Vol de technologies militaires pour la Chine : deux Américains et un Canadien sont accusés

1 février 2018 02:30 Mis à jour: 1 février 2018 02:30

Dans la foulée des preuves de plus en plus nombreuses confirmant l’ampleur des ambitions de la Chine dans le domaine du développement des technologies militaires de pointe, deux citoyens américains et un citoyen canadien ont été récemment arrêtés et accusés d’avoir comploté pour voler et vendre à la Chine des technologies militaires d’une société américaine.

Selon un communiqué de presse publié le 23 janvier par le département de la Justice des États-Unis, Yi-Chi Shih, âgé de 62 ans, et Kiet Ahn Mai, âgé de 63 ans, tous les deux citoyens américains naturalisés d’origine respectivement taïwanaise et vietnamienne, ont conspiré pour se faire passer pour des clients locaux, acheter des puces électroniques d’une entreprise américaine anonyme, puis les revendre et les exporter à la société chinoise Chengdu GaStone Technology Company.

En 2014, Chengdu GaStone a été placée par le département du Commerce des États-Unis sur la liste des sociétés étrangères qui nécessitent une licence spéciale pour l’exportation des produits américains. Ceci en raison, selon l’affidavit des autorités américaines cité dans le communiqué, « de sa participation dans des activités contraires aux intérêts de sécurité nationale et de la politique étrangère des États-Unis – en particulier à cause de son implication dans l’achat illicite de produits et de technologies destinés à utilisation militaire en Chine non autorisée ».

Aucun de ces deux Américains n’a essayé d’obtenir une licence requise pour l’exportation des puces électroniques, connues sous le nom de circuits intégrés monolithiques à micro-ondes (MMIC) et utilisées dans les systèmes de radars et de guerre électronique. La société américaine qui produisait ces puces comptait, parmi ses clients, l’armée de l’air et la marine américaines ainsi que la Defense Advanced Research Projects Agency, la division de recherche technologique du département de la Défense.

Des semi-conducteurs sur une carte de circuit imprimée qui alimente une caméra vidéo Samsung, présentés lors d’un événement organisé par Samsung à San Jose, Californie, le 23 mars 2011. (Justin Sullivan / Getty Images)

Selon le département de la Justice des États-Unis, la combine se déroulait comme suit : l’argent pour l’achat des puces était envoyé des sources chinoises à la société Pullman Lane Productions LLC, basée à Los Angeles et appartenant à Yi-Chi Shih. Puis, les comploteurs utilisaient MicroEx Engineering, l’entreprise appartenant à Kiet Ahn Mai, qui devait agir en tant que client pour commander et payer pour la fabrication des puces, illégalement exportées par la suite par Yi-Chi Shih à la société Chengdu GaStone en Chine. Yi-Chi Shih travaillait également en tant que professeur d’ingénierie à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Le 25 janvier, la presse canadienne a rapporté que le citoyen canadien Ishiang Shih, frère de Yi-Chi Shih et professeur d’ingénierie à l’Université McGill et à l’UCLA, était également impliqué dans l’affaire. Selon le journal Montreal Gazette, Yi-Chi Shih a transféré de l’argent à une société enregistrée au Canada au nom de son frère, et il a également reçu un envoi postal lié à cette affaire.

Les autorités américaines ont également suivi les voyages de Yi-Chi Shih et ont découvert qu’il s’était rendu à plusieurs reprises à Montréal et en Chine au cours des 10 dernières années.

La Presse, un journal en langue française publié à Montréal, avait contacté Ishiang Shih, qui a nié les accusations et annoncé qu’il allait consulter un avocat.

Au cours de plusieurs décennies, le régime chinois a fait d’importants investissements dans la technologie militaire. Sa marine, par exemple, a testé en décembre 2017 un porte-avions moderne qui utilise la technologie et les semi-conducteurs provenant d’une société britannique acquise par ce régime il y a une dizaine d’années.

Le deuxième porte-avions chinois, du type Type 001A, lors de la cérémonie de son lancement au chantier naval de Dalian, dans la province du Liaoning au nord-est de la Chine, le 26 avril 2017. (STR / AFP / Getty Images)

Le régime chinois a également annoncé son objectif : devenir le leader mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle. Un rapport du Center for a New American Security (CNAS), publié en novembre 2017, explique comment la Chine cherche à prendre l’avantage sur les États-Unis et à moderniser ses forces armées grâce à l’utilisation de la technologie de l’intelligence artificielle. Le 25 janvier, le Quotidien de l’Armée populaire de libération, le journal de l’armée chinoise, a annoncé que plus de 120 chercheurs militaires avaient été recrutés pour rejoindre l’Académie des sciences militaires – l’institut de recherche de l’armée – dans le but de développer la technologie militaire « la plus sophistiquée ».

Selon ce journal, ces chercheurs sont hautement spécialisés dans des domaines tels que l’équipement intelligent sans pilote et la technologie quantique. Plus de 95 % des chercheurs ont un doctorat.

Ces efforts zélés du régime chinois se poursuivront jusqu’au moins 2030, l’année qu’il a prévue pour se positionner comme premier innovateur au monde dans le domaine de l’intelligence artificielle.

Le rapport du CNAS avertit que les États-Unis doivent être prêts à faire face à une telle concurrence de la part de la Chine, constatant : « La Chine n’est plus dans une position d’infériorité technologique, mais se considère plutôt sur le point de rattraper et de dépasser les États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle. »

Pour maintenir leurs avantages concurrentiels, les États-Unis devront trouver différentes solutions, par exemple utiliser toute la richesse des talents de ce pays, conclut le rapport.

Annie Wu

Version anglaise

 

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