«Un film d’horreur»: un groupe de supporters du Real Madrid raconte le chaos après la finale de la Ligue des champions

Par Emmanuelle Bourdy
31 mai 2022 21:29 Mis à jour: 31 mai 2022 22:40

Pour cette famille espagnole, la scène de chaos qui a fait suite à la finale de la Ligue des champions ce samedi 28 mai à Paris, a été vécue comme un cauchemar. Ces cinq supporters du Real Madrid ont raconté cette terrible expérience dans les colonnes de 20 Minutos.

Ces cinq supporters du Real Madrid se sont exprimés auprès de 20 Minutos, à propos des débordements survenus ce samedi 28 mai aux abords du stade de France pour la finale de la Ligue des Champions. Ils ont vécu un véritable « film d’horreur » et se souviendront longtemps de ce voyage en France.

« Des centaines de personnes du quartier qui nous observaient, qui traquaient tous les supporters »

Après avoir garé leur camionnette dans le quartier de Saint-Denis, ce samedi 28 mai à l’aube, un homme est venu vers le petit groupe espagnol en leur demandant : « Savez-vous où vous vous garez ? » Puis, il leur a demandé 50 euros pour « protéger le van ». « On a fini par lui en donner 40, alors il a pris une photo et l’a transmise à sa bande, je suppose », raconte l’un des cinq supporters, José Francisco, qui s’était notamment déplacé avec sa femme, Arancha Cortés, ainsi que sa fille.

Il raconte encore que ce jour-là, il n’y avait pas « d’anneaux de sécurité » et « tout le monde pouvait entrer ». « Ceux que l’on voyait sauter les barrières étaient des gens du quartier, de différentes races, que l’on voyait déjà regarder tout le monde, toucher, chercher des montres, des téléphones portables », précise-t-il, notant qu’il y avait « beaucoup de gens sans billets » et que « les supporters étaient mélangés ». José Francisco souligne que la situation, déjà très tendue, a vraiment dégénéré après le match.

Arancha Cortés et sa fille, qui n’étaient pas rentrées dans le stade, ont commencé à voir « des centaines de personnes du quartier qui [les] observaient, qui traquaient tous les supporters, à la recherche de quelque chose à voler ». Elles ont pris peur et Arancha Cortés a téléphoné à son mari, le sommant « de sortir du stade », car « il y avait des centaines de supporters des deux équipes ».

Des flots de gens « volant, dévalisant, agressant, avec des cutters pour couper les sacs »

C’est en sortant du stade que José Francisco a découvert le chaos régnant. « On voyait des flots de ces gens qui se dirigeaient vers le stade, volant, dévalisant, agressant, avec des cutters pour couper les sacs. Je ne pouvais pas croire ce qui se passait, il y en avait des centaines et des centaines. Je suis arrivé dans le métro et les gens en sortaient en courant, imaginez ce qui se passait en bas. Ils ont balancé des gaz lacrymogènes et ça nous a frappé de plein fouet », révèle le père de famille.

José Francisco a vu des supporters – aussi bien du Real Madrid que de Liverpool – s’associer, afin de « former des boucliers et mieux se défendre ». « J’ai appris par la suite que de nombreuses filles avaient été déshabillées et volées », se désole-t-il.

« Les gens ne peuvent pas imaginer ce que c’était »

Dans ces débordements violents, l’un des cinq supporters du groupe s’est aperçu qu’on lui avait volé son téléphone. Il a dû faire un détour par le poste de police pour déposer plainte. « Quand je suis parti, il était déjà trois heures et je cherchais comme un fou une voiture pour me sortir du quartier. J’ai arrêté un gars et il m’a demandé 90 euros pour m’aider. Je l’aurais payé mille euros à ce moment-là », se souvient-il.

Le groupe, enfin réuni, a pu repartir vers Madrid. « Les gens ne peuvent pas imaginer ce que c’était. Il y avait des armées de voleurs à notre recherche. Il y a eu des bagarres, des agressions, des vols, des accusations. Un film d’horreur », détaille Alfredo Gómez, l’un des cinq. S’ils s’en sortent indemnes physiquement, cet événement les aura tous marqués à vif. « Maintenant, on peut en parler, parce qu’il ne nous est rien arrivé, mais c’est le genre de situation que tu ne veux pas revivre. Et il y a beaucoup de gens à qui il est arrivé des problèmes », conclut-il.

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