L’armée de l’air chinoise pénètre la zone de défense aérienne taïwanaise quelques heures après l’invasion de l’Ukraine

Par Andrew Thornebrooke
25 février 2022 18:24 Mis à jour: 26 février 2022 07:44

Neuf avions chinois ont pénétré dans la zone d’identification de défense aérienne (ZIDA) de Taïwan dans les heures qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des avions taïwanais ont été mobilisés en guise de réponse, selon le ministère de la Défense taïwanais.

Voilà deux ans que le Parti communiste chinois (PCC) lance sans discontinuer de telles incursions dans l’espace aérien de Taïwan pour tenter apparemment d’intimider et d’épuiser les forces armées de l’île autonome.

Cette sortie du 24 février était la 13e incursion ce mois‑ci. Elle était bien loin de celle effectuée à grande échelle à la fin du mois de janvier, l’armée chinoise ayant alors déployé 39 avions dans la ZIDA de Taïwan.

La ZIDA ne couvre pas l’espace aérien au‑dessus de l’île, mais dans les environs immédiats où l’identification, la localisation et le contrôle gouvernemental des aéronefs sont nécessaires pour des raisons de sécurité. Les avions militaires taïwanais sont sur le pied de guerre pour répondre à chacune de ces incursions.

Le PCC estime que Taïwan, autonome depuis 1949, est une province dissidente. Le dirigeant chinois Xi Jinping a promis de « réunifier » l’île à la Chine continentale, et n’a pas exclu le recours à la force pour y parvenir.

Le ministère de la Défense de Taïwan a précisé que la dernière incursion comportait huit avions de chasse et un avion de reconnaissance.

Cet incident survient alors que les dirigeants de Taïwan observent avec inquiétude la crise qui secoue l’Ukraine. Les experts en défense et sécurité estiment que la réaction internationale à cette crise pourrait inspirer la stratégie du PCC pour envahir Taïwan.

Les dirigeants taïwanais ont tenu à souligner que les actions de la Russie en Ukraine sont emblématiques d’une lutte plus vaste entre le totalitarisme et la démocratie.

« Le peuple et le gouvernement taïwanais sont aux côtés de l’Ukraine », a écrit le vice‑président taïwanais Lai Ching‑te dans un tweet. « Le principe d’autodétermination ne peut être éradiqué par la force brute. »

Des avions de chasse et des missiles de défense aérienne taïwanais ont été déployés pour surveiller l’incursion survenue le 24 février, la réponse classique.

Bien que Taipei n’ait pas signalé de mouvement de troupes inhabituel de la part de l’Armée populaire, le gouvernement de l’île a relevé son niveau d’alerte et appelé à une meilleure préparation au combat.

La perspective d’une invasion depuis le continent a suscité des inquiétudes quant à la politique américaine dite d’« ambiguïté stratégique », en vertu de laquelle les États‑Unis ne confirmeront ni ne nieront ouvertement leur volonté de s’engager dans une défense militaire de l’île. Toutefois, en vertu du Taiwan Relations Act (voté par le Congrès en 1979), les États‑Unis se sont engagés à fournir à l’île les moyens de maintenir ses capacités d’autodéfense.

Entre‑temps, un sondage réalisé par le Trafalgar Group au mois de janvier a révélé qu’une majorité d’Américains, toutes tendances politiques confondues, sont favorables à une éventuelle défense militaire de Taïwan par les États‑Unis en cas d’invasion par Pékin.

En octobre 2021, la présidente taïwanaise Tsai Ing‑wen a promis de défendre à tout prix l’île autonome et son « mode de vie libre et démocratique » contre les éventuelles agressions du PCC.

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