Accident mortel de bateau en mer sur fond d’alcool, le pilote condamné

Par Epoch Times avec AFP
8 mars 2023 18:48 Mis à jour: 9 mars 2023 16:11

En mer aussi, l’alcool tue. Le pilote d’un bateau a été condamné mercredi à deux ans de prison, dont un ferme, par le tribunal maritime de Brest pour la mort d’un de ses passagers en 2019, à l’issue d’une partie de pêche alcoolisée dans les îles Glénan (Finistère).

« Il ne s’agit pas de fatalité ni de la faute à pas de chance », a lancé le procureur de Brest Camille Miansoni. « On arrive à ce drame parce qu’on a manqué aux règles élémentaires de la navigation », a ajouté le magistrat, qui avait requis trois ans de prison, dont un ferme, ainsi que le retrait du permis de naviguer du prévenu de 37 ans. Le tribunal a décidé que la peine de prison ferme serait effectuée sous bracelet électronique. Chemise grise, jeans et baskets, le prévenu, Sébastien A., directeur d’agence chez un concessionnaire de bateaux, était jugé pour avoir causé la mort d’un de ses collègues, Fabrice Aimé, à la suite d’un accident en août 2019, au large de Concarneau.

Âgé de 42 ans, M. Aimé, ancien pilote de course de bateau inshore vitesse et endurance, avait été champion du monde d’endurance en 2009 et 2010, et médaillé de bronze en 2008. Installé en Bretagne, il était chef d’atelier chez le même concessionnaire que le prévenu. Le soir du drame, ils avaient pris la mer à quatre pour une partie de pêche au large de l’archipel des Glénan à bord d’un semi-rigide appartenant à leur employeur.

Beaucoup d’alcool, sans feux et une vitesse excessive

Buvant quelques bières à bord, ils avaient poursuivi la soirée au restaurant La Boucane, sur l’île principale des Glénan, enchaînant trois tournées de bières et ti punch, avant un retour à Concarneau de nuit, sans feux, à une vitesse « excessive » avoisinant les 30 nœuds (55 km/h). Sébastien A., qui conduisait le bateau, était le plus alcoolisé des quatre, environ 2 g/litre de sang au moment du drame.

En approchant de la côte, le bateau avait heurté un rocher à grande vitesse. Éjecté du bateau, M. Aimé est mort d’une fracture de la boîte crânienne. À la barre, le prévenu a dit ne « pas penser » que son alcoolisation ait pu provoquer la perte de contrôle de l’embarcation. « C’est difficile à dire », a-t-il avancé, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, je ne peux plus boire un verre d’alcool. Je m’en veux profondément, j’ai fauté. Il y a deux enfants qui ont perdu leur papa et une femme qui a perdu mon mari. Ça me peine, ça me touche. »

 

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