Ursula Von der Leyen, une proche de Merkel adoubée par Macron

Par Epochtimes.fr avec AFP
1 décembre 2019 06:07 Mis à jour: 1 décembre 2019 06:52

Proche d’Angela Merkel, Ursula von der Leyen prend dimanche la présidence de la Commission, forte d’une image d’Européenne convaincue mais déjà éprouvée par une procédure de confirmation difficile, elle va devoir convaincre.

Elle a été le joker du couple franco-allemand quand toutes les autres options ont échoué dans les jours qui ont suivi les élections européennes de mai.

Son accueil au sein des institutions européennes a été plus que frileux. Le Parlement européen ne lui a donné sa confiance qu’à une courte majorité de neuf voix.

Puis trois de ses commissaires candidats ont été retoqués par les eurodéputés, un record, bousculant la procédure de confirmation et l’empêchant de prendre ses fonctions début novembre, comme prévu.

Ursula von der Leyen a finalement retrouvé le sourire mercredi, obtenant une large majorité pour son nouveau collège de commissaires, avant de prendre enfin les rênes de la Commission dimanche.

Francophile  appréciée par Paris

Soutenue par le président français Emmanuel Macron, cette francophile est appréciée par Paris, notamment en raison d’une bonne coopération sur les questions de défense franco-allemande.

A la tête de l’armée allemande pendant près de six ans, cette femme énergique de 61 ans fut un temps considérée comme la dauphine toute désignée de la chancelière Angela Merkel, qui l’a nommée ministre dans chacun de ses quatre gouvernements (2005-2019).

Une série de scandales ont cependant éclaboussé la Bundeswehr et son ministère pendant son mandat. Si bien que dans un sondage du quotidien Bild au printemps, les Allemands avaient fini par la considérer comme l’une des deux ministres les moins compétents du gouvernement.

Confiance de Paris et Berlin

Malgré cette image écornée, Ursula von der Leyen est arrivée à Bruxelles, la ville qui l’a vue naître et grandir jusqu’au début de l’adolescence, avec un atout important: la confiance de Paris et Berlin, à l’heure où M. Macron et Mme Merkel semblaient ne pouvoir s’entendre sur rien.

Outre l’allemand, la responsable politique parle couramment le français et l’anglais. Elle a perfectionné cette dernière langue en Californie, où son mari a enseigné pendant plusieurs années dans la prestigieuse université de Stanford.

La carrière politique de « Röschen » (petite rose), son surnom en famille, est spectaculaire, même pour la fille d’un baron de la politique régionale allemande, Ernst Albrecht.

Femme énergique et tenace

Ce n’est en effet qu’en 2002, après les Etats-Unis, qu’elle se lance pour un mandat local dans la région de Hanovre. Trois ans plus tard elle était ministre du Travail.

Femme énergique et tenace, certains la diront cassante, ce caractère a eu du mal à passer dans le monde très masculin de l’armée.

Elle s’est aussi mise à dos une partie de la hiérarchie militaire pour avoir dénoncé des « faiblesses » et un « esprit de corps mal placé », après l’arrestation en 2017 d’un officier soupçonné de préparer un attentat contre des étrangers.

La ministre a aussi été soupçonnée un temps en 2015 de plagiat de son doctorat, un sujet très sensible en Allemagne qui a causé la chute de plusieurs responsables politiques.

Le poste prestigieux de ministre de la Défense

Elle a été la première femme à occuper le poste prestigieux de ministre de la Défense. A ce poste, elle a aussi multiplié les visites aux forces allemandes en Afghanistan ou en Irak.

Médecin de formation, elle est mère de sept enfants. Dans un pays où il reste difficile pour une femme de concilier carrière professionnelle et famille,  elle fit régulièrement la Une des magazines avec sa progéniture, au point d’être accusée de l’instrumentaliser.

Au sein du parti chrétien-démocrate (CDU), elle s’est opposée à son propre camp sur certains dossiers, réclamant par exemple des quotas de femmes au sein de la direction des grandes entreprises.

Dans un pays frappé de vieillissement avec une natalité en fort déclin, Ursula von der Leyen reste aussi la « mère » du salaire parental dont peuvent bénéficier les Allemands pendant les 14 mois suivant une naissance.

 

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