Les exportateurs chinois ont perdu leur « mine d’or » aux États-Unis.
Depuis 2018, les droits de douane et autres restrictions commerciales de Washington bloquent de plus en plus les importations de produits chinois. En même temps, indépendamment de la stratégie de Washington, les importateurs américains, à la suite des expériences difficiles avec la Chine pendant le Covid-19 et ses conséquences, ont décidé de diversifier leur approvisionnement en dehors de la Chine.
Aujourd’hui, avec la dernière série de tarifs douaniers de l’administration Trump, il semble que les exportateurs chinois aient pratiquement perdu le marché américain. Ils ont donc parcouru le monde à la recherche d’autres acheteurs pour découvrir à quel point il leur sera difficile et coûteux de trouver des substituts.
Depuis une dizaine d’années, la distance entre les États-Unis et la Chine s’est accrue rapidement. Elle a commencé avant même le premier mandat présidentiel de Donald Trump. En 2014 et 2015, les entrepreneurs occidentaux se plaignaient déjà de plus en plus de la manière dont Pékin subventionnait les fabricants chinois et imposait des exigences coûteuses aux fabricants étrangers qui faisaient des affaires en Chine.
Au cours de son premier mandat, Donald Trump a répondu à ces plaintes en 2018 et 2019 en imposant des droits de douane sur certains produits chinois. Il a affirmé que l’objectif était de faire pression sur Pékin pour qu’elle abandonne les pratiques dont les entrepreneurs se plaignaient. Ensuite, la pandémie du Covid-19 et ses conséquences, ainsi que les restrictions « zéro Covid » de Pékin, ont interrompu les flux commerciaux, convainquant les importateurs en Amérique et en Europe de diversifier leurs sources d’approvisionnement en s’éloignant de la Chine.
Bien que Joe Biden ait critiqué les tarifs douaniers 2018-2019 de Trump lors de sa campagne pour la Maison-Blanche en 2020, il les a maintenus en place une fois entré en fonction et pour les mêmes raisons que Donald Trump les avait imposés. Alors que les tensions augmentaient, Joe Biden a imposé des restrictions commerciales supplémentaires, offrant des subventions aux entreprises en Amérique pour qu’elles fabriquent des semi-conducteurs et interdisant la vente de puces semi-conductrices avancées et d’équipements de fabrication de puces à la Chine.
Lorsqu’il a quitté ses fonctions, M. Biden a imposé des droits de douane de 100 % sur les voitures électriques, les pièces détachées et les batteries fabriquées en Chine. Dès son retour à la Maison-Blanche, M. Trump a ajouté d’autres barrières tarifaires contre les produits chinois, portant le prélèvement total à 145 % pour la quasi-totalité d’entre eux et jusqu’à 245 % pour certaines marchandises.
L’Europe s’étant également montrée hostile au commerce avec la Chine – en imposant des droits de douane sur les voitures électriques et les pièces détachées fabriquées en Chine – les fabricants chinois se sont alors tournés vers l’Asie du Sud-Est et le Moyen-Orient pour trouver des marchés de substitution. Jusqu’à présent, les choses ne se sont pas déroulées aussi bien que ces fabricants l’auraient souhaité.
Le problème auquel sont confrontés les exportateurs chinois tient en grande partie au fait que tous les acheteurs potentiels, où qu’ils se trouvent, savent à quel point les Chinois ont besoin de ventes. Comme le rapporte le South China Morning Post, un acheteur égyptien a déclaré lors de la foire de Canton qui s’est tenue récemment dans la ville chinoise de Guangzhou : « Le monde entier sait que les fabricants chinois doivent combler le vide laissé par le marché américain – ceci nous donne un grand pouvoir de négociation tant sur les prix que sur les conditions. »
Les importateurs d’Asie et du Moyen-Orient bénéficient aujourd’hui couramment de délais de paiement de 90 jours et n’ont parfois pas besoin de payer jusqu’à 120 jours après l’arrivée de la marchandise. L’absence relative de mesures assurant l’exécution des contrats en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient, par rapport aux États-Unis, rend les choses encore plus difficiles pour les vendeurs chinois. N’ayant que peu de moyens de pression sur leurs nouveaux acheteurs, ces vendeurs ont subi d’importants retards de paiement et parfois même des vols purs et simples.
On a l’impression que le tiers monde s’est allié à Donald Trump contre Pékin. L’attitude des acheteurs en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient semble inciter, même si ce n’est pas intentionnel, les entrepreneurs chinois à faire pression sur Pékin pour qu’elle s’accommode à la politique de la Maison-Blanche et permette leur retour sur le marché américain. Bien entendu, Pékin ne peut pas se le permettre. Ce serait, d’une part, un signe de faiblesse, ce que le dirigeant chinois Xi Jinping ne peut tolérer pour des raisons à la fois intérieures et diplomatiques.
D’autre part, une réduction coordonnée des droits de douane entre les États-Unis et la Chine entraînerait une perte de contrôle sur l’économie chinoise que ni Xi Jinping ni le Parti communiste chinois ne pourraient accepter. Il semble donc que cette affaire se poursuivra comme jusqu’à maintenant, au grand dam des fabricants chinois.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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