie après celle du vol 10.
Des manœuvres maîtrisées
Un peu avant la 38ᵉ minute de vol, Starship a réussi le rallumage d’un de ses moteurs : une troisième réussite après les vols 10 et 6.
Pendant ce temps, le propulseur exécutait une séquence complexe d’allumages : 13 moteurs Raptor ont été rallumés pour freiner la chute, avant de passer à cinq moteurs pour affiner la trajectoire — contre trois auparavant. Ce choix visait notamment à offrir une redondance en cas de panne inopinée. Enfin, ces cinq moteurs devaient se réduire à trois pour une démonstration de vol stationnaire au-dessus de l’eau avant l’amerrissage.
Les employés de SpaceX ont applaudi lorsque le propulseur a rempli tous ses objectifs, tout comme l’étage supérieur.
Une rentrée contrôlée
Environ 45 minutes après le décollage, les contrôleurs de vol ont annoncé le début de la descente. Les images embarquées étaient baignées d’une lumière ambrée lorsque Starship a entamé sa rentrée au-dessus du sud-est de l’Afrique et de Madagascar, testant ce qui se produit lorsque des composants critiques sont exposés sans bouclier thermique.
À la 58ᵉ minute de vol, le contrôle au sol a indiqué que Starship venait de franchir la zone de pression et de température maximales. Une manœuvre de virage réussie a suivi peu après.
Les trois moteurs ont été rallumés pour l’amerrissage, et, peu après, le véhicule a explosé.
Le propulseur utilisé le 13 octobre avait déjà volé lors du huitième test, avec 24 de ses moteurs Raptor déjà éprouvés en vol, selon SpaceX.
Une transition vers la prochaine génération
Le vol 11 était le dernier de la deuxième génération de Starship. La version V3 doit introduire d’importantes améliorations : moteurs, bouclier thermique, capacités en vol, ainsi que le ravitaillement en orbite sur le second étage.
Ce onzième vol d’essai du lanceur presque entièrement réutilisable d’Elon Musk intervient alors que SpaceX franchit plusieurs étapes majeures : la création de Starbase en tant que ville à part entière, et l’expansion continue du complexe de lancement 39A au Kennedy Space Center, en Floride, qui accueillera ses propres lancements de Starship.
Cependant, Starship n’a pas encore réalisé de démonstration orbitale complète de son étage supérieur, alors même que la NASA compte sur ce véhicule pour servir d’alunisseur lors de la mission Artemis III, prévue pour 2027.

Depuis Tampa, en Floride, TJ couvre principalement l'actualité météorologique et politique nationale.
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