WeWork sauvé par Softbank, mais au prix du départ de son PDG

Par Epoch Times avec AFP
22 octobre 2019 20:55 Mis à jour: 22 octobre 2019 21:04

Le chute est violente pour WeWork: célébré il y a encore peu comme une des étoiles de l’économie du partage, le géant du « co-working » a dû se résoudre mardi à accepter l’offre de sauvetage de son actionnaire, au prix du départ définitif de son emblématique PDG.

Le conseil d’administration de The We company, maison mère de WeWork, a accepté à contre-cœur une offre du groupe japonais SoftBank, prévoyant 5 milliards de dollars d’investissements supplémentaires en échange du contrôle de la société, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.

SoftBank, qui détient actuellement 29% du capital, en prendra le contrôle avec une participation d’environ 80%, a précisé cette source.

Le plan de sauvetage de SoftBank, propriété du milliardaire nippon Masayoshi Son, implique le départ définitif de l’ancien PDG Adam Neumann, dont les frasques ont fini par lasser les milieux d’affaires et étaient devenues un repoussoir pour de potentiels investisseurs.

Adam Neumann conservera une petite participation au capital

L’extravagant patron ne conservera plus qu’une petite participation au capital et abandonnera sa casquette de président du conseil d’administration, a-t-on précisé.

Pour autant, il ne part pas les mains vides: une partie des 5 milliards, soit 1,7 milliard de dollars, lui sera reversée.

Sans cet apport financier, WeWork, relégué dans la catégorie des investissements spéculatifs par les agences de notation, se serait retrouvé à court de liquidités d’ici la fin novembre, estiment les analystes financiers.

WeWork, qui n’a pas souhaité faire de commentaires, devrait officialiser ces changements à l’issue d’un conseil d’administration mardi au cours duquel l’entreprise devait décider entre deux offres de sauvetage, dont l’une émanant de la banque JPMorgan Chase.

Le sauvetage de WeWork illustre la déchéance d’une entreprise qui a vu trop vite les choses en grand, confortée par des investisseurs prêts à passer beaucoup de choses aux « stars » de la nouvelle économie.

Mais, comme avec Uber et Lyft, les interrogations se sont multipliées ces derniers mois sur la capacité de WeWork à être rentable et à faire face au ralentissement économique mondial, l’immobilier étant souvent l’un des premiers secteurs touchés.

WeWork  a renoncé en septembre à son introductions en Bourse

WeWork, dont les bureaux ultra-modernes sont souvent situés au coeur des mégalopoles comme Londres ou encore New York, a ainsi été contraint de renoncer en septembre à ce qui devait être l’une des introductions en Bourse les plus attendues de l’année.

L’entrée à Wall Street aurait pu lui permettre de lever au moins 3 milliards de dollars et de bénéficier en plus d’une ligne de crédit de 6 milliards de dollars auprès de grandes banques.

En y renonçant, la société doit également sabrer dans les dépenses, notamment celles, luxueuses, de M. Neumann. Réputé pour dépenser beaucoup d’argent afin d’alimenter sa rapide expansion, le groupe a encore accusé en 2018 une perte de 2 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 1,82 milliard.

WeWork devrait en outre lancer une grande restructuration comprenant la vente d’actifs non stratégiques et des suppressions d’emplois, selon des sources proches du dossier.

Au fil des ans, et des intérêts de son ancien patron, le groupe avait notamment investi dans l’activité de colocation avec WeLive, dans l’éducation avec WeGrow, et dans le réseau social Meetup.

Adam Neumann a réinventé le concept de bureaux partagés et a donné à WeWork une image d’entreprise high-tech et « hipster » qui lui a valu un succès fulgurant en seulement quelques années.

Mais son style de management, ses méthodes comptables controversées et d’apparents conflits d’intérêt ont entamé l’enthousiasme des investisseurs.

WeWork gère aujourd’hui plus de 500 sites répartis dans une trentaine de pays, et emploie 12.500 salariés.

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