Valentin avoue le meurtre de ses parents: il aurait souhaité tout détruire pour recommencer sa vie

Par Vincent Solacroup
3 décembre 2023 14:20 Mis à jour: 3 décembre 2023 15:34

Valentin, l’adolescent de 15 ans interpellé samedi après la découverte de deux corps dans sa maison incendiée en Isère a « avoué » avoir tué ses parents selon le parquet, suscitant choc et incompréhension dans son village, Châteauvilain.

« Je confirme que le jeune Valentin a avoué aux gendarmes être l’auteur du meurtre de ses parents », a indiqué le procureur de Grenoble Eric Vaillant dans un communiqué publié dimanche matin.

Tout détruire et recommencer

Né en 2008 et fils cadet d’une famille de quatre personnes décrite comme « normale, sans histoires » et très bien intégrée dans son village, Valentin avait été interpellé samedi à Montpellier et placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête pour « assassinat » ouverte par le parquet de Grenoble. Ce sont les gendarmes de la section recherche et du Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Montpellier qui ont procédé à l’interpellation du mineur. Il a été ramené en Isère dès samedi par la section de recherche de Grenoble et sa garde à vue a été prolongée dimanche de 24 heures par la juge d’instruction, selon le parquet de Grenoble.

Valentin s’était volatilisé après l’incendie qui avait ravagé dans la nuit de dimanche à lundi la maison de sa famille à Châteauvilain, un village de près de 800 habitants situé entre Lyon et Grenoble. Dans les décombres, deux corps « presque entièrement calcinés » avaient été retrouvés, « vraisemblablement ceux des parents », selon les enquêteurs. Ils portaient des « plaies par arme à feu au niveau du crâne » et au thorax pour l’un des deux. Des expertises sont toujours en cours pour leur identification, une information judiciaire pour assassinats et destruction par incendie a été ouverte vendredi. Le véhicule habituellement employé par le père pour se rendre au travail, une Citroën Picasso, avait été retrouvé abandonné dans la Drôme, selon le parquet. Valentin aurait raconté vouloir repartir de zéro, tout détruire et recommencer, selon des informations du Dauphiné Libéré. Après le crime, il aurait voulu se suicider mais se ravisant, il aurait mis le feu à la demeure pour ensuite fuir, loin.

« C’est un drame horrible. Je suis abasourdi »

En ce dimanche matin glacial, les rues aux toits couverts d’une fine couche de neige étaient quasi désertes dans le petit village situé à 500 mètres d’altitude, a constaté un journaliste de l’AFP. « C’est un drame horrible. Je suis abasourdi. Je ne peux pas me mettre à la place de la famille », a déclaré à l’AFP Daniel Gaude, maire du village depuis 22 ans, après l’annonce des aveux de Valentin. « Il va falloir faire face, c’est horrible pour la famille. Rien ne laissait présager ça », a-t-il ajouté.

L’ancienne ferme rénovée par la famille où s’est déroulé le drame est située à environ un kilomètre de la mairie, de l’école et des quelque infrastructures sportives (terrain de foot, city stade…), au bout d’une impasse à sens unique. Du bâtiment désormais en ruines, balisé de rubans jaunes, des fumées s’échappaient toujours dimanche. « J’ai vu les flammes lundi, j’ai entendu les pompiers. C’est affreux. Il n’y a pas de mots. Tout le monde en parle au village », relate un habitant, Bruno Oliva, 60 ans, retraité d’une entreprise de panneaux solaires. « C’était des gens discrets. Le jeune n’allait plus à l’école, il était isolé », assure-t-il à l’AFP. Les aveux de Valentin ? « Je m’en doutais quand on a su qu’il est parti », commente-t-il.

La cellule familiale était constituée de quatre personnes : outre l’adolescent, le père, ingénieur de 58 ans, la mère de 52 ans qui travaillait à domicile et le fils aîné de 17 ans, qui avait quitté le domicile la veille. Le jeune homme, ainsi que ses deux demi-soeurs majeures qui n’habitent plus la région, sont sains et saufs, selon le parquet.

Le père avait été dans le passé conseiller municipal chargé de la cantine-garderie, et la mère avait créé une petite affaire de vannerie et de réparation de fauteuils. Le fils cadet, tout comme sa mère, avait des problèmes de santé liés à la maladie de Lyme, qui avaient occasionné des « moments difficiles » pour la famille, selon le maire.

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