Un jeune homme tabassé par la police à Lyon : neuf dents cassées et une partie de la mâchoire supérieure fracturée par un coup de matraque

Par Epoch Times avec AFP
11 décembre 2019 17:15 Mis à jour: 12 décembre 2019 13:22

Le 10 décembre à Lyon, un jeune homme de 23 ans affirme avoir été agressé « gratuitement » par les forces de l’ordre en marge de la manifestation contre la réforme des retraites.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Lyon et confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) après qu’un homme de 23 ans, Arthur N., a été lourdement blessé au visage lors de la manifestation lyonnaise contre les retraites mardi, accusant la police de l’avoir passé à tabac.

Le jeune homme affirme avoir neuf dents cassées et une partie de la mâchoire supérieure fracturée par un coup de matraque d’un policier. Il assure qu’il va porter plainte très prochainement, une fois qu’il aura étoffé son dossier après un appel à témoignages.

« J’ai reçu un coup de poing à l’arrière de la tête puis un coup de matraque dans les dents »

De passage à Lyon, Arthur explique être tombé sur la manifestation par hasard, puis l’avoir suivie. Il arrive place Bellecour, dans l’hyper-centre, et se trouve à proximité d’un petit groupe de syndicalistes de la CGT juste après des tirs de lacrymogène qui émaillent la fin de manifestation. D’après 20 minutes, Arthur tente alors de gagner le magasin Monoprix situé près de la place Antonin-Poncet pour éviter d’être pris dans les affrontements. Un groupe de policiers est massé dans ce secteur. C’est à ce moment-là qu’il « se sent attrapé par la capuche ».

« J’ai reçu un coup de poing à l’arrière de la tête puis un coup de matraque dans les dents. Un policier me tenait la tête baissée quand j’ai reçu le coup porté par un autre, de toutes ses forces. Puis j’ai pris un shoot qui m’a mis à terre. J’ai reçu des coups de poing. Quand ils ont arrêté, un CRS m’a encore donné un coup de pied dans la jambe. Il m’a dit « bien fait pour ta gueule », raconte Arthur.

« Je l’ai vu se faire frapper alors qu’il était à terre entre un arbre et le kiosque à journaux »

Sur des photos prises par un photographe amateur, on voit le jeune homme se faire tirer par la capuche par un policier, puis être au sol entouré par plusieurs policiers dont l’un armé d’une matraque. « Je l’ai vu se faire attraper par des policiers », confirme à 20 Minutes Bastien Doudaine, médecin généraliste, photographe amateur. « Puis je l’ai vu se faire frapper alors qu’il était à terre entre un arbre et le kiosque à journaux. On ne voit pas bien sur les photos que j’ai prises avec quoi il se fait frapper car des policiers se tenaient devant nous empêchant de voir clairement la scène ».

« Je ne sais pas ce qu’il faisait juste avant. Mais même s’il avait quelque chose, comme ceux qui jettent des projectiles, ça mérite de se faire embarquer, pas tabasser par des policiers », poursuit M. Doudaine à 20 minutes.

Appel à témoins

« Ce qui reste aujourd’hui, c’est l’incompréhension », ajoute Arthur, qui devait commencer un emploi de saisonnier en station dans les prochains jours.

Le jeune homme a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour trouver d’autres témoins ayant filmé la scène. « Je sais que cela est arrivé avant moi et que ça arrivera encore après. Juste, là, c’est tombé sur moi. Mais je veux parler car c’est la seule chose que je puisse faire pour que ça s’arrête ».  « Je ne dis pas que tous les policiers sont comme ça. Mais ceux qui m’ont tabassé sont des sauvages. Ils ont fait cela gratuitement, en meute et en m’insultant ».

Il rajoute : « Je suis prêt à témoigner. La seule chose que je pouvais faire alors que j’étais à côté de policiers armés et que j’avais peur de me prendre aussi de mauvais coups, c’était de prendre des photos pour témoigner », souligne-t-il.

L’enquête confiée à l’IGPN

Contactée par l’agence France Presse (AFP), la police confirme qu’il y a bien eu un blessé avec « des dents cassées, des hématomes à la mâchoire et à l’avant-bras ». Elle ajoute n’avoir à ce stade aucun élément sur les circonstances.

Le parquet de Lyon n’a pas attendu le dépôt de plainte et a annoncé mercredi dans l’après-midi l’ouverture d’une enquête confiée à l’IGPN.

Sur Twitter, le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, a appelé la justice à « faire toute la lumière sur les circonstances » de cette blessure et celle d’un lycéen blessé par un tir de LBD jeudi dernier.

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