Témoignage d’un facteur : «On met notre vie en jeu pour une paire de chaussures ou un jean»

Par Nathalie Dieul
11 mai 2020 17:44 Mis à jour: 11 mai 2020 17:44

La distribution du courrier a fait partie des services essentiels qui ont continué pendant le confinement, avec une activité qui a été réduite à quatre jours de tournée par semaine. Cependant, l’augmentation du nombre de colis a fait ressembler les journées de travail des facteurs à celles de la période de Noël, avec le stress de la contamination en plus.

Sébastien, facteur dans le Pays d’Auge, témoigne de son quotidien difficile auprès de nos collègues de France 3 Normandie : « Les gens ne se rendent pas compte du travail que ça nécessite pour acheminer un colis du site internet jusqu’à leur pied de porte », se plaint le professionnel. « On a vraiment l’impression de mettre notre vie en jeu pour des choses qui ne sont pas nécessaires. »

« On met notre vie en jeu pour une paire de chaussures ou un jean », s’insurge le facteur normand, qui croit que, pour la santé des facteurs, les gens ne devraient commander que des « produits de première nécessité ».

Sébastien compare même la charge de travail supplémentaire à la période de Noël tellement il constate une « forte hausse des colis ». Cette réalité les amène, lui et ses collègues, à avoir davantage de contacts avec la clientèle que lorsqu’ils livrent des lettres qu’ils peuvent déposer dans la boîte aux lettres.

« Nous avons des masques, mais il aura fallu attendre environ trois semaines pour que nous en soyons dotés », raconte le trentenaire. « Les conseils sanitaires sont ‘un masque toutes les trois heures’, donc malheureusement un masque pour toute la journée ce n’est pas suffisant. »

Tout comme les lettres et les colis, les uniformes des facteurs « sont susceptibles de nous contaminer ». Toutefois, le postier assure que laver sa tenue tous les jours « n’est malheureusement pas faisable ».

C’est la même chose avec la désinfection des vélos et des fourgons : avec un seul spray désinfectant pour « 25 à 30 véhicules », Sébastien avoue qu’il n’a pas le temps de le faire tous les jours.

« Tous les jours, c’est du stress, de l’anxiété. On y pense avant, pendant et après le travail », assure le jeune facteur, qui témoigne que « les gens ne se mettent pas à notre place. »

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