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À Rennes, la Confédération paysanne dénonce la « co-gestion » entre la FNSEA et le ministère

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Photo: JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

La Confédération paysanne 35 manifeste vendredi près de Rennes devant un site du géant de l’agroalimentaire Avril pour dénoncer ce qu’elle estime de la « co-gestion » entre la FNSEA et le ministère de l’Agriculture.
Environ 150 manifestants, qui bloquaient les entrées du site de Bruz (Ille-et-Vilaine) avec des tracteurs, avaient déployé sur les grilles des banderoles réclamant « Un revenu décent » ou « Arnaud Garde ton glypho / déverse tes capitaux ! », en référence à Arnaud Rousseau.
« Avril ! Prédateur du revenu paysan! », scandaient des manifestants.
M. Rousseau est à la fois le président de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et président du conseil d’administration du géant agroalimentaire Avril (neuf milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2022).

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« La FNSEA roule contre les paysans »
L’action organisée vendredi vise à « montrer le conflit d’intérêts et bien montrer qu’on ne peut pas défendre les paysans quand on a les ambitions d’une multinationale de toujours vouloir faire plus d’argent sur le dos des paysans », a déclaré à l’AFP Charlotte Kerglonou, porte-parole de la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine.
Dans les colonnes d’Epoch Times, Philippe Grégoire, agriculteur dans le Maine-et-Loire, pointait la « co-gestion » entre la FNSEA et le ministère de l’Agriculture. Il expliquait comment « de contre-pouvoir elle (la FNSEA ndlr) est devenue cogérante du pouvoir. Selon lui, ce qui tue avant tout les agriculteurs : des prix de vente au rabais, dont l’origine tient principalement à un oligopole de l’industrie agro-alimentaire, fruit d’une entente illicite et prédatrice qui empêche les paysans de vivre de leur travail. La FNSEA joue un rôle complice et fera en sorte d’étouffer le mouvement, prévenait-il. « La FNSEA est un syndicat agricole qui roule contre les paysans : c’est le syndicat de l’agroalimentaire. »
« On a rien obtenu en matière de revenu. Sur l’aspect environnemental, c’est un recul net de la part de notre gouvernement. Les annonces ne vont pas dans le bon sens », a ajouté Charlotte Kerglonou selon Actu.fr.  « Nous sommes dans la continuité du mouvement pour une agriculture plus verte et contre les accords de libre échange », indiquait également un membre du syndicat.
« Les annonces (du gouvernement) ne nous satisfont pas, on dénonce les accords de libre-échange et le libéralisme autour de nos productions agricoles, qu’Avril symbolise », a lancé Sébastien Vétil, membre du bureau de la Confédération paysanne d’Ille-et-Vilaine.
Fondé en 1983, le groupe avril se définit comme étant « l’acteur industriel et financier de la filière des huiles et protéines végétales ». Le « Campus Avril » situé à Bruz, inauguré en 2018, « réunit des activités des filières animales » et rassemble 450 salariés, d’après le site internet du groupe.