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Ukraine : des milliers de composants de firmes étrangères dans les drones et missiles russes

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Dmitri Medvedev, vice-président du conseil de sécurité du pays, visite le fabricant de missiles Raduga à Dubna, près de Moscou, le 2 février 2023.

Photo: YEKATERINA SHTUKINA/SPUTNIK/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le chef de l’État ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé lundi une accusation retentissante contre plusieurs puissances économiques mondiales. Selon lui, des entreprises de neuf pays continuent d’alimenter indirectement la machine de guerre russe en fournissant des composants électroniques essentiels aux systèmes d’armement utilisés contre l’Ukraine.
Les chiffres avancés par le président ukrainien sont éloquents : lors des bombardements massifs survenus dans la nuit du 5 octobre, Moscou aurait déployé 549 systèmes d’armes intégrant pas moins de 102.785 composants de fabrication étrangère. Cette révélation soulève de sérieuses questions sur l’efficacité des sanctions internationales imposées à la Russie depuis le début du conflit.
Neuf pays dans le viseur de Kiev
Dans sa déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, Volodymyr Zelensky a explicitement désigné les États-Unis, la Chine, Taïwan, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suisse, le Japon, la Corée du Sud et les Pays-Bas. Ces nations sont accusées de ne pas empêcher leurs entreprises de fournir, directement ou indirectement, des technologies cruciales à l’industrie militaire russe.
Le président ukrainien a détaillé la nature de ces équipements : systèmes informatiques sophistiqués, microprocesseurs de pointe, capteurs de haute précision et convertisseurs analogique-numérique. Autant de composants indispensables au fonctionnement des missiles et drones qui pleuvent régulièrement sur les villes ukrainiennes.
Technologies américaines, britanniques et suisses identifiées
L’analyse technique menée par les autorités ukrainiennes révèle des détails troublants. Les redoutables missiles balistiques russes Iskander et Kinzhal intègrent des technologies importées des États-Unis. Les microcontrôleurs équipant les drones proviennent de Suisse, tandis que les micro-ordinateurs gérant les systèmes de navigation sont fabriqués au Royaume-Uni.
Ces découvertes illustrent la complexité des chaînes d’approvisionnement mondiales et la difficulté à contrôler l’utilisation finale des technologies à double usage, c’est-à-dire utilisables tant dans le civil que dans le militaire.
Un appel urgent à l’action
Face à cette situation, Kiev a transmis des propositions concrètes à ses partenaires occidentaux pour tarir ces circuits d’approvisionnement. « Nos partenaires disposent déjà de données détaillées sur quelle entreprise et quel produit cibler et comment réagir », a insisté Zelensky, suggérant que des mesures plus strictes pourraient être rapidement mises en œuvre.
Des attaques d’une intensité inédite
Cette dénonciation intervient alors que la Russie multiplie ses raids aériens nocturnes contre l’Ukraine, visant systématiquement les infrastructures énergétiques et provoquant d’importantes coupures de courant à travers le pays.
L’offensive du week-end dernier a été d’une violence exceptionnelle : près de 500 drones et plus de 50 missiles se sont abattus sur le territoire ukrainien dans la nuit de samedi à dimanche. À Lviv, ville de l’ouest relativement épargnée depuis 2022, quatre personnes ont perdu la vie dans ce qui constitue la plus importante attaque subie par cette région depuis le début de la guerre. À Zaporijjia, le bilan s’élève à un mort et dix blessés, selon les autorités locales.
Avec AFP