Le Covid long lié à des «anomalies» touchant les organes, selon une nouvelle étude

Un article de recherche récent a lié le « long COVID », un ensemble de symptômes liés au Covid-19 qui peuvent durer des semaines ou des mois, à des anomalies dans plusieurs organes.

Par Jack Phillips
26 septembre 2023 15:01 Mis à jour: 26 septembre 2023 15:12

Un récent document de recherche a établi un lien entre le « Covid long », un ensemble de symptômes liés au Covid-19 qui peuvent durer des semaines ou des mois, et des « anomalies » touchant plusieurs organes, notamment les poumons et les reins.

La nouvelle étude, publiée dans The Lancet au cours du week-end, a révélé des taux plus élevés de lésions pulmonaires, cérébrales et rénales chez les personnes atteintes de la maladie, par rapport au groupe témoin non affecté par le Covid-19. Les lésions pulmonaires, en particulier, étaient environ 14 fois plus nombreuses chez les patients atteints de Covid long, et les anomalies au niveau des reins et du cerveau étaient respectivement deux et trois fois plus nombreuses.

Bien que l’on ignore beaucoup de choses sur le Covid long, certains chercheurs affirment qu’il présente des symptômes comme le brouillard cérébral, la fatigue et l’essoufflement, qui peuvent durer des mois après avoir contracté le Covid-19.

Ces résultats s’inscrivent dans le cadre de l’étude intitulée « Capturer les effets multi-organes du Covid-19, » menée par l’Université d’Oxford (Angleterre). Betty Raman, professeure agrégée de médecine cardiovasculaire à l’Université d’Oxford, a participé à la direction de cette étude et a indiqué dans un communiqué que « près d’un patient sur trois présentait une surcharge d’anomalies multi-organes à l’IRM au regard du groupe témoin ».

« Cinq mois après la sortie de l’hôpital pour une infection au Covid-19, les patients présentaient un nombre élevé d’anomalies au niveau des poumons, du cerveau et des reins comparés à nos témoins non infectés par le Covid-19, » a-t-elle ajouté dans le communiqué de presse de l’université. « L’âge de l’individu, la gravité de l’infection aiguë par le Covid-19, ainsi que les comorbidités, ont été des facteurs significatifs pour déterminer qui présentait des lésions organiques au moment du suivi. »

Le Dr Raman a ajouté : « Chez les patients ne souffrant pas de comorbidités spécifiques à un organe, les dommages pourraient être causés par une grave infection par le Covid-19 … nous pensons que les comorbidités diminuent le capital des organes et jouent potentiellement un rôle dans la guérison tardive, mais nous observons des anomalies dans les organes des patients ne souffrant pas de comorbidités, » selon l’Irish Times.

Les résultats, basés sur l’analyse de plus de 250 patients hospitalisés pour Covid-19 au Royaume-Uni, ont été recueillies dans 13 régions du pays, et sur 50 personnes qui n’étaient pas infectées par le virus. Ils ont passé des examens IRM (imagerie par résonance magnétique) des poumons, du cœur, du cerveau et des reins environ cinq mois après leur sortie de l’hôpital.

« Nos résultats soulignent également la nécessité de mettre en place des services de suivi multidisciplinaires à plus long terme axés sur la santé pulmonaire et extrapulmonaire (reins, cerveau et santé mentale), en particulier pour les personnes hospitalisées pour le Covid-19, » a souligné le Dr Raman.

Les chercheurs ont précisé que tous les symptômes observés ne pouvaient pas être attribués au Covid-19. Ils ont toutefois noté que les dommages infligés à plusieurs organes étaient plus probables chez les personnes qui avaient contracté le virus et qui ont également fait état de graves problèmes de santé physique et mentale par la suite.

« La conception transversale de l’étude ne nous a pas permis de distinguer la maladie pré-morbide des manifestations émergentes spécifiques à l’infection, et seuls les patients présentant des variants SARS-CoV-2 non-omicron ont été recrutés, limitant la généralisation de nos résultats, » indique l’article. « En outre, les facteurs liés à l’hospitalisation seule ont pu contribuer aux anomalies organiques (par rapport aux témoins non hospitalisés), et il est donc nécessaire de mener d’autres études auprès de patients témoins post-hospitalisés ayant contracté des infections autres que le Covid-19. »

Les chercheurs d’Oxford ont également noté que le groupe Covid long était légèrement plus âgé et généralement en moins bonne santé que le groupe témoin. Cependant, l’article indique que les chercheurs ont essayé d’ajuster leurs résultats pour compenser ces différences.

Cependant, le Dr Matthew Baldwin, spécialiste des maladies pulmonaires à l’université de Columbia, qui n’a pas participé à l’étude, a estimé que « ces résultats suggèrent que le Covid long ne s’explique pas par des déficits sévères concentrés dans un seul organe, » selon l’agence de presse AFP.

« Au contraire, l’interaction de deux ou plusieurs anomalies dans les organes pourrait avoir un effet additif ou multiplicatif dans la création de déficits physiologiques qui se traduisent par de longs symptômes de Covid, » a-t-il écrit.

L’étude a également été menée entre le 1er mars 2020 et le 1er novembre 2021, avant l’apparition de souches ultérieures de Covid-19 en particulier Omicron. Les variants dérivés d’Omicron sont toujours la forme dominante du Covid-19 dans le monde.

Plusieurs études publiées en début d’année ont montré que les infections causées par le variant Omicron entraînaient moins de risques de Covid long que les variants précédents.

« Dans une population jeune et en bonne santé, le risque de Covid long après une infection par Omicron, indépendamment du statut vaccinal, est très faible, » a souligné Philipp Kohler, médecin à l’hôpital cantonal de Saint-Gall et chercheur à la tête de l’une des études, dans un entretien accordé à WebMD en mars. « Ces données suggèrent que le Covid après une infection par Omicron ne sera pas aussi dévastateur que beaucoup l’ont craint. »

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