Zimbabwe : intrigues pour le pouvoir

5 novembre 2017 20:10 Mis à jour: 5 novembre 2017 20:10

Alors que le président zimbabwéen Robert Mugabe a déjà annoncé qu’il briguerait un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle de 2018, son épouse a annoncé dimanche qu’elle était prête à succéder à son mari âgé de 93 ans, alors que cette succession provoque des tensions croissantes au sein du parti au pouvoir.

« Je dis à M. Mugabe: vous devriez (…) me laisser prendre votre place », a-t-elle lancé devant des milliers de personnes dans un stade de Harare.

« N’ayez pas peur. Si vous voulez me donner votre poste, donnez-le moi librement », a ajouté la première dame, Grace Mugabe.

Le président Mugabe a laissé entendre samedi qu’il pourrait démettre de ses fonctions le vice-président Emmerson Mnangagwa, qui est vu comme un de ses successeurs potentiels et qui apparait comme un rival de l’épouse du chef d’État.

Emmerson Mnangagwa, 75 ans, surnommé « le crocodile », a déjà perdu début octobre son portefeuille de ministre de la Justice, et s’est plaint récemment d’avoir été victime d’une tentative d’empoisonnement de la part de la Première Dame, selon ses partisans.

Grace Mugabe, 52 ans, a déclaré que le parti au pouvoir allait bientôt changer ses statuts pour qu’une femme soit vice-présidente.

Une telle décision pourrait avoir comme conséquence qu’elle remplace M. Mnangagwa et lui ouvre la voie pour succéder au plus vieux président d’Afrique, qui dirige le pays depuis 37 ans.

M. Mnangagwa a été nommé vice-président en 2014, remplaçant Joice Mujuru, qui avait perdu son poste après une campagne de Grace Mugabe qui l’accusait de vouloir renverser le président.

La première dame a aussi accusé dimanche M. Mnangagwa d’avoir ourdi des complots, notamment d’avoir préparé un coup d’État au moment de l’indépendance en 1980.

« En 1980 cette personne appelée Mnangagwa voulait faire un coup d’État. Il voulait prendre le pouvoir du président. Il conspirait avec des Blancs », a-t-elle dit.

Le parti au pouvoir, la Zanu-PF, connaît de profondes divisions à propos de la succession du président Mugabe, qui a refusé de désigner un successeur.

 

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