Le dirigeant de l’Institut Confucius à Bruxelles était un espion chinois recrutant d’autres espions pour le régime de Pékin

Par Epoch Times avec AFP
1 novembre 2019 12:08 Mis à jour: 1 novembre 2019 15:06

Un universitaire chinois, qui dirigeait l’Institut Confucius à Bruxelles, a été privé de visa par la Belgique et est désormais interdit de séjour pour huit ans dans les 26 pays de l’espace Schengen, a appris mercredi l’AFP de sources proches du dossier, confirmant une information du quotidien belge De Morgen.

Le politologue Xinning Song était dans le collimateur de la Sûreté de l’État, le service de renseignements civil en Belgique, pour « atteinte à la sécurité nationale », selon ces mêmes sources.

Son contrat avec la VUB, l’université bruxelloise partenaire depuis 2016 de l’institut Confucius (IC), a été rompu, a indiqué à l’AFP un porte-parole de cette université néerlandophone, Sicco Wittermans.

« L’IC aura un nouveau directeur nommé par la Chine, avec lequel des accords clairs seront conclus », a ajouté M. Wittermans.

Les journaux flamands De Morgen et De Standaard évoquent des soupçons d' »espionnage » au profit du gouvernement chinois, sans dire précisément ce qui est reproché à M. Song.

Il existe à travers le monde plus de 500 instituts Confucius, organismes de diffusion de la langue et la culture chinoises comparables à ceux que sont les Alliances françaises ou les instituts Cervantes pour l’espagnol. Certains de ces instituts chinois ont déjà été soupçonnés de faire la propagande du régime communiste dans des universités étrangères, notamment en Australie et aux Etats-Unis, ce dont Pékin s’est défendu.

En Belgique, le lancement de l’institut Confucius avait fait l’objet d’une cérémonie officielle réunissant à Bruxelles le 29 juin 2015 le Premier ministre belge Charles Michel et son homologue chinois Li Keqiang. Sur son site, l’institut chinois vante cette implantation lui permettant de s’adresser « aux fonctionnaires de l’UE, aux diplomates et aux représentants des organisations internationales » établis dans la capitale belge.

Selon l’Office des étrangers, agence nationale de l’immigration en Belgique, M. Song séjournait régulièrement dans le pays depuis 2007, même s’il n’y était pas résident permanent. C’est début septembre qu’il a essuyé un refus de visa « pour des raisons d’ordre public », a-t-on précisé à l’Office.

Une terminologie qui recouvre d’après d’autres sources interrogées par l’AFP les questions d’ingérence et d’espionnage suivies de près par la Sûreté de l’État. Dans le cas de M. Song, mesure rare selon ces mêmes sources, les soupçons ont entraîné une interdiction d’entrée étendue à l’ensemble des 26 pays de Schengen, l’espace sans frontières intérieures, pour une durée de huit ans.

« C’est jugé au cas par cas. Ces signalements dans le système Schengen peuvent porter sur des durées de cinq ans allant parfois jusqu’à quinze ans comme pour des condamnés pour terrorisme », a souligné l’une de ces sources proches du dossier.

L’espace Schengen regroupe 22 des 28 pays membres de l’UE (excluant notamment Royaume-Uni et Irlande) auxquels s’ajoutent la Norvège, l’Islande, la Suisse et le Liechtenstein.

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