Un petit-neveu de Brigitte Macron agressé, elle dénonce «la lâcheté» des auteurs

Par Epoch Times avec AFP
17 mai 2023 09:10 Mis à jour: 17 mai 2023 15:46

Brigitte Macron s’est indignée mardi de « la lâcheté » des auteurs de l’agression la veille de son petit-neveu en marge d’une manifestation non-déclarée contre la réforme des retraites, des voix à gauche comme à droite s’inquiétant de la violence du débat politique.

Depuis Reyjkavik, Emmanuel Macron a dénoncé « des actes insupportables et inqualifiables ». « La violence n’a pas sa place en démocratie (…). Aucune forme de violence ne se justifie », a-t-il affirmé.

« Lâcheté », « bêtise », « violence »

Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, patron de la célèbre chocolaterie du même nom « a eu le courage d’affronter la lâcheté, la bêtise et la violence d’un groupe que je laisse à la justice le soin de qualifier », a déclaré l’épouse du président, dans un message transmis à l’AFP, se disant « en solidarité totale » avec sa famille.

Lundi, dans le centre-ville d’Amiens, peu après une interview d’Emmanuel Macron au 20h00 de TF1, le petit-neveu de la première dame qui rentrait à son domicile, situé au dessus de la chocolaterie familiale, a été pris à partie par plusieurs personnes qui participaient à une « casserolade », a raconté à l’AFP le père de la victime, Jean-Alexandre Trogneux.

Alors qu’ils « commençaient à tambouriner sur les portes et sur les vitres » du magasin, « ils ont reconnu mon fils » et « les coups ont commencé à pleuvoir », a-t-il décrit, très éprouvé. Jean-Baptiste « a une ou deux côtes cassées, au scanner cérébral il y a un hématome dont on espère que ça restera bénin, il a trois doigts foulés », a-t-il détaillé en début de soirée, précisant que son fils était rentré chez lui.

Huit interpellés

Huit personnes ont été interpellées, toujours en garde à vue mardi, selon une source policière. Le parquet d’Amiens n’a fait aucune communication sur l’affaire.

L’adjoint à la sécurité de la ville, Hubert de Jeanlis, a dénoncé auprès de l’AFP l’action « d’une poignée d’agités du bocal », et l’organisation désormais régulière de manifestations non déclarées. Il a précisé que la chocolaterie faisait l’objet d’une surveillance policière à chaque manifestation, et d’une vidéosurveillance désormais « transférée à la police nationale ».

« On a beau ne pas être d’accord, en colère, on ne s’en prend pas au président, on ne s’en prend pas à la famille, aux gens physiquement ! », s’indignait mardi soir devant la chocolaterie Williams Lefevre, 61 ans, pourtant « pas du tout d’accord » avec le chef de l’État. Jean-Alexandre Trogneux dénonce lui une agression en forme de « point d’orgue » d’une série « d’amalgames », invectives, et menaces contre la marque, fondée par l’arrière-grand-père de Brigitte Macron. Et ce, malgré l’absence « de tout lien financier » entre la chocolaterie et le couple présidentiel.

Condamnation unanime

L’agression a suscité une pluie de réactions politiques. « Non à la violence et à la terreur », a tweeté le patron des Républicains, Éric Ciotti, demandant une sanction « implacable » contre les auteurs. « Je suis horrifiée ». « Ce type d’agissements doit être sanctionné très sévèrement par la justice », a abondé Marine Le Pen.

Jean-Luc Mélenchon a également condamné, tout en adressant une critique au chef de l’État. « Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtres et agressions racistes contre des insoumis me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude au seul Zemmour quand il fut molesté », a-t-il tweeté. « Cet acte est intolérable et doit être condamné sans nuance. Il est terrible et d’une idiotie absolue. La violence contre quiconque est inacceptable », a aussi tweeté Laurent Berger, numéro un de la CFDT.

L’agression est intervenue alors que le débat sur les violences contre les élus et leur famille est relancé depuis la démission, la semaine dernière, du maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez, dont le domicile a été la cible d’un incendie volontaire. L’édile subissait depuis des semaines la pression de groupuscules opposés au déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile près d’une école de la commune.

Depuis la promulgation mi-avril de la réforme des retraites, adoptée au forceps, des concerts de casseroles, même peu fournis, sont organisés quasiment à chaque déplacement d’Emmanuel Macron, de la cheffe du gouvernement ou d’un ministre, mais aussi pendant les allocutions télévisées du chef de l’État qui n’y voit pas « un formidable signe démocratique ».

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