«Vous mettez à la tête de l’État des hommes accusés de viol»: une lycéenne interpelle Emmanuel Macron dans le Tarn

Par Emmanuelle Bourdy
11 juin 2022 18:41 Mis à jour: 11 juin 2022 18:41

Une lycéenne de 18 ans a interpellé Emmanuel Macron, ce jeudi 9 juin, alors qu’il était en déplacement dans le Tarn, ainsi que le rapporte BFMTV. Elle a questionné le chef de l’État sur le thème des violences sexuelles, en lien avec les hommes nommés dans son gouvernement.

Alors que le président de la République sortait de la gendarmerie de Gaillac (Tarn), ce jeudi 9 juin, une jeune lycéenne l’a interrogé sur la présence de certains membres de son gouvernement, ceux-ci étant accusés de violences sexuelles.

Le président réaffirme sa volonté de protéger la présomption d’innocence

« Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences contre les femmes, pourquoi ? », a demandé à Emmanuel Macron la lycéenne, scolarisée au lycée à côté de la gendarmerie. Elle faisait allusion à Damien Abad (ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées) et Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur), tous deux ayant été accusés par des femmes de violences sexuelles.

« Non… J’étais là en train d’en parler… Parce que je suis pour la libération de la parole et je l’ai accompagnée et je continuerai de l’accompagner, de la protéger », a répondu le président, ajoutant, « mais en même temps pour fonctionner en société vous devez avoir de la présomption d’innocence ».

« Vous êtes un menteur », « vous êtes abominable », ont lancé des voix parmi la foule présente autour du chef de l’État.

« Pour moi c’est du baratin, je trouve ça hypocrite »

« Je ne comprends pas comment on peut parler de présomption d’innocence quand des milliers de femmes se font violer chaque année et qu’on les laisse être gouvernées par des hommes qui sont accusés de ce genre de choses », a souligné à BFMTV la lycéenne, à la suite de ce bref échange avec Emmanuel Macron.

Étant elle-même victime de violence sexiste et sexuelle, la jeune femme a encore indiqué ne pas avoir osé porter plainte. « Ça n’aboutit jamais mais aussi car il y a des hommes comme ça à la tête de l’État », s’est-elle justifiée auprès de la chaîne d’informations. « Pour moi c’est du baratin, je trouve ça hypocrite », a-t-elle poursuivi, concluant : « Il n’arrête pas de répéter que la grande cause du quinquennat c’est la lutte contre les violences faites aux femmes mais il nomme des hommes qui en sont accusés. »

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été visé par une plainte pour viol. Classée sans suite dans un premier temps, elle avait ensuite été relancée. Le parquet a requis un non-lieu en ce début d’année 2022. Concernant le ministre des Solidarités Damien Abad, il est quant à lui accusé de violences sexuelles mais aucune enquête préliminaire n’a été ouverte « en l’état », faute « d’éléments permettant d’identifier la victime des faits dénoncés ». BFMTV précise que ces deux affaires n’ont pas manqué de provoquer des réactions de colère de la part des associations féministes.

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