Tour de France : Thymen Arensman décroche la 14e étape, Remco Evenepoel abandonne en larmes

L'équipe Ineos-Grenadiers est sortie du brouillard samedi grâce à la victoire éclatante du Néerlandais Thymen Arensman lors de la 14e étape du Tour à Superbagnères.
Photo: : JASPER JACOBS/BELGA MAG/AFP via Getty Images
En panne de résultats et dans un marasme impropre à son glorieux passé, l’équipe Ineos-Grenadiers est sortie du brouillard samedi grâce à la victoire éclatante du Néerlandais Thymen Arensman lors de la 14e étape du Tour à Superbagnères.
En surgissant de l’épais brouillard posé sur la cime où avait été installée la ligne d’arrivée, Arensman et ses 25 ans ont mis un terme à la plus longue disette de l’histoire de la formation britannique sur la Grande Boucle.
Les coureurs d’Ineos avaient traversé la dernière édition du Tour de France comme des ombres, incapables de peser sur la course après une édition 2023 intéressante, marquée par les victoires d’étape de Michal Kwiatkowski et de Carlos Rodriguez, ainsi que de la cinquième place prometteuse de l’Espagnol au général.
Deux ans plus tard, Rodriguez est toujours là, mais est très loin de confirmer les espoirs placés en lui, et l’équipe cornaquée par Dave Brailsford a décidé d’envoyer Arensman chasser les étapes.
Une nouvelle façon de courir qui réussit au natif de Deil, dans le centre des Pays-Bas. Déjà deuxième au Mont Dore lundi, Arensman était jusque là plus habitué à jouer placé pour le classement général lors des grands Tours.
Deux fois sixième du Giro, cinquième de la Vuelta en 2022
Deux fois sixième du Giro (2023, 2024), cinquième de la Vuelta en 2022, il s’est présenté au Grand Départ lillois déchargé de toute pression à ce sujet.
« Je pense qu’en venant sur ce Tour, on s’est dit qu’on voulait juste essayer de nouvelles choses, on a immédiatement balayé la lutte pour le classement général », a expliqué le directeur sportif Zakkari Dempster, qui dit récolter « les dividendes, comme prévu », d’une première semaine explosive passée à l’abri.
« Il a toujours été focalisé sur le général et d’être venu sur le Tour plus en chasseur d’étapes, je pense que lui-même, il se découvre là-dedans », a affirmé son coéquipier français Axel Laurance, avant d’ajouter: « Thymen, c’est un sniper. Il est vraiment très très fort et je pense que c’était la bonne idée pour lui d’aller chercher les étapes. »
Travailleur acharné, Arensman a montré sa détermination en se glissant dans l’échappée qui s’est constituée au fil des cols pyrénéens escaladés au milieu d’une foule réchauffée par la course. Il a su recoller au groupe de tête avant de s’en aller à 37 km du terme dans Peyresourde, sans que personne ne puisse prendre sa roue, malgré la présence d’excellents grimpeurs comme Sepp Kuss ou Lenny Martinez.
« Il a fait un grand numéro parce qu’il était vraiment, vraiment très costaud, (…) il est sorti d’un groupe de coureurs de haut niveau », a résumé Mauro Gianetti, le manager de Tadej Pogacar, qui connaît bien Arensman.
Le Slovène et le Néerlandais s’étaient livrés une bataille féroce pour le gain du Tour de l’Avenir en 2018. Avant une victoire finale de « Pogi », évidemment.
Le maillot jaune s’est peut-être rappelé au bon souvenir de leurs escarmouches de jeunesse, se dispensant d’attaquer dans l’ultime montée vers Superbagnères, alors que le longiligne batave (1,90m) comptait 3 minutes d’avance au pied.
« Dix minutes avant qu’on quitte le bus, j’ai dit à mes coéquipiers que si Carlos ou moi avions 4 minutes au pied de la dernière ascension, ce serait probablement assez pour gagner l’étape », a souligné le troisième de Paris-Nice cette année.
Trois minutes, et une superbe ascension, lui ont suffi pour lever les bras au milieu des nuages et offrir un peu de ciel bleu à une équipe qui en a bien besoin.
La formation Ineos-Grenadiers, anciennement nommée Sky et détenue par le milliardaire anglais Jim Ratcliffe, avait raflé sept maillots jaunes sur huit possible entre 2012 et 2019. Mais elle n’a plus remporté le moindre grand Tour depuis le Giro-2021.
Et elle est secouée depuis plusieurs jours par les révélations de l’Irish Independant, un quotidien irlandais, affirmant que David Rozman, un soigneur slovène exerçant pour Ineos, avait échangé en 2012 avec un médecin impliqué dans le scandale de dopage « Aderlass ».
Le visage de Thymen Arenseman, questionné à ce sujet après l’étape, s’est assombri à l’évocation de cette affaire qui jette une ombre sur les succès passés de la Sky.
« Je suis concentré sur mon travail, je viens de réaliser le plus grand accomplissement de ma carrière, j’essaye de profiter de ça », a-t-il soufflé.

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