Votre enfant annonce qu’il est trans. Que faire ensuite ?

La Dr Miriam Grossman, auteur de "Lost in Trans Nation: A Child Psychiatrist's Guide Out of the Madness" (Perdu dans la nation Trans : Le guide d'une pédopsychiatre pour sortir de la folie ), aide les parents à naviguer dans ces scénarios délicats.

Par Ileana Alescio
28 mars 2024 15:37 Mis à jour: 28 mars 2024 15:37

Cela peut arriver n’importe quel soir de la semaine : tandis que vous mangez en famille, votre adolescente vous annonce soudain qu’elle n’est pas née dans le bon corps, que vous devez commencer à l’appeler par un prénom masculin et qu’elle veut commencer à prendre des hormones du sexe opposé. Et elle ne plaisante pas.

Que faire ensuite ?

« Il est très important que les parents ne réagissent pas d’une manière terriblement négative ou en portant un jugement, même s’ils ont l’impression sur le moment que c’est de la folie et que cela n’a aucun sens », conseille la Dr Miriam Grossman, psychiatre et auteur de cinq livres. Dans son livre de 2009 intitulé You’re Teaching My Child WHAT? (Vous apprenez QUOI à mon enfant ?), elle met en garde les parents sur la façon dont l’éducation sexuelle a évolué pour promouvoir la liberté sexuelle et la confusion des genres. Dans son dernier livre datant de 2023 : Lost in Trans Nation: A Child Psychiatrist’s Guide Out of the Madness (Perdu dans la nation Trans : Le guide d’une pédopsychiatre pour sortir de la folie), elle décrit les dommages que les soi-disant « soins d’affirmation du genre » infligent à nos jeunes.

Bien qu’il n’existe pas de guide unique pour naviguer dans ce scénario, il y a quelques points principaux à prendre en compte.

Les principes de base

Tout d’abord, vous savez pertinemment que votre fille est de sexe féminin ou que votre fils est de sexe masculin, et que cela ne peut pas changer. Vous avez raison. Votre enfant est profondément désorienté et a probablement subi un lavage de cerveau. Vous savez que vous devez être là pour lui ou elle, pour le ou la ramener à la réalité.

Il est important de noter que la dysphorie de genre existe et qu’elle est diagnostiquée depuis des décennies, mais qu’elle est extrêmement rare, se produisant chez les adultes à un taux compris entre 2 et 14 pour 100.000 personnes (entre 0,002 et 0,014%). Dans le cas des mineurs, elle est si rare que les informations sont rares et peu fiables.

La vague actuelle de jeunes affirmant qu’ils sont nés dans le mauvais corps est un phénomène différent, principalement construit idéologiquement et socialement. La grande majorité de ces enfants sont influencés par les médias sociaux, leur école ou université, leurs amis, ou une combinaison de tous ces éléments.

Une étude sur la dysphorie de genre chez les adolescents a révélé que plus de 86% des parents ont déclaré que leur enfant avait commencé à s’identifier à un genre différent après être allé sur les médias sociaux, après qu’un ou plusieurs de ses amis se sont déclarés transgenres dans une succession rapide, ou après les deux à la fois.

Les influences extérieures ne sont pas les seuls facteurs. « Ces enfants sont généralement vulnérables », explique la Dr Grossman. « Ils souffrent probablement d’autres troubles. Beaucoup d’entre eux sont sur le spectre autistique, ils peuvent souffrir d’anxiété ou de dépression, ils peuvent avoir vécu des traumatismes difficiles, [et] ils peuvent avoir été victimes d’attouchements ou d’abus. »

Miriam Grossman à New York en 2022. Elle est spécialisée dans la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et a mené des recherches approfondies sur l’éducation sexuelle aux États-Unis. (Blake Wu/The Epoch Times)

Le lien entre les identités transgenres et les troubles du spectre de l’autisme est indéniable, écrit-elle dans son livre. « Les personnes autistes se sentent souvent différentes, incomprises et isolées. Leurs schémas de pensée et leur non-conformité les prédisposent probablement à être recrutées. »

Les diagnostics de TDAH, de dépression, d’anxiété, de stress post-traumatique et de troubles alimentaires graves sont également fréquents chez ces adolescents et ces jeunes adultes.

La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de parents aident leurs enfants à surmonter avec succès la confusion sexuelle, selon les observations du Dr Grossman.

Renouer le lien avec votre enfant

L’un de vos principaux objectifs doit être de rétablir la relation avec votre enfant et de prendre les rênes en tant que parent, afin qu’il puisse se rapprocher de vous et s’éloigner des influences négatives.

Il est tout aussi important de s’attaquer au problème sous-jacent. Son intention de changer de corps, de nom et d’identité est le symptôme de quelque chose qu’elle fuit ou qu’elle essaie d’éviter.

« L’enfant vient voir le parent parce qu’il est en proie à la confusion ou à la détresse. C’est pourquoi le parent doit s’efforcer d’entendre, d’écouter, de poser des questions et d’en savoir plus sur ce que dit l’enfant », explique-t-elle.

Le processus visant à sortir l’enfant de sa confusion sexuelle peut être long, allant de plusieurs mois à quelques années.

Construire une relation solide avec votre enfant est la clé pour pouvoir avoir des conversations honnêtes sur la confusion des genres. (fizkes/Shutterstock)

« Vous voulez faire savoir à votre enfant que vous reconnaissez qu’il traverse une période difficile, que c’est quelque chose d’important pour lui, que c’est quelque chose de sérieux, et que vous allez en apprendre le plus possible à ce sujet », a dit la Dr Grossman. « Il faut faire preuve d’amour et de soutien, sans pour autant être d’accord avec ce que dit votre enfant : qu’il est du sexe opposé, ou que vous allez utiliser le nouveau nom et les nouveaux pronoms. »

Il s’agit là d’un point important : faire en sorte que votre enfant accepte d’être en désaccord. Les enfants sont amenés à croire – sur les médias sociaux, dans les écoles « affirmatives », par leurs amis et même par certains thérapeutes et médecins – que les adultes, leurs parents et autres, qui ne sont pas immédiatement d’accord avec leur « identité de genre » ne les soutiennent pas.

« Il est important que l’enfant et l’adulte comprennent qu’il est possible d’avoir une relation aimante même s’il y a de gros désaccords », explique-t-elle. Vous voulez que votre enfant quitte la conversation en se disant : « Ils n’étaient pas d’accord avec moi. Ils ne me donnent pas ce que je veux pour l’instant, mais ils ne m’ont pas non plus rejeté. Ils veulent comprendre et en savoir plus. »

La fille de January Littlejohn

Au printemps 2020, l’adolescente de January Littlejohn a dit à ses parents qu’elle ne se sentait pas une fille – après avoir été socialement « transformée » dans son collège de Floride, à l’insu de ses parents. Elle avait 13 ans.

January Littlejohn, mère de famille en Floride et conseillère en santé mentale diplômée, à Tallahassee, en Floride, en 2022. (Otabius Williams/The Epoch Times)

Depuis, sa fille a renoncé à l’identification transgenre et se sent désormais « à l’aise en tant que fille », a dit Mme Littlejohn. Aujourd’hui, Mme Littlejohn consacre son temps à aider d’autres parents qui vivent des situations similaires. Elle milite pour Do No Harm, une organisation qui vise à sensibiliser aux dangers des politiques identitaires dans la pratique médicale.

Elle qualifie de « lutte de pouvoir » ce que vivent les familles confrontées à un enfant confus dans son identité sexuelle. Dans son cas, ce n’était pas seulement avec sa propre fille, mais aussi avec l’école.

« Ils lui ont envoyé un message très clair, à savoir que notre autorité parentale n’était plus respectée ni nécessaire. Cela a créé un énorme fossé dans notre relation avec notre fille, parce que dans son esprit, nous étions les seuls dans sa vie à ne pas la soutenir. Mais, en réalité, nous étions les seuls à la maintenir attachée à la réalité et à essayer de la protéger de cette voie. En fin de compte, elle était amenée directement vers un préjudice médical », a déclaré Mme Littlejohn.

Il est essentiel d’éviter les procédures médicales censées faciliter la « transition de genre ». Un nombre croissant d’études et de médecins mettent en garde contre les dangers des hormones transsexuelles, des bloqueurs de puberté et des interventions chirurgicales. Dans son livre, la Dr Grossman explique en détail comment la « science » derrière ces traitements a été démentie. Elle recommande aux parents de s’informer sur les risques de ces procédures et d’en faire part à leurs enfants.

Là encore, chaque famille est différente et les parents doivent trouver la meilleure façon d’aborder la question.

« Même si ma fille parlait d’interventions chirurgicales et d’autres choses de ce genre, nous avons fixé des limites très claires et saines avec elle, en l’autorisant à porter ses cheveux comme elle l’entendait, de manière appropriée et raisonnable », a expliqué Mme Littlejohn. « Il n’y a donc pas eu d’interventions médicales. Nous avons parlé à notre fille du développement du cerveau et nous avons obtenu qu’elle accepte de ne pas subir d’intervention physique jusqu’à ce qu’elle ait entre 25 et 27 ans, lorsqu’elle serait financièrement indépendante et que son cerveau serait complètement développé. »

L’importance de la puberté

La Dr Grossman consacre toute une partie de son livre à expliquer l’importance de la puberté pour le développement du corps et le fait que le cerveau n’atteint son plein développement qu’au cours de la troisième décennie de la vie.

« La puberté est quelque chose que nous voulons que les enfants traversent », a-t-elle souligné. « C’est le processus de développement le plus important que les enfants doivent traverser, en dehors du développement qu’ils ont connu avant leur naissance. La puberté affecte tous les systèmes de l’organisme. L’exposition du cerveau aux hormones de la puberté entraîne la maturation du cerveau au fil des ans.

« Lorsque nous donnons des bloqueurs de puberté aux enfants (…) nous retardons leur puberté naturelle, ce stade naturel de développement. Nous n’avons aucune idée des effets à long terme. »

La puberté est un processus de changement complexe. Quiconque est passé par la puberté et l’adolescence sait à quel point ces changements sont déroutants et frustrants.

« C’est une expérience très gênante et inconfortable », explique Mme Littlejohn, qui est également conseillère en santé mentale. Mais au lieu de se faire dire : « C’est normal, tu vas t’en sortir. Ça va aller, nous avons tous ressenti la même chose », on dit à beaucoup de ces enfants et on les conditionne à croire que « si tu te sens mal à l’aise, c’est que tu es probablement trans ».

Le cerveau mûrit pendant la puberté, ce qui permet au cortex préfrontal de se développer pleinement et d’évaluer rationnellement les actions et leurs conséquences. L’amygdale se développe également, apportant un équilibre émotionnel. Il n’est donc pas surprenant que plusieurs enfants se débarrassent de leur confusion sexuelle après la puberté.

« Entre 60 et 90% de ces enfants, s’ils traversent la puberté et atteignent l’âge adulte, se débarrasseront de leur dysphorie de genre », explique la Dr Grossman.

Entre 60 et 90% de ces enfants, s’ils traversent la puberté et atteignent l’âge adulte, se débarrasseront de leur dysphorie de genre.
— Dr Miriam Grossman, psychiatre pour enfants et adolescents

C’est pourquoi elle préconise une approche d’attente vigilante. « L’attente vigilante signifie que l’on aide l’enfant à exprimer ses sentiments, que l’on soutient la famille et que l’on peut autoriser certains comportements ou certaines façons de s’habiller. Mais on ne procède pas à une transition sociale comme c’est le cas actuellement », précise-t-elle.

La thérapie est-elle une bonne idée ?

Même si la thérapie peut être utile dans certains cas, la Dr Grossman et Mme Littlejohn conseillent la prudence dans le choix d’un thérapeute pour votre enfant.

« Tous les enfants n’ont pas besoin d’une thérapie », a mentionné la Dr Grossman. Si la famille estime que l’enfant a besoin d’une thérapie, elle ne doit pas s’adresser à quelqu’un qui se présente comme un thérapeute « affirmant le genre ».

« Ce thérapeute va immédiatement accepter la nouvelle identité et va dire aux parents qu’ils doivent l’accepter. »

Certains professionnels adoptent l’approche de l’attente vigilante et creusent les problèmes sous-jacents. Therapy First est une organisation qui compte des thérapeutes non affirmatifs qui travaillent avec les parents et les enfants.

Reprendre les rênes en tant que parent

« Il est très important que les parents comprennent qu’ils sont les experts de leur enfant et qu’ils ne peuvent pas compter sur quelqu’un d’autre pour le sortir de cette situation », a expliqué Mme Littlejohn. « Les parents doivent être prêts à exercer leur autorité parentale. Et je ne veux pas dire d’une manière très autoritaire, restrictive. Je parle d’une approche fondée sur l’amour et la bienveillance à l’égard de l’enfant. »

Même si les détails dépendent de chaque situation, Mme Littlejohn a fait part des quatre mesures communes suivantes qu’elle et d’autres parents ont prises pour aider leurs enfants.

– Limitez l’utilisation de l’internet. Une grande partie de l’influence exercée sur votre enfant provient de l’internet. Les médias sociaux, les forums de discussion en ligne et les sites communautaires en ligne exercent une influence négative. Les personnes qui préparent les enfants en ligne leur parlent du transgendérisme et les encouragent à le cacher à leurs parents. Certains parents choisissent de couper complètement l’accès de leurs enfants à l’internet, d’autres leur retirent leur téléphone. Plusieurs outils, tels que les applications de filtrage de contenu, peuvent aider les parents à restreindre ce que leurs enfants peuvent faire en ligne.

Les médias sociaux sont souvent le point zéro de la première exposition des enfants aux thèmes de la dysphorie de genre et de l’identité transgenre. (Fiordaliso/Moment/Getty Images)

– Passez du temps de qualité ensemble. Pour renouer le lien avec votre enfant, planifiez des activités ensemble. Vous pouvez par exemple cuisiner, camper, faire de la randonnée ou regarder des films familiaux. L’objectif est de renforcer le lien affectif avec votre enfant afin qu’il vous fasse confiance et qu’il apprécie votre opinion.

Renforcez vos liens en pratiquant ensemble des activités amusantes. (Justin Paget/DigitalVision/Getty Images)

Ayez des conversations ouvertes avec votre enfant. Amenez-le à parler de ce qu’il ressent, mais ne lui mettez pas la pression sur la question du genre, car cela le rendrait moins ouvert à une opinion différente. « Vous pouvez commencer à planter les graines et à lui poser des questions qui l’amèneront à réfléchir de manière critique à cette idéologie, car elle est truffée de contradictions« , a souligné Mme Littlejohn. Par exemple, si le genre est fluide et peut changer à tout moment, pourquoi apporter des modifications permanentes à son corps ? « J’ai commencé à poser des questions par curiosité, en posant simplement des questions à ma fille, en l’écoutant, sans porter de jugement. Je l’ai simplement amenée à réfléchir de manière critique à certaines contradictions sans lui en faire part », a-t-elle dit.

– Prendre des mesures préventives. Avant que cette question n’entre dans votre foyer, vous pouvez – pour reprendre les termes de Mme Littlejohn – « vacciner » vos enfants contre l’idéologie transgenre. Parlez-leur des réalités de la biologie, à savoir qu’il n’y a que deux sexes et que ceux qui disent le contraire leur mentent ou sont profondément désorientés. Vous devriez également les mettre en garde contre d’autres personnes qui leur disent de garder des secrets vis-à-vis de leurs parents afin qu’ils vous en informent immédiatement. De même que vous leur expliquez que personne ne doit toucher leurs parties intimes, vous pouvez leur dire qu’aucun adulte ne doit leur demander leurs pronoms ou parler de genre et de sexe avec eux. Ce sont là des signaux d’alarme dont votre enfant doit être conscient.

Les options « nucléaires »

Dans les cas les plus extrêmes, certains parents ont dû prendre des mesures radicales.

« Les parents doivent comprendre qu’il s’agit d’une idéologie radicale. Il faut souvent prendre des mesures radicales pour sortir son enfant de cette situation », a dit Mme Littlejohn. « Je n’ai pas tout à fait compris cela au début, mais j’en suis maintenant convaincue à 100%. »

Certains parents ont retiré leurs enfants des écoles où ils étaient soumis à une transition sociale. D’autres ont déménagé dans des États où les droits parentaux sont plus forts.

La Dr Grossman parle d’« options nucléaires » et affirme que les parents se sentent plus forts et plus confiants. Elles permettent également à l’enfant de voir jusqu’où ses parents sont prêts à aller pour l’aider. Espérons qu’il l’appréciera.

« Les parents qui sont prêts à se battre pour leurs enfants et à faire preuve de créativité dans leur éducation sont ceux qui réussissent », a ajouté Mme Littlejohn.

La gestion de ce type de situation à la maison peut avoir des répercussions sur la santé physique et mentale des parents. De nos jours, il existe plusieurs groupes de soutien pour les parents. Le chagrin et le traumatisme dont souffrent les parents sont généralement négligés par les parents eux-mêmes et par la société dans son ensemble. Ce sujet sera abordé dans un prochain article.

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