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Attaque à Paris: les liens entre l’assaillant et plusieurs terroristes, dont les assassins de Samuel Paty et du père Hamel

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Une voiture de police est garée dans un périmètre de sécurité établi après l'attaque au couteau à Paris, le 2 décembre 2023.

Photo: DIMITAR DILKOFF/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Le Franco-Iranien de 26 ans qui a tué un jeune touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes ce samedi vers 21 h 30 à Paris était en lien avec les auteurs de plusieurs attentats terroristes. Parmi eux, l’assassin de Samuel Paty.
Ce dimanche, le procureur de la République antiterroriste, Jean-François Ricard a indiqué qu’Armand Rajabpour-Miyandoab avait « noué des liens avec des individus ancrés dans l’idéologie jihadiste », mais sans que ces contacts ne soient opérationnels dans la préparation d’attentats.
En lien avec les auteurs des attentats à Conflans-Sainte-Honorine et Magnanville
Ainsi que le Centre d’analyse du terrorisme (CAT) l’a révélé au Figaro, Armand Rajabpour-Miyandoab entretenait des liens avec l’auteur des attaques de Conflans-Sainte-Honorine, Abdoullakh Anzorov. Il avait effectivement pris contact avec ce dernier, via les réseaux sociaux.
Mais ce Franco-Iranien était de plus « ami sur Facebook avec le futur auteur de l’attentat de Magnanville », à savoir Larossi Abbala. Toutefois, « aucun échange n’avait eu lieu entre eux », a précisé le procureur. En juin 2016, Larossi Abbala avait, au nom du jihad, tué le policier Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Vanessa Schneider à Magnanville, avant d’être abattu.
Sans lien avec la préparation de la récente attaque à Paris
De même, le procureur a précisé qu’Armand Rajabpour-Miyandoab « avait eu quelques échanges avec l’un des futurs auteurs de Saint-Étienne de Rouvray », à savoir Adel Kermiche. Ce dernier avait égorgé le père Jacques Hamel, alors âgé de 85 ans, le 26 juillet 2016 à la fin d’une messe.
Néanmoins, le lien entre Adel Kermiche et Armand Rajabpour-Miyandoab était sans rapport avec la préparation de l’attaque violente commise par ce dernier samedi soir, à proximité du pont de Bir-Hakeim dans le XVe arrondissement de Paris, a souligné le procureur. Le Parisien mentionne que les deux islamistes étaient d’ailleurs amis sur Facebook.
Le Figaro nous apprend encore que l’assaillant du Pont Bir-Hakeim était également en contact avec Maximilien Thibaut, un djihadiste français parti en Syrie et appartenant au groupuscule radical islamiste créé en août 2010 à Nantes, Forsane Alizza, également baptisé « Les Cavaliers de la fierté ». L’objectif de ce groupuscule, qui a été dissout au printemps 2012, était d’« instaurer un califat » en France, précisent nos confrères.
Il avait affirmé s’être « auto-déradicalisé », en mai 2016
Ses parents, qui ne sont pas musulmans, avaient fui le régime des mollahs pour s’installer dans les Hauts-de-Seine et c’est là qu’est né leur fils, précise le quotidien francilien. Armand Rajabpour-Miyandoab s’est converti à l’islam en 2015 et a très rapidement versé dans l’idéologie jihadiste.
Fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), Armand Rajabpour-Miyandoab a été condamné en 2018 à cinq ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme, après un projet d’action violente en 2016 dans le quartier d’affaires de la Défense à Paris. En garde à vue dans le cadre de cette enquête, il avait affirmé s’être « radicalisé et auto-déradicalisé », d’après un jugement dont l’AFP a eu connaissance. Il était sorti en mars 2020 de prison.
En raison notamment de « l’évolution de certains troubles psychiatriques », le Pnat (parquet antiterroriste) avait « obtenu un renforcement des obligations auquel l’individu était soumis », et notamment « une injonction de soins ». Ce suivi judiciaire prenait fin le 26 avril 2023, avec une prise en charge ensuite assurée par les services de renseignement.
« De nombreuses publications sur le Hamas »
Début octobre 2023, Armand Rajabpour-Miyandoab créait un compte X (anciennement Twitter) qui comportait « de nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et plus généralement la Palestine », selon le magistrat.
En outre, la mère de ce Franco-Iranien de 26 ans avait signalé fin octobre son inquiétude quant au comportement de son fils. Elle avait en effet précisé aux services de police qu’il « se repliait sur lui-même », a rapporté en conférence de presse Jean-François Ricard.
Avant son passage à l’acte samedi, il prêtait allégeance au groupe terroriste État islamique (EI) dans une vidéo mise en ligne sur ce compte et où il apportait « son soutien aux jihadistes agissant dans différentes zones ». « La création de ce compte X puis l’inquiétude le même mois de la mère peuvent interroger sur un acte préparé depuis plusieurs semaines », a analysé une source proche du dossier.