Le Fonds Marianne de Schiappa a financé une association accusée d’avoir diffusé du contenu pro-Macron en période électorale

Par Léonard Plantain
14 avril 2023 00:39 Mis à jour: 14 avril 2023 00:40

D’après les informations recueillies par Mediapart, le Fonds Marianne créé par Marlène Schiappa, alors qu’elle était ministre déléguée chargée de la citoyenneté, a permis de financer une association qui a diffusé des contenus politiques à l’encontre des opposants d’Emmanuel Macron et en faveur de ce dernier pendant les dernières élections, ce qui est interdit.

Il s’agit d’une deuxième révélation concernant le Fonds Marianne. Fort de plus de 2,5 millions d’euros reçus des Français, le Fonds Marianne, créé par Marlène Schiappa après l’assassinat de Samuel Paty, avait pour but de défendre les valeurs républicaines en ligne contre la radicalisation. Cependant, une première affaire concernant la répartition de cet argent est venue noircir le tableau.

En effet, selon France 2 et le magazine Marianne, l’association USEPPM (Union des sociétés d’éducation physique et de préparation au service militaire) dirigée par Mohamed Sifaoui, a été grassement rémunérée à hauteur de 355.000 euros qui ont été utilisés pour un site internet et des publications sur les réseaux sociaux très peu suivies, mais aussi et surtout pour salarier deux de ses ex-dirigeants à hauteur de 120.000 euros. Depuis, une enquête a été ouverte auprès de l’Inspection générale de l’administration afin de faire la lumière sur cette affaire.

Ce mercredi 12 avril, Mediapart a apporté de nouvelles informations concernant l’argent utilisé par le Fonds Marianne.

Cette deuxième affaire concerne cette fois-ci l’association « Reconstruire le commun ». En effet, l’association a bénéficié d’une subvention de 330.000 euros du Fonds Marianne alors qu’elle venait tout juste d’être créée, a relaté Atlantico. L’argent, censé être utilisé pour « déployer un discours républicain adapté aux codes et référents culturels des 18-25 ans sur les réseaux sociaux et sur le Web sous forme de vidéos, visuels, mèmes, interviews, reportages, documentaires et événements », a bien été effectué de janvier 2022 à août 2022, avec 57 vidéos réalisées et diffusées. Cependant, leur contenu interroge.

Selon Mediapart, qui a décortiqué les vidéos, ces dernières révèlent « un parti-pris évident, sans contradiction » envers le parti LREM d’Emmanuel Macron. Certaines vidéos s’en prennent également « avec virulence » à des adversaires d’Emmanuel Macron, où le camp « de la raison » appartiendrait à LREM et où les « extrêmes » à éviter seraient la Nupes ou le RN, a relaté Le Parisien. Pourtant, comme le souligne Mediapart, « utiliser des moyens publics pour influencer le résultat d’un scrutin est interdit ».

Pour couronner le tout, l’action de « Reconstruire le commun » n’a plus vraiment agi depuis les campagnes électorales et a arrêté tout projet depuis fin 2022. Selon sa présidente, Ahlam Menouni, « le projet est actuellement en pause pour des raisons professionnelles et personnelles. Une pause n’est pas un arrêt, au contraire, nous sommes très fiers de ce que nous avons entamé ». Une justification qui n’a pas convaincu les enquêteurs de Médiapart, qui poursuivent leurs investigations.

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