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« Sur le fond, ça n’avance pas » : la menace d’une censure du gouvernement reste « sérieuse », prévient le RN

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Jean-Philippe Tanguy, le chef de file du parti dans les négociations budgétaires du RN, à l’Assemblée nationale.

Photo: STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La menace d’une censure du gouvernement par le Rassemblement national doit être prise au « sérieux », a averti jeudi le chef de file du parti dans les négociations budgétaires, Jean-Philippe Tanguy.
La possibilité d’une censure par le RN « est sérieuse et elle l’a toujours été », a déclaré à la presse le député, qui participe aux négociations entre députés et sénateurs en Commission mixte paritaire (CMP) sur le budget 2025 de l’État. En cas d’accord sur un compromis, celui-ci serait soumis la semaine prochaine aux deux chambres du Parlement.
Faute de majorité à l’Assemblée pour le faire adopter, le Premier ministre François Bayrou devrait alors faire usage de l’article 49-3, s’exposant à la censure des députés.
Lors des discussions en CMP jeudi, a expliqué M. Tanguy, le RN s’est résolument opposé à un article du projet de loi de finances réformant la rémunération d’EDF pour sa production nucléaire, en remplacement du système actuel qui s’éteint le 31 janvier 2025 et qui obligeait l’électricien à vendre à prix cassé une partie de son électricité.
Cette disposition pourrait provoquer un doublement du prix de l’électricité issue du nucléaire, ce qui pèserait sur les ménages et aggraverait la désindustrialisation, a argumenté M. Tanguy.
« Aucun gage » donné
Dans ces discussions budgétaires, le RN a certes été « bien mieux traité » sur la forme par François Bayrou que par son prédécesseur Michel Barnier, a-t-il convenu. Cependant, « sur le fond, ça n’avance pas », notamment sur la politique migratoire où l’exécutif n’a donné « aucun gage, bien au contraire », selon lui. Au final, « Marine Le Pen et Jordan Bardella décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure ou pas », a-t-il expliqué.
De leur côté, les socialistes décideront de manière « autonome » de voter ou pas la censure, indépendamment de l’attitude du RN, a souligné le député PS Arthur Delaporte. « Nous verrons en fonction de ce qui sortira de la CMP et de l’évolution de la politique du Premier ministre », a résumé M. Delaporte, rappelant les deux exigences « cumulatives » de son parti : un budget qui ne « dégrade » pas la vie des Français, et un gouvernement qui ne fasse pas « la courte échelle à Marine Le Pen ».
Alors que les élus PS ont été « profondément heurtés » par la phrase de M. Bayrou sur le sentiment d’une « submersion » migratoire, « il faut que le Premier ministre se dédise, sinon il devra se démettre », a-t-il averti.